
À la tête de cinquante véhicules, Médiamétrie a décidé de bannir les SUV thermiques de sa flotte, de mieux encadrer le recours aux véhicules thermiques et de privilégier l’électrique et le segment des citadines. Mise en place en septembre 2022, cette nouvelle car policy produira tous ses effets cette année. En effet, les flottes de plus de 100 véhicules ne sont pas les seules à donner un rôle croissant à l’électrique et à se poser la question de la recharge.
Arrivé il y a un an à la tête de Médiamétrie, Yannick Carriou, le récent P-DG, affiche des ambitions fortes de diminution de l’empreinte carbone de l’entreprise. L’objectif est de diviser les émissions de CO2 par deux d’ici 2030 par rapport à 2020. Sur les 6 512 t de CO2 annuelles émises par Médiamétrie chaque année, 250 t, soit 4 %, sont dues à la flotte automobile. « C’est relativement faible, constate Émeric Arnoult, directeur des achats et des moyens généraux, mais l’addition de toutes les réductions d’émissions permet d’infléchir la courbe. »
Le thermique en complément
Les véhicules de Médiamétrie sont loués auprès d’ALD Automotive et de LeasePlan, selon des contrats de 48 mois et 80 000 km. L’entreprise associe les modèles électriques à des crédits de location de courte durée de trente à soixante jours pour des véhicules thermiques capables de couvrir les longues distances des week-ends et des vacances. En outre, les collaborateurs sont formés à l’éco-conduite avec l’aide du télématicien WeNow et de son boîtier embarqué.
Les dix à douze mois de délai de livraison et la montée en puissance des ZFE-m (zones à faibles émissions-mobilité) ont incité Médiamétrie à réfléchir au devenir de ses véhicules. La réponse passe par l’hybridation et l’électrique. Aujourd’hui, neuf véhicules hybrides et six véhicules électriques ont intégré le parc. Seize autres modèles électriques ont été commandés et vont venir grossir les rangs de la flotte dans les semaines et les mois à venir. Plus de 40 % du parc roulera alors à l’électrique et plus de la moitié sera électrifiée.
La question des AEN
Pour réalimenter les batteries, Médiamétrie a installé cinq bornes de recharge au sous-sol de son siège social situé à Levallois-Perret (92). Elles sont ouvertes aux collaborateurs pour leurs voitures de fonction comme pour leurs voitures personnelles, et les visiteurs peuvent pareillement venir s’y brancher. Le spécialiste de la mesure d’audience s’intéresse au statut fiscal de l’installation de ces bornes en procédant à une veille fiscale sur ce sujet complexe.
« Le coût d’installation d’une borne s’élève à environ 1 500 euros, explique Émeric Arnoult. Il faut choisir entre la location et la propriété, connaître les implications liées à ce choix, et suivre les évolutions en matière d’avantages en nature (AEN). Un décret a été publié fin 2022 mais la situation n’est pas encore complètement clarifiée. Notamment pour le télétravail où il n’est pas spécifié si le domicile est considéré comme un lieu de travail ou non », pointe ce responsable.
Dix bornes à terme
Les bornes du siège social ont été installées par l’opérateur d’infrastructures de recharge ChargePoint qui doit ajouter cinq nouvelles bornes dans les mois à venir. L’occupation des emplacements doit être gérée pour éviter une monopolisation par des utilisateurs indélicats ou par des véhicules hybrides rechargeables plus longs à recharger. « Le problème se pose moins avec des véhicules électriques dont la recharge est plus rapide », précise Émeric Arnoult qui ajoute : « C’est la raison pour laquelle nous privilégions le 100 % électrique. »
Pour les recharges en itinérance, Médiamétrie fait appel à la carte TotalEnergies. En cas de nécessité, les collaborateurs peuvent se réalimenter en dehors de cette enseigne. De leur propre chef, d’autres collaborateurs emploient leurs installations personnelles à domicile où l’électricité est moins chère et disponible plus facilement.