Pour Stéphane Montagnon, directeur des ventes du pôle performance achats d’Alma Consulting Group, son cabinet a généré 3 millions d’euros d’économies dans les différentes missions menées en 2011. « Il existe bien sûr des écarts importants liés au degré de maturité d’une flotte à l’autre. Dans 90 % des cas, il y a surtout de petites choses à ajuster. De même, les gains vont de quelques pourcents, sur les grands parcs déjà très travaillés, à 10 % au maximum. Mais généralement, les flottes sont suivies de très près dans les entreprises, d’autant que ce sujet intéresse les DG, les directions financières, etc. », complète le dirigeant.
Des gains parfois à deux chiffres sur le coût complet
Pour sa part, Olivier Rigoni, P-DG de Cogecar, cite un exemple : « Avec un client qui dispose d’un parc de 650 voitures, nous avons récemment généré 400 000 euros d’économies, soit 10 % de gains sur son budget après un audit, la passation d’un appel d’offres et une renégociation. »
Pour Édouard Rance, gérant d’ERCG, les gains vont de 5 à 25 % sur le coût complet des flottes à l’issue des missions. « En moyenne, nous générons des gains de 6 à 14-15 % sur le TCO », souligne Patrice Leroy, directeur associé d’ERA. Dans sa réponse, Maxime Sartorius, président de Direct Fleet, tient compte de la maturité des entreprises sur les flottes, avec des gains variables, « de 5-6 % sur des parcs bien gérés, à 15 % lorsqu’ils le sont moins bien », explique-t-il.
Pour Factea, Michaël Bensoussan, consultant senior, met aussi en avant des gains variables : « Ils s’échelonnent de 15 à 25 % sur l’assiette du coût total et sont obtenus en actionnant tout ou partie des leviers de baisse des coûts : de la mutualisation des véhicules à l’éco-conduite. »
Sur ce thème des économies et de la méthode pour les générer, il est fréquemment reproché aux consultants d’avoir une vue à court terme, pour générer des gains rapides. Voici leurs réponses. « Nos clients nous demandent d’abord de rationaliser leurs coûts. Cependant, notre démarche ne se limitera jamais à cette seule rationalisation puisqu’avec les flottes, il est difficile de faire évoluer une politique sans tenir compte de tous les autres critères qui la définissent (prix, organisation, aspects fiscaux ou sociaux, etc.), détaille Édouard Rance, d’ERCG. Ainsi, générer des économies de court terme est simple : vous pouvez uniformément changer toutes les berlines au profit de modèles deux places dans la flotte des commerciaux. Mais avec des conséquences notables sur la motivation des équipes… »
À l’opposé de cette démarche globalisante, Édouard Rance constate souvent qu’en matière d’achats, les « cost killers » ont tendance à « saucissonner » le produit pour diminuer les coûts poste par poste. « Ce qui amène aussi à multiplier les fournisseurs et les coûts de gestion. Pareillement, il est possible d’attribuer à un réseau spécialisé la gestion des pneus, au détriment du loueur. Si les coûts sont effectivement réduits, les problèmes organisationnels risquent bien de contrebalancer les gains. Sans oublier non plus que le loueur reconstituera sa marge ailleurs… », déplore-t-il.
Un point essentiel : opter pour une vision sur la durée
Olivier Rigoni, P-DG du prestataire Cogecar, ne dit pas autre chose : « Il n’est pas possible de dire d’emblée au client : “Vous allez obtenir x %”. Il faut au contraire réfléchir et adapter la solution de façon pérenne. Pour obtenir des résultats, les prestataires procèdent souvent à des concentrations de fournisseurs très brutales, sans réfléchir aux impacts sur les collaborateurs. Il faut aussi anticiper la position du loueur une fois seul dans la place, avec des contrats qui vont dériver au fil du temps. Sans oublier ce constat : le kilométrage souscrit pour un véhicule n’est jamais parcouru et, en moyenne, un contrat est revu deux fois tout au long de sa durée de vie. »