
La chute est rude. Les ventes de véhicules particuliers (VP) neufs et d’occasion en France ont baissé de 10 % sur l’ensemble de 2020 par rapport 2019, selon les spécialistes des données du marché automobile AAA Data et Autoways. Et pourtant, « la course aux objectifs de réduction des émissions de CO2 menée par les constructeurs a permis d’atténuer le recul du marché en 2020 », pointe Autoways.
Au total, 7,2 millions de VP neufs et d’occasion ont été immatriculés dans l’Hexagone l’an dernier. Dans le détail, 1,65 million de VP neufs ont été immatriculés en 2020 – soit 25,48 % de moins par rapport à 2019. De plus, 5,6 millions de véhicules particuliers d’occasion ont été immatriculés (- 4,15 %). S’y ajoutent 402 000 véhicules utilitaires légers, soit – 16 %.
VN : des pertes dans tous les canaux de distribution
Parmi les VP neufs, 780 000 unités ont été vendues à des particuliers et 410 918 à des sociétés en 2020, soit respectivement – 21,12 % et – 14,10 % par rapport à 2019. Ce sont les ventes tactiques qui ont affiché la plus forte baisse (- 61,09 %) ainsi que les ventes aux loueurs courte durée (- 45,23 %).
Parmi le top 20 des marques de VP neufs les plus vendus en 2020 en France, les groupes français restent en haut du classement même si leurs parts de marché ont chuté de 22,72 % pour Renault, 20,46 % pour Peugeot et 30,80 % pour Citroën par rapport à 2019.
La crise profite aux motorisations alternatives
Côté énergies, le diesel et l’essence ont affiché des baisses de ventes respectives de 33,28 % et 39,59 % en 2020 par rapport à 2019 tandis que les autres motorisations ont explosé les compteurs : électrique (+ 161,9 %), hybride non rechargeable (+ 58,14 %) et rechargeable (+ 311,11 %), GPL (+ 700 %), gaz naturel (+ 25,93 %) et hydrogène (+ 234,92 %).
Sur le seul mois de décembre 2020, les ventes de VP 100 % électrique (VE) ont augmenté de 400 % par rapport à décembre 2019, atteignant 11,1 % de part de marché. Cette progression est encore plus nette pour les hybrides rechargeables (PHEV) avec des immatriculations en hausse de 650 % en décembre 2020 à 8,1 % de part de marché.
2021 sera électrique
« Une poursuite de cette croissance de l’électrique sera sûrement observée en 2021, en raison de la reconduction du bonus écologique jusqu’au mois de juin », précise AAA Data. Selon ce spécialiste du traitement de données, 36 % des ventes de véhicules électriques de Dacia et 28 % de celles de Fiat ont été réalisées auprès de sociétés et de professionnels de l’automobile, contrairement au groupe Renault qui a majoritairement vendu ses VE aux particuliers (60 %).
Toujours selon AAA Data, l’acheteur type de voiture électrique en 2020 serait un homme (71 %), légèrement plus âgé (52 ans) que la moyenne du marché automobile (51,2 ans) et originaire des régions Île-de-France, Provence-Alpes Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes. Dans l’ordre, la Renault Zoé (37 409 unités), la Peugeot e-208 (16 557 exemplaires) et la Tesla Model 3 (6 477 immatriculations) ont été les voitures électriques les plus vendues en 2020 en France.
Enfin, les scénarii envisagés par Autoways présagent une reprise du marché automobile d’environ 15 % en 2021, avec un total de 1,9 million d’immatriculations de véhicules particuliers neufs.
VO : des achats tournés vers les véhicules âgés
Avec un total de 5,6 millions d’immatriculations de VP en 2020, le marché du VO a mieux résisté avec une baisse des ventes limitée à 4,15 % grâce à une forte demande pour les voitures les plus anciennes. Le segment des véhicules de plus de quinze ans a ainsi affiché une hausse de 5,10 %. En revanche, toutes les autres tranches d’âge ont vu leurs ventes reculer. Une chute surtout marquée pour les plus jeunes véhicules d’occasion, avec – 14,7 % pour les véhicules de moins d’un an et – 8,33 % pour les véhicules âgés d’un à deux ans.