Manitowoc : l’« éco-prévention » en cohérence avec l’usage

Chez Manitowoc, la prévention du risque routier s’intègre dans une politique plus globale de prévention du risque, très développée dans cette entreprise. « Nos techniciens peuvent être amenés à effectuer des interventions à risque, comme lors de dépannages sur des grues », indique Noël Carret, responsable environnement de travail et HSE de l’entreprise.

En outre, Manitowoc avait noté des alertes il y a une dizaine d’années, entre autres avec des amendes pour de grosses infractions routières. Des amendes qui ont donné lieu à des convocations des personnes concernées par les ressources humaines. Ces premières convocations ont été accompagnées d’autres initiatives comme l’intégration du risque routier dans le Document Unique (D.U.). « Nous avons aussi communiqué une fois par an sur la sécurité routière via des e-mails avec des présentations PDF par thèmes : conduite de nuit, sur la neige, risques que l’on prend quand on ne respecte pas le Code de la route, manière d’organiser un déplacement », énumère Noël Carret.

Un changement d’échelle

Une fois par an également, Manitowoc fait appel au prestataire Prévention Routière pour des demi-journées, voire des journées d’animation : avec des formations au risque routier sur des simulateurs ou des exercices classiques comme le port des lunettes de simulation de boisson. « Ces mesures sont les plus simples à déployer puisqu’elles demandent peu de temps d’organisation », pointe Noël Carret.

En 2020, la sensibilisation des salariés sur ce thème de la sécurité routière a changé d’échelle avec le déploiement de stages de conduite élaborés avec l’organisme Actua Formation. « Nous cherchions un cursus cohérent avec l’usage des véhicules, pour des personnes qui roulent beaucoup et parfois avec des véhicules chargés », retrace le responsable. Ces formations devaient aussi correspondre aux pratiques de l’entreprise en matière de déplacement. Chez Manitowoc, des salariés sont en effet amenés à effectuer des trajets réguliers sur de courtes distances. « Ils se rendent par exemple dans un site à 150 km, pour lequel il n’y a pas de possibilité de trajet en transports en commun. Ce site est accessible par une route monotone avec des allers-retours effectués quotidiennement, ce qui engendre des risques d’endormissement au volant », illustre Noël Carret.

Enfin, la formation devait aussi répondre à la volonté de l’entreprise de réduire les consommations liées aux trajets. « Nous voulions que la formation traite de la prévention routière avec un aspect éco-conduite. Cet aspect était important puisqu’il est aussi utile au quotidien pour les personnes et qu’il pouvait contribuer à plus les sensibiliser », reprend ce responsable.

Une formation testée en interne

Afin de sélectionner la formation adéquate, les responsables de Manitowoc en ont testé plusieurs eux-mêmes avant d’élaborer le programme des futures sessions avec l’organisme. La formation ainsi proposée par Manitowoc sur le risque routier s’intitule « éco-prévention ». « Elle dure une journée sur circuit avec une demi-journée sur la prévention routière et une demi-journée sur l’éco-conduite », décrit Noël Carret.

Le rythme des sessions a permis de former une quarantaine de personnes par an au siège de l’entreprise à Dardilly, près de Lyon, qui compte environ 200 salariés. « Toutes les personnes avec un véhicule de fonction et celles avec un véhicule de service ont été formées, et nous formons aussi celles qui empruntent des véhicules de pool », détaille Noël Carret. Des formations qui ont des effets sur la sinistralité des véhicules en parc. « Pour les accidents, le taux de fréquence est passé de 0,59 en 2015 à 0,35 en 2022 », indique ce responsable.

Des équipements de sécurité

Cette formation sur circuit est complétée par d’autres évolutions qui participent à la prévention du risque routier. Sur ses véhicules, l’entreprise intégrait déjà systématiquement les packs sécurité jusqu’à ce que les constructeurs les généralisent sur leurs modèles. « Sur les VU, en plus des radars de recul, nous avons ajouté des caméras de recul. Nous avons aussi mis des détecteurs de surcharge dans certains véhicules », complète Noël Carret. Autre aide à la conduite mise en place, les régulateurs adaptatifs sur les véhicules des commerciaux qui n’étaient pas systématiques jusqu’ici. « Enfin, nous avons réécrit la charte de fonctionnement dans laquelle nous rappelons les règles d’utilisation des véhicules », conclut Noël Carret.