
Avec les motorisations propres, l’État donne l’exemple : son parc comprend 1 500 modèles électriques et 3 100 hybrides, soit 7 % sur un total de 65 000. C’est encore peu, bien que ce taux reste largement supérieur à celui atteint par la quasi-totalité des flottes privées.
Mais ce chiffre devrait croître très rapidement avec les nouvelles règles fixées par la loi sur la transition énergétique qui stipule que 50 % des renouvellements doivent se faire au profit de véhicules à faibles émissions, contre un tiers actuellement.
Jusqu’à la parution imminente du décret officialisant cette mesure, la règle des « trois tiers » s’appliquait : un tiers de...
Avec les motorisations propres, l’État donne l’exemple : son parc comprend 1 500 modèles électriques et 3 100 hybrides, soit 7 % sur un total de 65 000. C’est encore peu, bien que ce taux reste largement supérieur à celui atteint par la quasi-totalité des flottes privées.
Mais ce chiffre devrait croître très rapidement avec les nouvelles règles fixées par la loi sur la transition énergétique qui stipule que 50 % des renouvellements doivent se faire au profit de véhicules à faibles émissions, contre un tiers actuellement.
Jusqu’à la parution imminente du décret officialisant cette mesure, la règle des « trois tiers » s’appliquait : un tiers de véhicules « propres », un tiers de diesels, un tiers d’essence. « Pour 2015, nous nous situons dans les ratios avec 30 % des renouvellements en électrique ou en hybride, 40 % en essence et 30 % en diesel », indique Sylvie Morello, responsable de la Mission d’appui interministérielle pour la gestion du parc automobile de l’État (Mipa).
Le public s’électrise
La Mipa met clairement le curseur en faveur d’une limitation du diesel pour faire reculer les émissions polluantes. Et Sylvie Morello s’intéresse aussi aux hybrides rechargeables : « Nous allons regarder l’offre dans le cadre de l’Ugap. »
Mais la croissance de l’électrique doit s’accompagner d’études détaillées. « Nous demandons aux administrations d’analyser le plus finement possible les usages afin de choisir le plus judicieusement possible les types de borne, et de dimensionner leur nombre en fonction de l’évolution prévisible du parc », ajoute Sylvie Morello.
Les collectivités ont emboîté le pas, voire anticipé ce mouvement. La région Hauts-de-France a intégré une quinzaine d’hybrides et une quinzaine de Zoé électriques et de Kangoo Z.E., essentiellement pour les agents des sièges équipés en bornes électriques, et pour les équipes techniques dans les lycées dont une centaine possèdent des bornes.
« C’est aussi une volonté de favoriser Renault et son site de Maubeuge qui produit les Kangoo Z.E. », souligne Gilles Didier, encore récemment chef du service logistique institutionnelle de la région. Ce dernier estime « avoir déployé au maximum l’électrique, compte tenu de l’autonomie actuelle. » Au total, 5 % des véhicules roulent « propre ».
Chez Radio France, la démarche reste plus récente. « Nous avons mis en pool six Yaris pour les journaliste parisiens. L’établissement, sous tutelle du ministère de la culture, n’est pas contraint par la circulaire sur la flotte de l’État et n’a pas fait le choix de l’électrique : les coûts nous freinent et nous devons faire de grosses économies avant 2018 », explique Didier Faisant.
Mais ce responsable du parc compte réétudier la faisabilité de l’électrique lors du prochain renouvellement important vers 2020, « en espérant que les coûts seront plus compétitifs. » Radio France passe aussi du diesel à l’essence un certain nombre de véhicules basés à Paris – donc roulant peu. Un choix moins intéressant pour les sites régionaux (voir le témoignage).
Autre piste : les véhicules de service, largement majoritaires du côté des collectivités. « Fin 2016, nous allons aboutir à la fin totale du remisage à domicile, avec un objectif prioritaire : mutualiser au maximum », anticipe Gilles Didier. Ce responsable compte développer les six pools existants – deux à Lille et quatre à Amiens – « pour optimiser l’usage des véhicules et restreindre leur nombre. »
La région Hauts-de-France a l’intention de réduire de 25 % son parc en deux ans. « Nous allons aussi favoriser les trajets en train et le vélo électrique pour l’ultra-urbain. Mais cela aura un impact plus marginal que les pools. Avec la fusion du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie, nous mettons aussi l’accent sur le déploiement des visio-conférences pour limiter les déplacements », reprend Gilles Didier.
Dans de nombreuses collectivités, les véhicules, même quand ils ne sont pas officiellement en pool, sont partagés. Illustration à Champs-sur-Marne (77) : « Nous avons établi un tableau avec la disponibilité des véhicules et nous nous les prêtons dans un même service. Je bénéficie donc d’une C3 que je peux remiser à domicile, mais dans la journée, quand je ne l’utilise pas, mes collègues peuvent s’en servir », relate Nelly Brebion (voir le témoignage).
Pool, autopartage et covoiturage
Pour diminuer la taille de la flotte de l’État, Sylvie Morello compte notamment sur une mutualisation accrue, y compris « entre des administrations différentes situées dans un même secteur géographique. » Autres initiatives, celle de la région Bourgogne-Franche-Comté autour du covoiturage pour les déplacements professionnels, ou de la ville du Mans qui a largement développé l’autopartage.
Chez Radio France, la cure d’amaigrissement est bien entamée : entre 2008 et 2015, la flotte louée a été réduite de 18 %, passant de 436 à 360 véhicules. « Mais il reste une marge de manœuvre au siège parisien en affectant les véhicules à un pool central et non à des services, ce qui renforcera la mutualisation », estime Didier Faisant.