Étude MMA 2023 : peu d’actions de prévention du risque routier dans les TPE-PME

Dans la neuvième édition de son étude annuelle, l’assureur MMA pointe le manque d’actions de sensibilisation au risque routier dans les TPE et les PME.
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téléphone au volant
Image générée par une IA (Midjourney).

L’assureur MMA vient de révéler les résultats de la neuvième édition de son étude annuelle sur la sensibilisation au risque routier dans les TPE-PME, pour 2023. Plus précisément, l’Ifop a réalisé cette enquête pour le compte de MMA, en deux temps. « Par téléphone du 3 au 14 avril 2023 auprès d’un échantillon de 250 dirigeants d’entreprise, représentatif des entreprises françaises de 1 à 1 000 salariés, détaille MMA. En ligne, du 3 au 13 avril 2023 auprès d’un échantillon de 516 personnes effectuant des déplacements professionnels au moins une fois par mois, extrait d’un échantillon de 1 400 personnes, représentatif de la population active occupée française. Pour les deux cibles, la représentativité des échantillons a été assurée par la méthode des quotas. »

« Depuis neuf ans, l’étude montre que l’importance du risque routier en entreprise reste sous-évaluée, résume MMA de manière rétrospective. Les chiffres sont même en recul cette année puisque seuls 15 % des dirigeants et 31 % des salariés pensent qu’il s’agit de la première cause d’accidents mortels au travail (- 2 points pour les dirigeants et les actifs par rapport à 2022). »

6 % des dirigeants de TPE-PME auraient déjà planifié des actions de sensibilisation au risque routier

Ainsi, d’après cette nouvelle enquête, « en 2023, seuls 6 % des dirigeants d’entreprise de moins de 49 salariés ont déjà planifié des actions de sensibilisation au risque routier, contre 58 % pour celles de plus de 250 salariés », commente MMA. C’est là « une réalité inquiétante » selon l’assureur. En rappelant, à l’aide des chiffres 2022 de l’Insee, que les TPE et PME « représentent 98,8 % des entreprises en France ».

En outre, « seul un dirigeant sur deux sait que sa responsabilité est engagée en cas d’accident de la route impliquant un de ses salariés sur son trajet domicile-travail, et 64 % sur un trajet professionnel », écrit encore MMA. Avant de tempérer : « L’étude montre toutefois une prise de conscience progressive des dirigeants sur leur responsabilité lors des trajets domicile-travail de leurs salariés (+ 6 points par rapport à 2022). L’inscription du risque routier dans le document unique (D.U.), mention obligatoire, se fait également légèrement plus fréquente, avec 45 % des dirigeants qui déclarent l’avoir mentionné (+1 point). » Quant aux moyens de déplacements alternatifs à la voiture MMA avance un chiffre intéressant : « 14 % des dirigeants qui ont déjà mis en place des actions de prévention routière disent avoir mis en place des actions de prévention sur les modes de déplacement doux. »

84 % des salariés conducteurs adopteraient au moins un comportement à risque

Quant aux réponses données par les salariés interrogés : « 32 % des actifs disent avoir suivi une ou plusieurs formations de sensibilisation au risque routier (+ 7 points par rapport à 2022), indique MMA. Et 26 % estiment que les actions mises en place par leur entreprise sont fréquentes (+ 3 points). » Par ailleurs, « les actifs sont en attente d’actions d’information et de sensibilisation de la part de leur employeur, complète l’assureur, comme l’instauration d’une charte de bonne pratique au volant (29 %) ou la mise en place d’actions de sensibilisation (28 %). »

Et « alors que 43 % des actifs conduisent régulièrement un véhicule pendant leur journée de travail (au moins une fois par mois), ils sont nombreux à être imprudents sur les routes », fait savoir MMA. En effet, « 84 % adoptent au moins un comportement à risque (+ 2 points par rapport à 2022), affirme l’assureur. Les mauvais comportements qui augmentent le plus sont l’utilisation du téléphone (+ 5 points) et la somnolence au volant (+ 6 points). » De plus, « près d’un conducteur sur deux (49 %) a manqué de peu d’avoir un accident au cours des cinq dernières années, dont 54 % à cause d’un manque d’attention. 22 % ont déjà eu un accident (+ 3 points). 43 % des salariés ont reçu une amende et 38 % ont perdu des points sur leur permis », énumère MMA.

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