« L’adoption de l’approche TCO par les clients amène à réfléchir sur la mobilité, à proposer l’électromobilité si elle est adaptée, à envisager la géolocalisation pour mieux gérer les parcours », énumère Henry Gascuel, directeur général délégué de RCI Banque. « Les PME sont de plus en plus réceptives aux arguments de développement durable, aux solutions alternatives, confirme Stéphane Crasnier, directeur commercial et marketing d’Alphabet. C’est aussi lié à une volonté d’optimiser le parc, en temps de crise. Ainsi, elles recherchent plus de flexibilité et iront plus facilement vers l’auto-partage ou la location moyenne durée. »
La démarche de développement durable est toujours volontaire. Illustration par l’exemple, La Carterie a décidé d’optimiser la gestion de son parc en intégrant des critères verts. » L’électrique n’étant pas compatible avec notre activité, nous avons décidé de passer à l’hybride l’intégralité de notre flotte de 105 véhicules à son renouvellement. Et Toyota répond à l’ensemble de nos besoins avec la Yaris, l’Auris et la Prius, selon le statut des collaborateurs », explique Claire Georges, responsable du développement durable du créateur et éditeur de cartes postales.
En termes de budget, la responsable de La Carterie estime que le coût sera identique « à condition que les véhicules soient bien pris en main : l’optimisation se fait surtout sur le mode de conduite », pointe Claire Georges. Parallèlement, les émissions de CO2 devraient être divisées par quatre. Avant de prendre cette décision, Claire Georges a contacté de nombreuses entreprises engagées dans la voie de l’hybride. « Le partage de bonnes pratiques est essentiel », constate-t-elle.
Les PME ont aussi le réflexe CO2
Chez le spécialiste des cosmétiques Caudalie, la flotte compte 231 véhicules pour 500 salariés. L’impulsion vient de la direction qui a décidé de diminuer les émissions de CO2 de 20 % en trois ans. En 2008, le parc émettait en moyenne 136 g/km de CO2, aujourd’hui à peine 100 g. Le levier actionné : cibler systématiquement les véhicules les moins polluants. Le parc est de fait essentiellement composé de Clio et de Mégane. « Nous avons essayé l’hybride mais il n’est pas adapté à des commerciaux qui roulent beaucoup. Nous réfléchissons à l’électrique qui peut être une solution pour les cadres de la direction et testons la BMW Active E sur notre site d’Orléans », note Hervé Sachot, directeur de la logistique.
Avec le passage à l’électrique ou l’hybride, l’éco-conduite devient une nécessité. À La Carterie, les nouveaux collaborateurs bénéficient d’une sensibilisation lors d’un module d’intégration.
Prévention et économie avec l’éco-conduite
Mais l’éco-conduite constitue aussi un outil de prévention, comme chez ADC Propreté. « Une fois par an, nous réalisons une formation d’une demi-journée pour cinq personnes. Cela permet de faire passer les nouveaux salariés. Tout le personnel roulant a bénéficié au moins une fois de ce stage, explique Delphine Wiart. Un challenge annuel récompense également les salariés qui ont optimisé leurs déplacements, ceux qui n’ont pas eu de contraventions ou d’accidents », complète la responsable qualité-environnement.
Sur ce sujet des flottes vertes, des PME comme Caudalie ou La Carterie s’attendent par ailleurs à des modifications de la réglementation fiscale en défaveur du diesel. « Dans l’avenir, il sera nécessaire de prendre en compte les particules fines dans la taxation », estime Claire Georges. À suivre…