
Si la pénurie de micro-processeurs a entraîné les prix des véhicules neufs et des véhicules d’occasion à la hausse, elle a également incité les entreprises à faire appel à la location moyenne durée (LMD). Avec cette solution, les entreprises peuvent en effet assurer la mobilité de leurs collaborateurs en attendant la livraison de véhicules neufs. « Les délais de livraison se sont fortement rallongés et les véhicules arrivant au terme de leurs contrats doivent être restitués », justifie Jean-Pierre Desgens, le président et fondateur du loueur de moyenne durée Kéolease.
La location moyenne durée portée par les semi-conducteurs
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Si la pénurie de micro-processeurs a entraîné les prix des véhicules neufs et des véhicules d’occasion à la hausse, elle a également incité les entreprises à faire appel à la location moyenne durée (LMD). Avec cette solution, les entreprises peuvent en effet assurer la mobilité de leurs collaborateurs en attendant la livraison de véhicules neufs. « Les délais de livraison se sont fortement rallongés et les véhicules arrivant au terme de leurs contrats doivent être restitués », justifie Jean-Pierre Desgens, le président et fondateur du loueur de moyenne durée Kéolease.
La location moyenne durée portée par les semi-conducteurs
Dans ce contexte, la location moyenne durée est bel et bien entrée dans les mœurs, selon Kéolease. « Elle est devenue une donnée essentielle dans la gestion d’une flotte, considère Jean-Pierre Desgens. Elle offre une gestion plus souple et moins contraignante. De plus, la crise sanitaire et les pénuries ont généré une nouvelle approche favorable à la location moyenne durée. »
Face à la crise des semi-conducteurs, Kéolease a pu pour sa part préserver sa flotte car 70 % de ses véhicules sont achetés sur le marché des occasions récentes quand seulement 30 % sont neufs. Mais ce prestataire n’en subit pas moins l’augmentation des prix d’achat sur les marchés des véhicules neufs et d’occasion.
Comme l’ensemble des acteurs du secteur, ALD Automotive a enregistré ces derniers mois une très forte augmentation de la demande en location moyenne durée pour pallier les retards de livraison sur le marché VN. Les entreprises ont de fait dû remplacer les véhicules dont les kilométrages atteignaient le maximum autorisé par les contrats de longue durée. La pénurie de micro-processeurs a aussi eu un impact sur l’activité même d’ALD Flex, la filiale de la location moyenne durée d’ALD. Les renouvellements de véhicules et l’accroissement de son parc ont été perturbés quand la demande s’est renforcée au cours de l’année 2021. Mais la taille de ce parc n’en a pas moins progressé de 28 % l’an passé.
Un manque de véhicules
« Cette hausse a été rendue possible grâce à une anticipation et à une optimisation des commandes, souligne Aurélie Lemaire, directrice commerciale au sein d’ALD France. En outre, nous avons intégré des retours récents de location et nous avons pratiqué une chasse intensive aux disponibilités pour lutter contre la pénurie de véhicules neufs. »
De son côté, le loueur Arval a mis en place une offre spécifique de véhicules d’attente pour ses clients qui ont souscrit un contrat de LLD mais qui subissent un décalage dans la livraison en raison de la crise des semi-conducteurs. Car si la location moyenne durée contribue à lutter contre les pénuries de véhicules neufs, elle se veut aussi une solution de mobilité immédiatement opérationnelle et souple pour faire face à la reprise économique dans un environnement encore incertain. « Le contexte actuel a dynamisé ce service », observe Margy Demazy, directrice commerciale d’Arval.
Mais Arval met aussi en avant une autre évolution, « avec une extension de l’offre qui permet d’intégrer de plus en plus de véhicules électrifiés, électriques et hybrides, dans le cadre de l’accompagnement de nos clients dans la transition énergétique », reprend Margy Demazy. Cette année, le parc de véhicules électrifiés en location moyenne durée d’Arval a doublé pour répondre à une demande grandissante. Les entreprises ont de fait la volonté de verdir les flottes, bien que la plupart d’entre elles restent limitées par la disponibilité de la recharge électrique et l’autonomie des modèles. La location moyenne durée offre alors l’opportunité de se familiariser avec l’électrique et de répondre à la multiplication des ZFE-m (zones à faibles émissions-mobilité).
L’électrification en marche…
Pour sa part, la flotte du concurrent ALD Flex compte 300 modèles électriques, hybrides, hybrides rechargeables et GNV dans plusieurs catégories. Très prochainement, 130 véhicules à faibles émissions rejoindront ce parc pour répondre à la demande croissante de la clientèle. Ces véhicules couvrent les besoins de collaborateurs dont les parcours sont compatibles avec les technologies choisies ou qui sont dans l’attente de la livraison d’un véhicule de même énergie. Comme chez Arval, les entreprises ont aussi recours à des véhicules « verts » pour tester ces technologies dans la perspective d’électrifier leurs flottes et de passer des commandes ultérieures en LLD.
RCI Bank and Services veut aussi accompagner les entreprises dans leur démarche d’électrification. Une évolution qui concerne la location moyenne durée : 35 % des véhicules loués par ce biais par cette financière de Renault sont des modèles électrifiés. RCI Bank and Services accompagne aussi les lancements de véhicules zéro émission du constructeur avec des solutions spécifiques. En avril, le lancement de la Mégane E-Tech 100 % électrique a par exemple donné lieu à la création d’une aide au financement de bornes de recharge à travers une offre baptisée Mobilize power solutions.
… pour des usages précis
Pour coller aux tendances, Kéolease a pareillement doté son parc de véhicules plus écologiques. Les modèles essence et hybrides représentent dorénavant la moitié de ses achats automobiles. La flotte de ce loueur compte ainsi 15 % de véhicules hybrides non rechargeables. Ce type de technologie répond à des usages précis avec moins de 15 000 km par an et à des parcours majoritairement urbains. En revanche, le loueur n’a pas eu à électrifier son parc. « Les demandes pour des modèles électriques ou hybrides rechargeables sont quasi inexistantes, constate Jean-Pierre Desgens. Les clients expriment avant tout un besoin de mobilité sur des durées intermédiaires. » Pour l’instant.
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