Spécialiste des fournitures de bureau et des services généraux, Lyreco a misé tôt sur des véhicules électriques et GNV. Des choix innovants mais difficiles à pérenniser. Ce qui n’empêche pas l’entreprise de travailler sa performance écologique avec pragmatisme en renouvelant sa flotte et en réfléchissant aussi aux déplacements de ses salariés.
par Frédéric Blin -
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Sur un total de 1 100 véhicules, Lyreco dispose de 450 véhicules de livraison dont 300 VUL et 150 poids lourds du 5 au 16 tonnes, avec notamment des utilitaires carburant à l’électricité ainsi qu’au GNV.
C’est en 2013 que Lyreco a testé dans sa flotte d’utilitaires ses premiers véhicules électriques, des Kangoo Z.E. (voir notre n° 192). « À l’usage, ils ne nous ont pas donné satisfaction », retrace le directeur de la logistique, Daniel Dendievel. Le plus gros écueil rencontré n’a pas été l’autonomie des batteries mais la charge utile trop faible : « Avec seulement 650 kg, les chauffeurs sont obligés de faire deux tours au lieu d’un. La perte de productivité est de l’ordre de 25 à 30 % », estime Daniel Dendievel. Un désagrément que n’a pas compensé le confort de la conduite de ces véhicules apprécié par les chauffeurs. « Nous en avons toujours...
C’est en 2013 que Lyreco a testé dans sa flotte d’utilitaires ses premiers véhicules électriques, des Kangoo Z.E. (voir notre n° 192). « À l’usage, ils ne nous ont pas donné satisfaction », retrace le directeur de la logistique, Daniel Dendievel. Le plus gros écueil rencontré n’a pas été l’autonomie des batteries mais la charge utile trop faible : « Avec seulement 650 kg, les chauffeurs sont obligés de faire deux tours au lieu d’un. La perte de productivité est de l’ordre de 25 à 30 % », estime Daniel Dendievel. Un désagrément que n’a pas compensé le confort de la conduite de ces véhicules apprécié par les chauffeurs. « Nous en avons toujours en parc et nous nous en servons pour des trajets annexes mais plus pour des livraisons », explique ce responsable.
De l’électrique au GNV
Cet échec relatif n’a pas empêché Lyreco d’investir dans une autre motorisation moins polluante pour ses utilitaires : le GNV. L’entreprise compte 36 véhicules au gaz, en majorité des VL, et quelques poids lourds. Dans les premières années d’exploitation, ces véhicules ont fait face à des problèmes d’alimentation. « Le réseau de ravitaillement a été un souci, il n’était pas adapté. Mais ces deux dernières années, nous avons vu un développement important du nombre de stations », note Daniel Dendeviel.
L’expérience du GNV aurait donc pu être pérennisée mais elle rencontre un autre obstacle de taille : « Notre problème majeur aujourd’hui, c’est de ne plus trouver sur le marché des modèles de VL dotés de la charge utile dont nous avons besoin. Avec le Sprinter, nous avions un véhicule parfaitement adapté. Mais depuis deux ans, Mercedes a arrêté sa fabrication et nous ne trouvons plus de modèles qui conviennent à notre activité, sinon dans les petits poids lourds avec une offre limitée et chère », constate Daniel Dendeviel.
Accélérer les renouvellements
Philippe Cardoso, responsable de la flotte de Lyreco
À défaut de prolonger le recours à ce type de motorisation, Lyreco va accélérer le renouvellement de son parc d’utilitaires. Un pis-aller pour disposer de véhicules avec de meilleures performances, notamment en termes de consommation. « D’ici fin 2019, nous aurons quasiment remplacé la totalité de nos 300 utilitaires », projette Philippe Cardoso, le responsable de la flotte. Pour l’essentiel, ce parc se composera de Master.
Philippe Cardoso poursuit : « Jusque-là, nous gardions les véhicules jusqu’à sept ans mais il est plus pertinent de les conserver trois ans. En 2023, nous aurons plus de visibilité sur les possibilités de la livraison du dernier kilomètre, tant pour la réglementation, les accès aux centres des villes que pour les nouveaux produits des constructeurs. Nous pourrons choisir alors de vraies alternatives. »
Cette stratégie de renouvellement fréquent s’inscrit dans la continuité d’une pratique bien ancrée chez Lyreco. Pour sa flotte de VP employés par la direction et les commerciaux, l’entreprise a ainsi opté pour des contrats de location d’un an. « Détenir les véhicules sur des périodes courtes permet de réagir d’une année sur l’autre, d’adapter rapidement la flotte si nécessaire selon la réglementation et les restrictions d’accès aux centres des villes », justifie Philippe Cardoso.
Cette politique a aussi une finalité sociale en offrant aux collaborateurs de rouler dans des modèles neufs chaque année. « Et nous nous appuyons sur un parc avec les dernières innovations technologiques et de sécurité, et de meilleures performances écologiques », confirme Philippe Cardoso. Une souplesse dans le renouvellement particulièrement opportune dans une période d’incertitude liée à la mise en place du WLTP. « Alors que les fiscalités et les TCO s’alignent, nous prévoyons d’intégrer progressivement de plus en plus de modèles essence », pointe le responsable.
Le passage à l’essence
Jusqu’à maintenant, compte tenu des kilomètres parcourus, Lyreco avait de fait décidé de maintenir les finitions business et des motorisations diesel pour ses véhicules. Les voitures des commerciaux et de la direction, soit environ 400 véhicules, présentent des lois de roulage de 12 mois pour 30 000 km par an. « Mais cette année pour la première fois, la vision du parc a évolué. Dans le cadre de notre appel d’offres 2019 de février pour les véhicules des commerciaux, près du tiers de nos véhicules peuvent potentiellement passer à l’essence ou à l’hybride compte tenu des usages. » L’entreprise a fixé le choix de l’essence en fonction de la loi de roulage des conducteurs. « Jusqu’à 15 000 km par an, les véhicules essence ont leur place », retrace Philippe Cardoso.
Et l’évolution vers des véhicules encore plus performants écologiquement est prévue pour durer. « Nous allons étudier la pertinence de l’hybride, entre autres pour la cinquantaine de voitures de la direction », anticipe Philippe Cardoso. Tout en rappelant que le but n’est « pas d’aller plus vite que la musique : tout comme avec les utilitaires, nous laissons le temps aux constructeurs et aux loueurs de faire des offres adaptées. » Dans une période de grande incertitude, les flottes verdissent… avec pragmatisme.
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