
Après plusieurs années de baisse continue, la mortalité routière en France a légèrement augmenté chaque année après 2013 avant de se stabiliser en 2017. Elle a ensuite diminué de 5,3% en 2018, repassant sous le seuil atteint en 2013, puis est restée stable en 2019 à + 1 %.
La baisse s’est accélérée en 2020 avec 2 782 personnes tuées sur les routes, soit – 20 % comparé à 2019 selon les chiffres provisoires de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (Onisr). La mortalité routière aurait ainsi diminué de 35 % entre 2010 et 2020. Les autres indicateurs ont également affiché une baisse avec 47 523 accidents corporels enregistrés en 2020, soit – 19 % comparé à 2019. Ceux-ci ont fait 62 842 victimes dont 59 060 blessés (- 20 %).
« Le caractère exceptionnel de cette baisse est à relativiser en raison du contexte de crise sanitaire ayant entraîné des mesures de restriction des déplacements qui ont eu des effets massifs sur le trafic routier », nuance Marie Gautier-Melleray, déléguée interministérielle à la sécurité routière.
« En raison des règles de distanciation sociale, beaucoup d’usagers ont changé de modes de déplacement, notamment en zone urbaine où les modes individuels (marche, trottinettes et autres engins de déplacement personnel, vélos, deux-roues motorisés, voitures) ont été privilégiés aux transports en commun », complète l’Onisr. L’interprétation des données est donc complexe.
France métropolitaine : une baisse de 21 % en 2020
Sur les seules routes de France métropolitaine, l’Onisr a comptabilisé 2 550 décès en 2020, soit – 21 % comparé à 2019. « Il s’agit de la plus faible mortalité routière enregistrée depuis 1924 (2 246 tués), alors qu’on peut estimer que le parc de véhicules en circulation a été multiplié par cinquante », indique l’observatoire. L’indicateur de mortalité rapportée à la population est passé de 50 à 39 tués par million d’habitants entre 2019 et 2020.
Les autres indicateurs ont également affiché un recul : il y a eu 44 997 accidents corporels en 2020 (- 20 %) qui ont fait 58 304 victimes dont 55 754 blessés (- 21 %). « Il est très probable qu’une grande partie de la baisse de l’accidentalité s’explique par la diminution du trafic routier », affirme l’Onisr.
Côté usagers, les automobilistes n’ont représenté que 49 % de la mortalité routière (contre plus de 50 % habituellement), avec 1 243 tués (- 23 %). En parallèle, « la mortalité routière baisse quel que soit l’âge, à l’exception des enfants et adolescents de moins de 18 ans, dont le nombre de tués estimé est stable (153 tués en 2020) », complète l’observatoire.
Autre constat : la baisse de la mortalité a concerné tous les réseaux routiers, et en particulier l’autoroute (- 25 %) et les routes hors agglomérations (- 23 %), contre – 18 % pour les routes en agglomération.
Outre-mer : la mortalité en recul de 9 % en 2020
Outre-mer, « l’impact de la crise sanitaire sur les déplacements n’est pas aussi marqué qu’en métropole », constate l’Onisr. L’observatoire y a enregistré 2 526 accidents corporels en 2020, soit – 11 % comparé à 2019. Ceux-ci ont fait 3 538 victimes dont 3 306 blessés (- 10 %) et 232 tués (- 9 %).
Les chiffres
Année | France entière | France métropolitaine | Outre-mer | DOM | COM |
2010 | 4 273 | 3 992 | 281 | 180 | 101 |
2011 | 4 197 | 3 963 | 234 | 148 | 86 |
2012 | 3 936 | 3 653 | 283 | 189 | 94 |
2013 | 3 495 | 3 268 | 227 | 159 | 68 |
2014 | 3 646 | 3 384 | 262 | 173 | 89 |
2015 | 3 687 | 3 461 | 226 | 155 | 71 |
2016 | 3 730 | 3 469 | 261 | 180 | 81 |
2017 | 3 692 | 3 456 | 236 | 150 | 86 |
2018 | 3 488 | 3 248 | 240 | 144 | 96 |
2019 | 3 498 | 3 244 | 254 | 162 | 92 |
2020p | 2 782 | 2 550 | 232 | 160 | 72 |