
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, a annoncé, le lundi 5 juin 2023, le lancement de la production de la méga-usine de composants semi-conducteurs, à Crolles, près de Grenoble. Soit moins d’un an après l’annonce de l’investissement dans ce projet porté par STMicroelectronics et GlobalFoundries.
En effet, Emmanuel Macron avait annoncé, en juillet 2022, un investissement total de près de 7,5 milliards d’euros pour la construction de cette méga-usine. Celle-ci bénéficiera donc d’une aide d’État « à hauteur de 2,9 milliards d’euros maximum ». Un investissement validé par la Commission européenne, le 28 avril 2023, en rapport avec le réglement européen du Chips Act.
L’État a provisionné ce soutien dans le volet semi-conducteurs de France 2030, soit un total de 5,5 milliards d’euros sur cinq ans. « Cela permettra de doubler la production de puces en France d’ici 2028. Et de déclencher près de 18 milliards d’euros d’investissements sur le territoire. Par ailleurs, si l’usine se montre plus rentable que prévu, une part de cette aide d’État sera remboursée aux autorités publiques », a indiqué Bruno Le Maire.
Près de 6 % de la capacité de production européenne
L’objectif de cette méga-usine de semi-conducteurs : augmenter les capacités de production françaises de 620 000 « wafers » par an d’ici 2028. Concrètement, un wafer est une plaque ronde composée d’un matériau semi-conducteur (en silicium pour cette méga-usine). Sur ce wafer sont gravés les composants de micro-électronique. La méga-usine de semi-conducteurs vise à atténuer les tensions d’approvisionnement, notamment pour l’industrie automobile. Et ce, « en ajoutant pratiquement 6 % de nouvelles capacités de production à la capacité européenne existante sur l’ensemble des nœuds technologiques, et jusqu’à 41 % sur les nœuds d’une finesse de gravure de 20 à 65 nm », a précisé le gouvernement.
En outre, sur demande de l’État, STMicroelectronics et GlobalFoundries devront également prioriser certaines commandes. Cette priorisation pourra concerner jusqu’à 5 % des capacités annuelles de production. Le but est alors de répondre aux besoins de sécurité nationale ou à ceux des TPE-PME.