Location longue durée : forcer le destin de l’électrique
Si les véhicules électriques ne représentent encore qu’une proportion restreinte des parcs des loueurs, cette part aurait tendance à progresser rapidement. Porté par la fiscalité, tout comme l’essence ou l’hybride, l’électrique va peut-être finir par trouver une vraie place dans les flottes, notamment par le biais de la location longue durée.
« Nous allons assister à un véritable changement de mix des motorisations entre l’essence et le diesel, pronostique d’emblée Ferréol Mayoly, directeur général d’Arval France. Cela se voit déjà avec les particuliers. Tous les clients se préoccupent du sujet : la plupart recherchent une rationalité économique mais d’autres passent le cap, indépendamment de considérations économiques, pour des raisons d’image ou de conviction. Certains privilégient même le tout-électrique. »
Une progression lente du non-diesel
« Des clients sont prêts à aller assez loin pour transformer leur flotte, et diminuer l’impact sur l’environnement », confirme Thibaut...
« Nous allons assister à un véritable changement de mix des motorisations entre l’essence et le diesel, pronostique d’emblée Ferréol Mayoly, directeur général d’Arval France. Cela se voit déjà avec les particuliers. Tous les clients se préoccupent du sujet : la plupart recherchent une rationalité économique mais d’autres passent le cap, indépendamment de considérations économiques, pour des raisons d’image ou de conviction. Certains privilégient même le tout-électrique. »
Une progression lente du non-diesel
« Des clients sont prêts à aller assez loin pour transformer leur flotte, et diminuer l’impact sur l’environnement », confirme Thibaut Carpentier, directeur de Parcours. Mais pour Olivier Monot, P-DG d’Alphabet France, « entre le diesel et l’essence, les contraintes fiscales restent encore trop à l’avantage du diesel et les clients tranchent en fonction du TCO. »
Chez LeasePlan France, la part de l’essence demeure faible à 4 %, mais elle a doublé depuis 2016. « Le TCO du diesel est toujours plus intéressant, souligne Jean-Loup Savigny, directeur commercial et marketing. L’évolution, dont celle de la valeur résiduelle pour cette motorisation, reste difficile à prévoir. Il est nécessaire d’améliorer le mix mais c’est assez dangereux pour les loueurs de forcer la main, tant que la VR de l’essence n’est pas plus attractive. »
Pour Thibaut Carpentier, la question n’est pas seulement celle de la VR, « car on ne peut maîtriser ce qui se passera dans trois ans, ni sur le diesel, ni sur l’essence. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a un véritable engouement. Pour ceux qui roulent moins de 20 000 km par an, et il y en a finalement beaucoup, des Franciliens ou des conducteurs de voiture de fonction, c’est intéressant ». Les commandes de Parcours se composent désormais de 7 % d’essence, 2 % d’hybride et 1 % d’électrique.
« Chez ALD Automotive, entre janvier et décembre 2017, la pénétration du non-diesel a bondi de 11 à 34 %, l’essence pesant 25 % des commandes, l’hybride près de 7 % et l’électrique environ 3 %, détaille Guillaume Maureau, directeur général adjoint du loueur. ALD développe une stratégie de pédagogie pour expliquer que le diesel n’est pas toujours la solution la plus adaptée, surtout pour des conducteurs urbains ou péri-urbains qui parcourent moins de 25 000 km par an. Le TCO de l’essence devient intéressant pour ces conducteurs, essentiellement sur les segments A et B. Avec les SUV et les 4X4, le TCO reste en revanche défavorable. Mais les changements de fiscalité vont encore évoluer favorablement vers l’essence. »
Pour sa part, Athlon a décidé se sensibiliser ses clients aux avantages du non-diesel : « Nous commençons à craindre des restrictions à la circulation des diesel dans de grandes villes », avance Bruno Morizur, directeur général du loueur. Et pour Marc Milewski, directeur de Volkswagen Group Fleet Solutions, ce mouvement vers le non-diesel va rapidement s’amplifier : « Dans quatre ans, les fiscalités du diesel et de l’essence devraient avoir convergé. Cela passera par la récupération de la TVA sur l’essence comme sur le diesel, et par de probables changements de calculs pour la TVS. » Le parc de ce loueur comprend 2 à 3 % d’électrique, 7 % d’essence et 90 % de diesel.
Chez Elat, l’essence est favorisée depuis déjà trois ans et 40 % du parc de ce loueur est passé à cette motorisation. Un chiffre élevé qui se justifie par les spécificités d’Elat, selon Hervé Trosset, son président : « Les véhicules haut de gamme roulent souvent à l’essence et notre clientèle de TPE-PME parcourt souvent moins de kilomètres que des commerciaux chez des grands comptes. »
Mais avec l’électrique, des freins subsistent, comme le note Thibaut Carpentier pour Parcours : « La fiscalité ne peut primer sur les besoins des entreprises. Tous les véhicules ne sont pas éligibles à l’électrique, particulièrement avec les utilitaires car l’offre reste encore restreinte. » Et de pointer « la difficulté pour trouver des bornes ou en installer, entre autres à Paris. »
Des offres couplées électrique-thermique
Golf GTE
Pour pousser l’électrique, Arval veut proposer aux conducteurs de ses clients un véhicule thermique un certain nombre de jours par an. « En face de chaque frein à l’électrique, il faut afficher une solution », insiste Ferréol Mayoly pour le loueur.
Une offre similaire vient d’être lancée par ALD Automotive avec ALD switch : « Le conducteur d’un modèle électrique bénéficie d’un véhicule thermique 60 jours par an, notamment pendant les vacances. Le conducteur se connecte sur son application, contacte la plate-forme et, le lendemain, une personne de notre équipe vient livrer le véhicule thermique et récupérer l’électrique. À la fin des vacances, nous procédons à l’échange inverse. Ce changement est facilité par notre stock de voitures disponibles issues de la LMD, pendant les vacances. Petit plus, le véhicule thermique appartient à la même catégorie », détaille Guillaume Maureau.
Une offre semblable existe déjà chez Alphabet avec AlphaElectric : « Nous offrons un véhicule thermique cinq ou six week-ends par an et pendant les vacances. Il faut assurer aux clients que les collaborateurs ne seront pas en panne de mobilité », explique Olivier Monot.
De son côté, LeasePlan souligne la difficulté de commercialiser pour l’instant une telle offre : « Tous les modèles thermiques seront demandés simultanément, les week-ends et les vacances. Mais nous discutons avec d’éventuels partenaires pour aller plus loin dans cette direction et trouver une solution », indique Jean-Loup Savigny.
Quel TCO pour l’électrique ?
« Nous butons toujours sur la perception qu’ont les clients à première vue du TCO d’une Zoé, comparé à celui d’une Clio. Mais la nouvelle autonomie de la Zoé – entre 280 et 300 km en utilisation réelle – favorise une demande en croissance. Une telle autonomie autorise un véritable usage professionnel, avec un rechargement lors de l’heure du déjeuner », argumente Vincent Hauville, directeur général délégué de Diac Location, la captive du constructeur au losange.
Pour Volkswagen, Marc Milewski observe l’arrivée de nombreux modèles électriques d’ici à 2020 : « Non seulement l’autonomie va croître, mais cette motorisation va se démocratiser avec la baisse des coûts de production. »
Jean-Loup Savigny se montre aussi assez optimiste : « 2018 sera l’année de l’électrique. La croissance de cette motorisation s’est élevée à 15 % chez LeasePlan en 2017, certes sur de petits volumes. Mais les lignes sont en train de bouger. Il y aura une accélération cette année du fait du cycle WLTP qui va changer la donne et rendre attractives des solutions alternatives comme l’électrique. » En prévision, LeasePlan met en place une offre incluant la location de véhicules électriques et l’installation de bornes. « Avec cette offre globale et un accompagnement renforcé pour identifier au mieux les parcs éligibles, nous comptons forcer un peu le destin de l’électrique », renchérit Jean-Loup Savigny.
L’électrique : enfin le décollage ?
Arval a aussi décidé « d’accélérer le mouvement, bien que l’électrique reste encore un peu plus cher en TCO. Car nous sommes persuadés qu’il s’agit de la bonne solution pour certaines situations », indique Ferréol Mayoly. Pour aider les clients à sauter le pas, Arval propose déjà, en partenariat avec NewMotion, l’installation de bornes de recharge chez les clients. « Nous avons aussi une offre test de quelques mois pour rassurer le client sur l’électrique et lui donner la possibilité de vérifier la faisabilité de cette solution », poursuit Ferréol Mayoly. Rendez-vous en 2019.
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