
Dans les allées du très moderne palais des expositions Fira Gran Via, des voitures ont fait leur apparition dans les stands, bien plus visibles que les smartphones par dizaines sur les tables de démonstration.
Ford s’est ainsi offert le luxe de présenter, en avant-première du salon de Genève, la version restylée du Kuga. Parmi ses équipements, le SUV reçoit la clé MyKey programmable pour limiter l’usage de la voiture, par exemple prêtée à un jeune conducteur.
La clé se fait virtuelle
Mais surtout, ce Kuga inaugure le système d’info-divertissement Sync 3 pour l’Europe avec un écran tactile 8’’ plus réactif que le précédent, et compatible avec Android Auto et Apple Carplay. Et Sync 3 pousse encore plus loin l’usage de la reconnaissance vocale naturelle avec des phrases comme : « J’ai besoin d’un café »…
Sync 3 intègre aussi la plate-forme Ford AppLink et ses applications spécifiques, dont MyBoxMan. Avec le principe suivant : le conducteur gagne de l’argent en profitant de son trajet pour transporter des paquets. À noter que Sync 3 équipera cet été les Mondeo, Galaxy et S-Max.
Enfin, Ford a confirmé l’arrivée d’un modèle autonome d’ici quatre ans, mais s’est refusé à tout commentaire sur les rumeurs de partenariat avec Google. Alors que Tim Cook, le P-DG d’Apple, s’est presque montré plus loquace dans un entretien au magazine Fortune, n’excluant pas l’hypothèse de la fabrication d’une auto par un constructeur extérieur. À condition qu’Apple travaille à un projet automobile, ce que l’entreprise ne dit pas (mais les rumeurs, si).
C’est sur le stand de SAP que Seat a présenté son projet de voiture connectée. Le géant du logiciel de gestion fournit le réseau SAP Vehicles Network (SVN) et la plate-forme de cloud pour l’internet des objets SAP HANA, afin de rendre possibles des interactions entre véhicules, smartphones (partenariat avec Samsung) et infrastructures.
Une application permet aussi de partager à distance la « clé » de la voiture. Le prêt peut être configuré et limité à volonté (durée, performances, éco-conduite, etc.). Une application MY Seat App, développée avec Accenture, autorise de plus la visualisation à distance du tableau de bord, la commande d’applications domotiques et le monitoring de la conduite adoptée.
Autre fonctionnalité chez Seat, l’interaction à distance sur les portes, les fenêtres ou la climatisation à partir de l’application chargée sur un smartphone ou une montre connectée. Enfin, un partenariat avec le réseau de parkings catalan Saba expérimente en Europe un moyen de réservation, de guidage et de paiement simplifiés pour accéder à des places de parking. La réservation se fait en ligne, l’identification au moyen de l’empreinte digitale du conducteur et le paiement avec Samsung Pay, qui arrive sur le marché européen cette année.
Les géants du smartphone sous le capot
De son côté, la conférence du coréen Samsung pour révéler son nouveau S7 n’a pas oublié l’automobile : dans les aires de démonstration, une BMW i3 de DriveNow, l’offre d’autopartage de BMW-Sixt, montrait les possibilités d’accès à bord avec un smartphone configuré.
Mais surtout, Samsung mettait en avant son Connect Auto. Ce mini-boîtier, à brancher sur la prise OBD, peut mixer les informations moteur avec ses informations propres, et fait office de borne Wi-Fi grâce à sa carte SIM intégrée. Le but : connecter toute voiture et prodiguer des conseils d’éco-conduite.
Enfin, le potentiel des voitures connectées se verra démultiplié avec la 5G, 33 fois plus rapide que la 4G/LTE selon LG. Le coréen, fournisseur d’OnStar pour GM, a signé un accord avec Intel pour développer des technologies de télématique pour l’automobile. Nokia évoque lui aussi le potentiel de la 5G en utilisation embarquée. Moins spectaculaires que les applications elles-mêmes, les réseaux restent la condition sine qua non d’une connectivité efficace.