« A Aboutir à la responsabilisation ». Voilà résumé en quelques mots par Audrey Masero, la responsable des services généraux, l’objectif du programme de sécurité routière développé par Monsanto SAS. Chez le spécialiste de la semence agricole, ce programme, dénommé Vehicle Safety, est pensé à l’échelle mondiale pour être adapté ensuite dans chaque pays d’implantation. En France, Audrey Masero est responsable de cette adaptation.
Vehicle Safety propose une vision globale du risque routier et de sa prise en charge. L’optimisation des équipements de sécurité sur le véhicule est importante mais ne suffit pas. D’autres facteurs de risque doivent être pris en compte. Ceux liés au conducteur personnellement et à sa pratique au quotidien : « Son comportement, sa qualification, sa sensibilisation, son âge, son hygiène de vie et ses contraintes personnelles », énumère la responsable.
Réfléchir à l’organisation des trajets
Autre élément qui peut influer sur le risque routier du salarié : l’organisation de son travail. Cette organisation conditionne l’amplitude kilométrique de ses déplacements en mission, le stress auquel il s’expose et au final la pénibilité des journées. « Un ingénieur technico-commercial pourra être amené à visiter plusieurs exploitations agricoles et sociétés distributrices dans la même journée, sur plusieurs départements », illustre Audrey Masero.
L’environnement géographique doit aussi être pris en compte : « Le risque n’est pas identique selon que le salarié côtoie des engins agricoles en zone rurale, ou un trafic urbain ou les deux à la fois, de jour ou de nuit », pointe la responsable. Enfin, dernier facteur de risque à prendre en compte, les outils technologiques utilisés au quotidien : téléphone portable simple, smartphone ou tablette, etc.
Comment réduire les risques liés à l’ensemble de ces facteurs ? D’abord par la formation. Chez Monsanto, elle se décline en trois niveaux. Le premier est une formation obligatoire annuelle en e-learning sur ordinateur, destinée à l’ensemble des 550 salariés. Le second, réservé aux personnels roulants, consiste une formation pratique dans un centre spécialisé Centaure sur la prévention du risque routier. Celle-ci a lieu tous les trois ans. « Des formations spécifiques sont aussi organisées en fonction des besoins, comme la conduite avec remorque en milieu agricole ou la conduite sur neige selon les régions », ajoute Audrey Masero. Dernier niveau : un audit est réalisé une fois par an sur la conduite du salarié par le manager ou un collègue.
Une implication très forte de la hiérarchie
« Car chez Monsanto, le plan d’actions inclut une participation très active du management », souligne la responsable : 18 « coordinateurs », supervisés par Audrey Masero, sont en charge de la diffusion de Vehicle Safety auprès des salariés. « Ils ont suivi une formation de management au risque routier. Chacun est responsable d’un groupe de dix à vingt collègues conducteurs », précise la responsable. Différentes tâches leur reviennent. « Ils doivent montrer l’exemple et influencer les conducteurs sous leur responsabilité. C’est un rôle très opérationnel qui doit faciliter le déploiement de notre programme européen de sécurité routière vers chaque conducteur. Ils relaient aussi les messages et les campagnes de la sécurité routière, veillent aux performances en matière de sécurité routière du groupe de conducteurs sous leur responsabilité en surveillant les causes de problème : fatigue, longues distances, véhicules appropriés, etc. », note la responsable.
Les coordinateurs sont ainsi encouragés à relayer les messages de sensibilisation : communication par e-mails, affichage élaboré par le programme européen de l’entreprise. Des e-mails sont envoyés une fois par mois ou plus suivant la nécessité.
Le salarié, acteur de sa sécurité
« Nous n’avons pas de certitude que ces communications sont prises en compte comme elles le devraient. C’est pourquoi je m’appuie sur les coordinateurs sécurité routière pour relayer ces informations. Pendant les réunions professionnelles, ils sont incités à évoquer divers sujets tels que l’hypovigilance (état entre la veille et le sommeil), les distances de sécurité, l’éco-conduite, etc. », détaille Audrey Masero.
Le coordinateur joue aussi un rôle important lors d’un accident ou d’un incident. « Il assure le suivi des infractions et sensibilise le conducteur sur le sujet. Il rapporte l’incident dans le système informatique et au siège de l’entreprise, aide à le classifier et peut apporter son aide pour les enquêtes si besoin. Il s’assure de même que tous les conducteurs établissent une déclaration correcte et dans les temps en cas de sinistre », complète la responsable.
Enfin, le salarié est aussi sensibilisé à la gestion de l’entretien de son véhicule via un guide du « bon conducteur » : « Ce guide traite de l’intérêt de suivre l’ordinateur de bord, de la mise à disposition d’un véhicule de remplacement, du contrat national de maintenance, des contacts de prestataires en cas d’urgence », ajoute Audrey Masero.
Formation, implication du management, équipements : l’ensemble de ces mesures contribuent à une baisse de l’accidentologie. « Notre gestion du risque nous permet d’avoir une sinistralité contrôlée et sans gravité : en 2013, elle a reculé de 10 % », conclut Audrey Masero.
La flotte de Monsanto en chiffres
• 200 véhicules en LLD chez Arval. Les conducteurs parcourent entre 5 à 7 000 km par mois.