
« Nous suivons la volonté du maire de Paris en accompagnant la ville et ses services dans une modération de l’usage de l’automobile. Avec, à la clé, une meilleure qualité de vie pour les agents municipaux, une réduction de la circulation, de la pollution mais aussi des coûts », résument François Prochasson et Didier Vardon. Le premier occupe la fonction de chef de la section politique générale pour la direction de la voirie et des déplacements de la mairie, le second est ingénieur général, chef du service technique des transports automobiles municipaux à la direction de l’immobilier, de la logistique et des transports.
Une politique...
« Nous suivons la volonté du maire de Paris en accompagnant la ville et ses services dans une modération de l’usage de l’automobile. Avec, à la clé, une meilleure qualité de vie pour les agents municipaux, une réduction de la circulation, de la pollution mais aussi des coûts », résument François Prochasson et Didier Vardon. Le premier occupe la fonction de chef de la section politique générale pour la direction de la voirie et des déplacements de la mairie, le second est ingénieur général, chef du service technique des transports automobiles municipaux à la direction de l’immobilier, de la logistique et des transports.
Une politique intimement liée au plan de déplacements de l’administration parisienne : « Ce PDAP constitue une commande des élus, avec plusieurs objectifs : faire en sorte que les trajets des agents soient les plus vertueux possibles, mieux organiser le travail de ces derniers et diminuer les émissions de gaz à effet de serre », détaille François Prochasson. Un défi d’autant plus important que la ville emploie
environ 50 000 agents, répartis sur 1 500 établissements. Autre défi de taille : dans cette démarche, il faut prendre en compte la très grande diversité des métiers – de la partie scolaire à la voirie, des espaces verts à la culture.
Optimiser toutes les types de trajets des agents
« Dans le cadre de la feuille de route du Plan Climat parisien, un objectif a été fixé : faire reculer de 40 % les émissions de gaz à effet de serre de l’administration parisienne, de 2004 à 2020, reprend François Prochasson. Cet objectif concerne les trajets de nos agents pour venir travailler, les trajets liés au travail, mais aussi ceux de nos fournisseurs pour approvisionner la ville. Nous devons donc optimiser ces trois catégories de déplacements qui pèsent chacune un tiers de nos émissions ».
Dans ce but, différents leviers sont actionnés. Tout d’abord, les émissions de CO2 des véhicules sont limitées en optant pour des modèles peu émetteurs, voire électriques. « Nous réfléchissons à parcourir moins de kilomètres, en optimisant nos trajets, nos modes de travail et notre logistique. Nous mettons aussi en avant les transports collectifs ou le vélo », poursuit François Prochasson.
De même, la ville cherche à diminuer le nombre de ses sites, en suivant une stratégie de regroupement en pôles. Ainsi, le pôle « espaces publics » rassemble les espaces verts, la voirie, la propreté, la prévention et l’urbanisme, avec à terme un grand site avenue de France, dans le XIIIe arrondissement.
Aux fournisseurs, il n’est pas possible de demander contractuellement d’employer des types spécifiques de véhicules propres : le code des marchés publics ne l’autorise pas. « Mais de notre côté, nous pouvons optimiser les circuits de livraison en mutualisant ces livraisons entre nos services et en en revoyant les fréquences. Cette démarche nous impose un important travail logistique mais elle est facilitée par le fait que nous disposons, depuis quelques années, d’une direction des achats centralisée avec qui nous collaborons sur le sujet », complète le chef de la section politique générale.
Le choix de l’auto-partage sur les sites de la ville
Sur le regroupement des sites, la démarche s’accompagne d’un travail sur les systèmes d’information : « Nous favorisons l’audio et la vidéoconférence, et nous mettons l’accent sur notre logiciel spécifique de courrier électronique pour échanger entre les services et réduire l’usage de la messagerie interne », énumère Didier Vardon.
Sur la messagerie interne, le chef du service technique des transports automobiles municipaux complète : « Celle-ci réunit une flotte d’une dizaine de véhicules qui réalisent chacun 80 km par jour en moyenne. Nous avons récemment intégré deux Kangoo Z.E. Nous testons en ce moment leur autonomie et nous penchons avec attention sur les coûts globaux d’usage avant de nous engager plus avant. »
Avec l’électrique, la mairie mise aussi sur l’auto-partage, un axe de travail important. « Dans notre site du boulevard Morland, nous avons introduit un Kangoo Z.E. et trois Peugeot iOn en auto-partage sur une flotte de sept véhicules et, dans notre site de l’avenue Edison, un Kangoo Z.E. et une iOn. En remontant de quelques années, il faut souligner que l’auto-partage a commencé boulevard Morland en 2008, avec des véhicules thermiques. Au total, sept de nos sites bénéficient maintenant de l’auto-partage, avec 41 véhicules comprenant les modèles électriques, répartis entre fourgonnettes pour un tiers et citadines pour les deux autres tiers. 800 agents sont abonnés et peuvent réserver en ligne : cette liste n’a pas été construite sur le volontariat mais arrêtée à l’issue d’une réflexion menée en commun avec les services », rappelle Didier Vardon.
Et l’auto-partage ne s’arrête pas là : en mars, un site sera établi à l’hôtel de ville, avec trois à cinq véhicules, à destination notamment des directions centrales comme la DRH, les affaires juridiques ou encore l’information et la communication. Deux autres sites verront le jour d’ici la fin de l’année, soit au total dix sites à fin 2012, pour 50 à 55 véhicules, dont une quinzaine électriques. Et d’ici 2014, la totalité du parc en auto-partage devrait être électrique.
L’auto-partage pour diminuer la flotte et les coûts
Didier Vardon revient sur les bénéfices de l’auto-partage : « Tout d’abord, un véhicule en auto-partage remplace trois véhicules affectés. L’auto-partage a de fait une large part dans le recul de la taille du parc de 300 véhicules en quelques années, à 2 815 unités. Et dans les douze mois, nous voulons encore réduire ce chiffre de près de 100 véhicules », souligne le responsable. Autre bénéfice : à périmètre de déplacement équivalent, sur les utilisateurs du système, et avec un niveau de service supérieur à celui de la solution antérieure (véhicules affectés dans les directions), l’auto-partage municipal a généré une baisse de 30 % des dépenses de transport. « Enfin, l’auto-partage favorise une prise de conscience et l’autorégulation : nous avons de fait constaté un recul du nombre des trajets et des kilomètres réalisés », note Didier Vardon.
Toujours sur l’auto-partage, une précision : « Ma direction se positionne en prestataire pour les autres directions de la ville à qui nous refacturons nos services. Actuellement en place sous une forme forfaitisée de location de véhicules avec services associés, l’auto-partage municipal va très prochainement migrer vers un système de facturation à l’usage réel, avec donc des abonnements de divers types pour les utilisateurs inscrits, et des coûts facturés aux services en correspondance avec les temps de mobilisation des véhicules », anticipe Didier Vardon. Et dans certains cas où le « véhicule de service » affecté à une équipe ne serait pas adapté et l’auto-partage de la ville non pertinent, le recours au service Autolib’ sera envisagé dès qu’une offre « entreprises » sera disponible.
Mais le ticket d’entrée de l’électrique n’en reste pas moins élevé. « Un constat d’autant plus important que nos véhicules roulent en moyenne assez peu, avec donc un poids limité pour le carburant. Avec les modèles électriques, il va donc falloir diminuer le coût d’acquisition et accroître la productivité de nos services dans leur utilisation, bien que la hausse des prix du carburant milite plutôt en leur faveur », ajoute Didier Vardon. Autre élément à noter : « Nous attendons aussi l’ouverture de l’offre ”recharge VE“ d’Autolib’ et des précisions sur son contenu ; si elle est techniquement au point pour les véhicules Renault Z.E., les problèmes rencontrés sur la recharge des Peugeot iOn devraient être résolus prochainement », prévoit le responsable.
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