
Maintenir les véhicules en bon état pour en optimiser la revente suppose avant tout une sensibilisation au long cours. Ce qui implique directement le gestionnaire de flotte. À la tête de Dekra Automotive Solutions, Philippe Hanot conseille de bien suivre les conducteurs tout au long de la durée de vie des véhicules. Une vigilance qui contribue à faire reculer les frais de remise en état.
En parallèle, les conducteurs doivent être sensibilisés à l’impact des réparations. Ainsi, avec des jantes endommagées, les frais de réparation peuvent s’envoler. « Sur une voiture qui se dégrade, l’addition va s’alourdir davantage et plus rapidement », prévient...
Maintenir les véhicules en bon état pour en optimiser la revente suppose avant tout une sensibilisation au long cours. Ce qui implique directement le gestionnaire de flotte. À la tête de Dekra Automotive Solutions, Philippe Hanot conseille de bien suivre les conducteurs tout au long de la durée de vie des véhicules. Une vigilance qui contribue à faire reculer les frais de remise en état.
En parallèle, les conducteurs doivent être sensibilisés à l’impact des réparations. Ainsi, avec des jantes endommagées, les frais de réparation peuvent s’envoler. « Sur une voiture qui se dégrade, l’addition va s’alourdir davantage et plus rapidement », prévient Philippe Hanot. Dekra se présente comme spécialiste de l’inspection, de la certification, des services et de la gestion des sinistres dans les domaines de l’automobile, du transport et de l’industrie.
Ventes de véhicules d’occasion en 2019 et 2020
2020 | 2019 | Évolution 2020/2019 | Évolution 2020/2019 (JOC) | |
---|---|---|---|---|
Janvier | 499 814 | 444 845 | 12,4 % | 12,4 % |
Février | 492 331 | 456 856 | 7,8 % | 7,8 % |
Mars | 329 389 | 507 982 | – 35,2 % | – 38,1 % |
Avril | 114 338 | 503 102 | – 77,3 % | – 77,3 % |
Mai | 317 026 | 482 557 | – 34,3 % | – 27,0 % |
Juin | 585 744 | 458 904 | 27,6 % | 15,5 % |
Juillet | 634 841 | 565 205 | 12,3 % | 17,4 % |
Août | 484 231 | 420 871 | 15,1 % | 15,1 % |
Septembre | 554 840 | 464 228 | 19,5 % | 14,1 % |
Octobre | 583 207 | 531 737 | 9,7 % | 14,7 % |
Novembre | 439 614 | 462 865 | – 5,0 % | – 9,8 % |
Décembre | 482 906 | 478 052 | 1,0 % | – 3,6 % |
Total | 5 518 281 | 5 777 204 | – 4,5 % | – 5,2 % |
Source : baromètre AutoScout24.
Selon AutoScout24, plate-forme de petites annonces de VO, il s’est vendu 5 518 281 VO en France en 2020, soit un repli de 4,5 % par rapport à 2019, contre – 25,48 % pour le marché du véhicule neuf. Pour information, il s’est vendu 3,34 VO pour 1 VN en 2020 (2,61 en 2019). |
Renforcer la vigilance
Préserver l’état des véhicules permet non seulement de valoriser ses VO mais aussi de protéger l’image de marque de l’entreprise et de lutter contre les accidents. Pour Dekra, ces deux derniers objectifs prennent toujours plus d’importance pour les professionnels. « Chaque petit dommage, même minime, doit être rapporté par le conducteur au responsable du parc, insiste Philippe Hanot. Sans suivi, le conducteur est moins vigilant. » En moyenne et si la somme de 1 500 euros est avancée, les frais de remise en état atteignent 800 à 1 000 euros après trois ans d’utilisation d’un véhicule et si le conducteur n’a pas fait pas l’objet de campagnes de sensibilisation.
« En ouvrant les yeux plus tôt, les gestionnaires de flotte arrivent à se prémunir contre les situations difficiles qu’ils auraient découvertes seulement lors de la restitution », fait valoir Vincent Muyllaert, directeur général de Macadam France. Pour aider les entreprises dans leur prise de décision, ce spécialiste de l’expertise automobile chiffre d’ailleurs les frais de remise en état. Mais pour maintenir un véhicule en bon état, et donc en obtenir un bon prix sur le marché VO, la démarche du gestionnaire de flotte commence bien plus en amont.
Macadam recommande par exemple de se montrer vigilant sur l’intérieur d’un véhicule lors de l’achat. « Un intérieur clair au départ ne l’est plus après quatre ans, prévient Vincent Muyllaert. Pour contourner ce problème, les constructeurs optent pour des moquettes sombres lorsque les ambiances intérieures sont claires. » À l’inverse, Vincent Muyllaert recommande des peintures extérieures claires : « La sous-couche étant blanche, une rayure se verra davantage avec une couleur sombre. »
Des couleurs et des goûts
Le spécialiste du remarketing BCAuto Enchères confirme que la revente doit se préparer dès l’achat du véhicule neuf pour rester en phase avec le goût des acheteurs. Car la couleur, la carrosserie ou le type de boîte de vitesses ne seront pas sans conséquences sur les prix obtenus et sur les délais de revente. Côté couleur, le gris et le noir demeurent des valeurs sûres et une prise de risque en la matière doit être mûrement réfléchie. Autre tendance, les acheteurs cherchent désormais moins un SUV pour ses qualités de franchissement que pour son aspect statutaire et sportif.
Dekra ne dira pas le contraire. Pour ce prestataire, au moment de l’achat, quelques précautions contribuent à préparer la revente dans de meilleures conditions. Les jantes trop onéreuses, les peintures extérieures et les intérieurs clairs sont entre autres à éviter. De même, des équipements auparavant nécessaires pour réaliser une meilleure vente n’ont plus un caractère obligatoire. C’est le cas des GPS embarqués à la suite desquels les applis sur smartphone ont trouvé leur place. À l’opposé, les dispositifs de sécurité comme les aides au stationnement aident à lutter contre la sinistralité et à conserver le véhicule en bon état.
Faire les bons choix
Enfin, toujours en amont, le comportement du véhicule sur le marché du neuf influe sur sa revente. « Le budget n’est pas le même mais l’histoire n’est pas différente. Un engouement sur le neuf préfigure un engouement sur l’occasion », constate Olivier Fernandes, directeur général pour la France et la Belgique de BCAuto Enchères.
Lors de la vie du véhicule au sein de l’entreprise, des points sont aussi à surveiller de très près. À l’exception des dégâts importants provoqués par un accident et grâce à l’expérience acquise au cours de centaines de milliers d’inspections, Macadam a identifié plusieurs vulnérabilités.
Parmi ces fragilités Macadam liste les rayures sur les pare-chocs, les ailettes de ventilation, les moquettes percées, etc. Des mesures de bon sens peuvent être prises comme la pose de sur-tapis, un investissement modeste au regard du coût de rénovation d’une moquette. Autre action à mener, mais cette fois sur les VUL : demander aux conducteurs et aux passagers de retirer les outils de leurs poches pour éviter d’éventrer les sièges.
Tout au long de la vie du véhicule, le gestionnaire de flotte et le conducteur doivent se montrer vigilants pour le garder en bon état et lui donner toutes ses chances sur le marché VO. Parmi les composants les plus fragiles à l’intérieur du véhicule, Macadam reprend cet exemple des ailettes de ventilation de plus en plus souvent endommagées par des supports de smartphone de mauvaise qualité.
Des dommages à réparer d’urgence
Dernière étape avant de proposer le véhicule à la vente sur le marché de la seconde main, l’entreprise doit se demander si elle doit procéder à des réparations ou pas. Philippe Hanot le souligne d’emblée pour Dekra : les entreprises ne doivent pas négliger certaines réparations. « Il est important de maintenir une flotte en bon état, affirme-t-il. Les sinistres doivent être déclarés à l’assurance et les travaux réalisés. Il ne faut pas transiger avec le freinage, avec les pneus, la carrosserie, les pare-chocs et tous les éléments liés à la sécurité. »
En outre, des dommages doivent impérativement être pris en charge sous peine de délais de vente allongés et de prix en baisse. D’après Vincent Muyllaert pour Macadam France, c’est vrai des bas de caisse : « Parfois, la réparation peut être recommandée pour revendre correctement le véhicule car cette dégradation peut faire peur aux acheteurs et rendre plus difficile la revente. » Mais d’autres décisions vont être tributaires du type de véhicule : si une rayure de 5 mm ne grèvera pas la valeur d’un véhicule lambda, elle peut nuire à la revente d’une automobile premium.
Une certaine tolérance
De fait, les rayures et les dommages superficiels ne nécessitent pas forcément d’interventions car ces dernières entraînent des coûts indirects. « Il peut se révéler pertinent de réparer la carrosserie dans des situations et pas dans d’autres, estime Philippe Hanot pour Dekra. Il n’y a pas de réponse préformatée. Un véhicule endommagé va coûter plus cher. Cela étant, il est inutile de réparer chaque rayure car le coût des interventions va hypothéquer le retour sur investissement. Il faut une certaine tolérance sur l’usure et les dégradations », recommande Philippe Hanot. Pour différents acteurs de la location courte durée et de la LLD, Dekra évalue les frais de remise en état, relève les dommages, les documente et les chiffre. Le document est archivé et consultable à tout moment. Dekra assure également le déflocage et le traitement administratif de la revente.
Peser l’ensemble des coûts
Sans oublier un élément important que rappelle BCAuto Enchères : le calcul du coût de la remise en état d’un véhicule doit aussi inclure les missions d’expertise et la logistique pour le transport. Ces budgets doivent être pris en compte pour évaluer précisément le retour sur investissement. En tout état de cause, BCAuto Enchères laisse entière liberté à ses donneurs d’ordres de réaliser ou non les travaux.
Dernière recommandation : pour éviter les mauvaises surprises en fin de contrat, les entreprises doivent provisionner des frais de remise en état. C’est d’autant plus vrai pour les VUL avec des montants en jeu plus élevés. « Les frais de remise en état prennent de la place dans le TCO », résume Philippe Hanot pour Dekra. Et leur prise en compte se veut d’autant plus importante que les acheteurs et les gestionnaires de flotte se montrent prêts à se battre pour quelques euros par mois.
Dossier - Marché VO : anticiper pour mieux valoriser
- Marché VO : anticiper pour mieux valoriser
- Véhiposte : des enchères pour les VO
- Groupe Hervé : un processus rodé pour les VO