Dans la perspective du déconfinement, le spécialiste des données automobiles AAA Data s’est intéressé aux intentions des Français concernant leurs déplacements. Dans ce cadre, l’institut de sondage OpinionWay a interrogé en ligne 1 129 adultes représentatifs de la population française du 8 au 10 mai 2020.
Résultat : 68 % des répondants ont déclaré qu’ils comptaient surtout utiliser la voiture individuelle pour leurs déplacements du quotidien à la fin du confinement, contre 10 % pour les transports en commun (4 % le bus, 4 % le métro ou le RER et 2 % le tramway). En parallèle, 13 % prévoyaient de privilégier les mobilités douces : 8 % le vélo, 2 % le VAE, 2 % la trottinette électrique et 5 % d’autres moyens comme le roller ou le skateboard. À noter également que 1 % ont indiqué qu’ils utiliseraient un deux-roues motorisé et 1 % le covoiturage. La voiture serait de même privilégiée pour les longs trajets après le confinement (74 % des sondés) au détriment du train (17 %), de l’avion (4 %) et du bus longue distance (2 %).
La voiture privilégiée pour les trajets du quotidien comme les longs déplacements
De fait, 62 % des répondants estiment que la crise du coronavirus va favoriser un retour en grâce des déplacements individuels en voiture. 85 % considèrent en effet que la voiture est le moyen de transport le plus sécurisé d’un point de vue sanitaire et 88 % jugent que les infrastructures de transport doivent être repensées pour s’adapter aux nouveaux impératifs sanitaires.
Seuls 35 % des sondés anticipent au contraire un développement de modes de transport « conciliant sécurité sanitaire et sobriété énergétique. » Reste qu’une large majorité d’entre eux estiment tout de même qu’il faut globalement réduire nos déplacements (78 %) et continuer à tenir compte de leur impact environnemental (87 %) ; et que le vélo et le deux-roues permettent aussi de respecter les normes sanitaires (80 %).
Les jeunes favoriseraient aussi la voiture post-confinement
Dans le détail, les plus de 50 ans sont les plus attachés à la voiture avec plus de 70 % des sondés indiquant la privilégier pour leurs trajets post-confinement. Mais « contre toute attente, la voiture est également le moyen de transport privilégié en majorité par les 18-24 ans », note l’étude, que ce soit pour les trajets quotidiens (51 %) ou plus longs (67 %), bien que ces chiffres restent les plus bas parmi les tranches d’âge. Toutefois, les 18-24 ans restent plus nombreux (42 %) à s’attendre à une évolution de la mobilité après la crise, contre seulement 34 % des plus de 50 ans.
Sans surprise, on observe aussi d’importantes disparités géographiques : pour les trajets du quotidien, 43% des sondés résidant en région parisienne pensent utiliser la voiture après le confinement et 31 % les transports en commun, contre respectivement 88 % et 3 % dans les communes rurales. Même observation pour les déplacements longs : « 55 % opteront pour la voiture en région parisienne contre 88 % en commune rurale », détaille l’étude.
Seulement 39 % d’intentions d’achat de voitures
Concernant les intentions d’achat, 39 % des sondés envisagent d’acheter une voiture : 17 % une voiture neuve et 22 % un véhicule d’occasion (10 % un véhicule âgé de moins d’un an et 12 % de plus d’un an). En outre, seuls 11 % des répondants comptent acheter un deux-roues neuf (6 %) ou d’occasion (3 % un deux-roues âgé de moins d’un an et 2 % de plus d’un an). « Cela peut laisser présager une année noire pour les constructeurs automobiles », anticipe AAA Data.
Dernier enseignement : 48 % des sondés ont affirmé qu’ils prendraient en compte des critères environnementaux tels que la consommation, le type de véhicule et la motorisation lors de leur prochain achat. « Cependant, les Français semblent moins concernés par ces critères lors de la location d’un véhicule (21 %) qui peut être jugée comme moins engageante », remarque AAA Data.