
Avec pour objectif de fournir à Mercedes-Benz les matières premières nécessaires à la production de batteries pour ses véhicules électriques, Rock Tech Lithium, start-up germano-canadienne, a posé la première pierre de son usine de lithium à Guben, en Allemagne, le 27 mars 2023. Cette usine de raffinage devrait pouvoir approvisionner Mercedes-Benz en hydroxyde de lithium à compter de 2026. « Rock Tech Lithium prévoit d’investir environ 683 millions de dollars », précise la start-up sur son site internet. Toujours selon cette entreprise, la mise en service de l’usine devrait intervenir début 2025, et la production en 2026. Le site devrait employer 170 personnes.
Avec cette usine, Mercedes-Benz et Rock Tech Lithium visent une production annuelle de 10 000 t d’hydroxyde de lithium. Soit, selon le constructeur allemand, une quantité suffisante pour équiper en batteries « environ 150 000 véhicules électriques ». Pour mémoire, les deux partenaires avaient scellé leur collaboration en 2022. « Dans le cadre de l’accord de fourniture, les deux entreprises coopéreront pour créer une feuille de route permettant d’atteindre une production nette d’hydroxyde de lithium neutre en carbone d’ici à la fin de l’année 2030 », résume Mercedes-Benz.
Vers une production « durable » de batteries en Europe ?
À noter que « la matière première, le spodumène, la roche contenant le lithium, est extraite ailleurs dans le monde », indique en outre Rock Tech Lithium, qui cite le Canada comme l’un des fournisseurs potentiels de spodumène. L’usine de Guben fera office de convertisseur, transformant le spodumène en hydroxyde de lithium, qui servira aux partenaires fabricants de batteries de Mercedes-Benz. Pour le constructeur, l’enjeu est d’assurer « une production durable de batteries de pointe en Europe ».
Et dans cette course européenne au lithium, rappelons que l’Allemagne ne fait pas cavalier seul. Ainsi, en France, le spécialiste des minéraux industriels Imerys avait annoncé, le 24 octobre 2022, le plan et les objectifs de son projet « Emili » qui va exploiter un site de lithium situé dans l’Allier (03). Le but : produire 34 000 t d’hydroxyde de lithium par an, dès 2028, et pendant au moins 25 ans. De quoi équiper, par an, 700 000 véhicules électriques, selon Imerys.