Métropolis : ajuster la recharge en voirie

Réseau de recharge spécifique à l’Île-de-France et ouvert au public, Métropolis installe, dans les 130 communes de la métropole du Grand Paris, des stations de recharge lente, normale ou ultra rapide. Des installations qui supposent de travailler en concertation avec les communes concernées pour mettre en place une offre qui corresponde aux besoins.
- Magazine N°286
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borne métropolis
Borne Métropolis à Issy-les-Moulineaux (92) @ Nicolas Fagot Studio 9

« Métropolis compte à ce jour 800 points de charge ouverts au public en Île-de-France (hors Paris). Nous avons équipé une cinquantaine de communes, toutes situées au sein de la métropole du Grand Paris », détaille Aurélien Chiron, directeur du développement de SIIT (Société pour l’investissement en infrastructures des territoires). Métropolis se présente comme « un groupement d’entreprises composé d’e-Totem (fabricant de bornes), SPIE CityNetworks (spécialiste des IRVE) et Cube Infrastructure Fund II via Via Novus et sa filiale française SIIT, investisseur spécialisé dans le secteur des infrastructures en Europe. »

Électriser la métropole

À terme, Métropolis doit équiper les 130 communes du Grand Paris (voir l’encadré ci-dessous). Aurélien Chiron cite, comme objectif initial, le déploiement d’un total de 3 000 points de charge. « En 2023, nous comptons également sensibiliser les communes hors métropole pour étendre notre réseau ; nous sommes déjà en contact avec plusieurs collectivités », poursuit Aurélien Chiron.

Entre août et décembre 2022, Métropolis a vu les consommations doubler sur ses bornes. Un constat qu’Aurélien Chiron justifie par la crise énergétique. Et ces consommations concernent en majorité les stations Express : ces stations, avec quatre points de charge chacune, proposent une recharge ultra rapide jusqu’à 150 kW. « Ces bornes Express correspondent à 10 % des bornes du réseau, mais à quasiment 50 % des recharges, avance Aurélien Chiron. Mais demain, nous ne pourrons pas installer de bornes partout pour répondre à la demande croissante. Petit à petit, nous serons donc amenés à remplacer certaines stations standards par de l’ultra rapide. Pour donner un ordre de grandeur, une station Express correspond à 80 points de charge ex-Autolib’ de 3 kW », expose ce responsable.

Ce sont ces sites Autolib’ que Métropolis avait commencé par récupérer après la signature de son contrat avec la métropole en juin 2020, en remplaçant l’ancien matériel par de nouvelles bornes. Par ailleurs, dans le cadre de son contrat avec la métropole sur quinze ans, Métropolis se charge de l’installation, de l’exploitation, de la gestion, de la maintenance, du centre d’appels, des relations clients et du financement de ces infrastructures. « Sur toute la durée de notre contrat, nous ferons évoluer les bornes afin d’éviter l’obsolescence », souligne Aurélien Chiron.

Express, Proximité et Citadines

Métropolis offre aussi deux types de stations standards, de quatre à six points de charge : les stations Proximité pour une recharge lente ou normale jusqu’à 7,4 kW, auprès des grands ensembles de logements collectifs ; et les stations Citadines jusqu’à 22 kW. « Cependant, tous les véhicules sur le marché n’acceptent pas cette puissance, à l’exception de la Zoé et de quelques Renault », décrit Aurélien Chiron. Mais les équipements les plus employées restent les stations Express qui fonctionnent dix fois plus que les stations standards.

Toutefois, deux freins empêchent Métropolis de déployer massivement la recharge ultra rapide. « D’un côté, les maires des communes préfèrent souvent des bornes que les habitants trouvent à proximité de leurs domiciles, soit plutôt des stations lentes. Un travail de pédagogie doit donc être mené pour faire comprendre aux élus l’évolution de la recharge. De l’autre, les bornes ultra rapides coûtent cinq à six fois plus cher que les standards, ce qui alourdit l’investissement », ajoute Aurélien Chiron.

Des investissements importants

En plus de la prise en charge du financement, Métropolis verse à chaque commune une redevance de 5 000 euros par point de charge, comme droit d’entrée à régler en une fois dès que les stations sont installées. « De plus, nous intéressons les collectivités en leur reversant 50 % de nos résultats annuels s’ils sont positifs. La répartition du pourcentage, commune par commune, se fait au prorata du nombre de points de charge par commune. Et si nos résultats sont négatifs, comme c’est le cas encore aujourd’hui du fait des importants investissements de départ pour créer le réseau, cela est pris en charge intégralement par Métropolis, sans impact pour les communes », conclut Aurélien Chiron. Enfin, les bornes installées par Métropolis restent la propriété de la métropole et des communes.