Michèle Taïeb est metteure en scène, comédienne, pédagogue et auteur de l’ouvrage Parler pour être écouté, paru chez Eyrolles.
« Le trac génère une accélération cardiaque induisant des mains moites, une gorge serrée, des mâchoires crispées, un front plissé, des tremblements ou un assèchement de la bouche. Ces symptômes viennent d’une respiration mal gérée. Votre sang n’est plus assez chargé en oxygène, cela crée des tensions qui empêchent la voix de se poser. Il est donc essentiel de les réduire. Il faut, comme en sport, respirer mieux, en détendant les poings, les pieds ou les doigts. J’inspire en crispant. J’expire en décrispant. Il faut...
Michèle Taïeb est metteure en scène, comédienne, pédagogue et auteur de l’ouvrage Parler pour être écouté, paru chez Eyrolles.
« Le trac génère une accélération cardiaque induisant des mains moites, une gorge serrée, des mâchoires crispées, un front plissé, des tremblements ou un assèchement de la bouche. Ces symptômes viennent d’une respiration mal gérée. Votre sang n’est plus assez chargé en oxygène, cela crée des tensions qui empêchent la voix de se poser. Il est donc essentiel de les réduire. Il faut, comme en sport, respirer mieux, en détendant les poings, les pieds ou les doigts. J’inspire en crispant. J’expire en décrispant. Il faut aussi “endormir” son trac en se préparant au mieux. C’est-à-dire bien connaître les objectifs de son message, ce que l’on attend de l’auditoire et ce que l’on veut lui signifier. Plus l’intervention est préparée, plus on sera à l’aise, moins le trac sera handicapant.
Ensuite, il faut bien s’ancrer au sol, le regard “adressé”, à même de recueillir les informations émanant de son auditoire, en vérifiant par exemple si une personne fronce les sourcils car elle n’a pas compris. Il faut alors revenir sur ce passage. Avec un acquiescement, on pourra continuer sereinement. Pour poursuivre son discours de façon apaisée, je conseille aussi de placer des silences. On peut ainsi reprendre sa respiration, réfléchir à ce que l’on dit et noter les signes d’une bonne écoute. Le silence est un allié pour dire des choses importantes. Si je souhaite être entendu, si le passage qui suit est essentiel, résume ma pensée, il faut le faire précéder d’un silence. Et le faire suivre d’un autre silence pour le mettre en exergue. L’auditoire mesure alors ce qui est important.
« Il faut se faire un allié du silence » (Michèle Taïeb, metteure en scène, comédienne et auteure)
Malheureusement, très souvent, le silence fait peur. C’est une erreur. Il faut s’en faire un allié. Il faut en jouer pour attirer l’attention, faire venir l’émotion mais aussi se calmer, se concentrer pour mesurer ce qui se passe autour de soi et agir en fonction. Cela aide aussi à rétablir des présentations qui vont dans le mauvais sens, en se disant que l’on peut encore changer le cours des choses.
Enfin, il faut accepter ce trac, l’émotion inhérente à l’exercice de la prise de parole en public, le tout en apprivoisant le regard de l’autre. Pour mettre les choses de son côté, lutter contre la peur naturelle de se présenter en public, adopter une posture est un dernier bon conseil. On estime alors que l’auditoire ne vous juge pas. Qu’il a aussi peur d’être à votre place que vous. Qu’il éprouve de la bienveillance à votre égard. Qu’il vous trouve courageux d’être là, au centre de l’attention. C’est alors que vous mesurerez que vous avez plus de pouvoir à parler que vous ne le pensez. »