Marché VO : reconditionné

Arval revend une part importante (moins de 60 %) de ses VO sur le marché. 30 % partent à l’export via Arval Trading, sa structure spécialisée. Les particuliers mobilisent 10 % des volumes par le biais de la marque Arval Auto Select. Ce mix évolue et d’autres canaux sont explorés. C’est le cas des ventes BtoBtoC pour lesquelles le loueur cherche des partenaires et collabore déjà avec Emil Frey. Les ventes à l’export recouvrent avant tout les véhicules les plus anciens et les plus kilométrés. Les plus récents nécessitent quant à eux moins de frais de remise en état et se destinent aux particuliers.

« Le VO reste stratégique pour la LLD, souligne Fabrice de Margerie, directeur des opérations et informatique d’Alphabet. Cette partie du métier représente un savoir-faire essentiel et forme une des composantes du loyer à travers les valeurs résiduelles. La capacité de vendre au meilleur prix garantit de meilleures VR et donc de meilleurs loyers. »

Des centres spécialisés VO…

Pour le remarketing, Alphabet s’appuie sur son centre à Chilly-Mazarin (91) afin d’optimiser les délais de revente. Les véhicules sont vendus aux enchères à des marchands ou des particuliers. Ce centre se situe sur un nœud logistique et Alphabet le gère en direct pour davantage de flexibilité. Les VO produits par Alphabet ont en moyenne plus de quatre ans et plus de 90 000 km au compteur. En 2021, l’âge moyen a augmenté de quatre à cinq mois, quand les kilométrages n’ont pas évolué. Les modèles premium sont moins âgés et kilométrés, quand les VUL figurent à l’autre extrémité de la nomenclature.

Alphabet revend aussi des VO aux collaborateurs de ses clients et certains modèles aux concessionnaires chargés de la restitution. Les enchères auprès des marchands et les particuliers, en direct ou via des partenaires, constituent les autres voies explorées. « Tendance forte, le canal des particuliers croît très sensiblement », note Fabrice de Margerie. Ce qui pousse le marché VO au changement. « La physionomie de ce marché devrait évoluer dans les quatre à cinq ans. Les marques souhaitent reprendre la main sur la distribution de leurs VN en renforçant leurs réseaux d’agents. Les concessionnaires vont donc chercher à récupérer les volumes perdus en se renforçant sur le marché VO », expose Thomas Jouanny, chief data officer pour Dataneo, spécialiste de la statistique automobile.

… et des plates-formes

L’arrivée de grandes plates-formes de reconditionnement, comme la Refactory de Renault à Flins, reçoit de fait un accueil favorable de la part des professionnels du VO. « L’impact est extrêmement positif car il permet au marché de se structurer, estime Fabrice de Margerie pour Alphabet. Ces plates-formes offrent des opportunités fortes aux acheteurs. Elles soutiennent les prix du marché VO. » De plus, les modèles concernés, plus âgés, ne viennent pas concurrencer ceux de la LLD.

Ces plates-formes revêtent une importance capitale pour Arval. « Depuis 12 à 18 mois, le reconditionnement devient un standard, constate Bertrand Passelac, directeur remarketing du loueur. De grands acteurs européens s’y mettent ou en ont déjà fait un axe de leur stratégie. Il existe une cinquantaine d’usines de reconditionnement en France. Le reconditionnement se veut un facteur élevé de réassurance pour des achats qui se font toujours plus en ligne. »

Arval s’inscrit d’ailleurs dans ce mouvement à travers son partenariat avec Emil Frey et ses CRVO, centres de reconditionnement VO, où les véhicules du loueur sont pris en charge selon un cahier des charges spécifique. « Tous les VO que nous relouons et que nous proposons via Arval Auto Select ont vocation à être reconditionnés, avance Bertrand Passelac. Nous le faisons avec les CRVO. Un véhicule reconditionné part plus vite. Nous y gagnons en délai et évitons ainsi d’avoir à baisser les prix. »

Passage en ligne

Venu du métier de commissaire-priseur, Enchères VO s’est de son côté réinventé en spécialiste du remarketing et de la vente automobiles. Les enchères physiques pèsent encore 60 % de ses volumes et le solde rassemble les ventes en ligne auprès de professionnels. Enchères VO vend 30 000 véhicules par an. Loueurs longue durée, établissements financiers, constructeurs et concessionnaires assurent son approvisionnement. Enchères VO accompagne ces derniers lors des processus de reprise des véhicules. « Lorsque les modèles ne correspondent pas au marché (marque délaissée, kilométrage trop important, etc.), nous nous en occupons », explique Guillaume Arnauné, directeur général du groupe.

Plus largement, les loueurs longue durée et les entreprises génèrent le tiers des approvisionnements d’EnchèresVO. L’intérêt de ce canal de vente : atteindre plusieurs types de clientèle à travers un point d’entrée unique, avec un nombre démultiplié d’acheteurs potentiels, marchands ou particuliers.