D’après le bilan provisoire de l’Observatoire interministériel de la sécurité routière (ONISR), près de 3 700 personnes sont décédées en France en 2017, dont 3 456 en métropole et 237 en outre-mer. En France métropolitaine, la mortalité a ainsi baissé de 0,6 % par rapport à 2016 (3 477 morts).
Une évolution qui ne compense pas cependant les trois dernières années de hausse : le nombre de morts sur les routes a augmenté de 6,4 % entre 2013 et 2016. Alors que l’objectif est de diviser par deux le nombre de décès sur les routes de métropole entre 2010 et 2020, soit moins de 2 000 tués par an en 2020, nous n’avons pour l’instant réussi qu’à le diminuer de 13,4 % en 2017, contre 18,1 % en 2013.
En outre, le nombre d’accidents corporels a augmenté, avec 58 894 accidents en 2017 contre 57 522 en 2016 (+ 2,4 %). 74 066 personnes ont été blessées (+ 2 %), et parmi elles 27 674 ont dû être hospitalisées (+ 1,8 %).
La mortalité des jeunes et des seniors en baisse
Du côté des usagers, la mortalité des 18-24 ans (571 morts) a continué de baisser, à – 4 % par rapport à 2016 (597 morts) et surtout – 31 % comparé à 2010 (831 morts). La mortalité des seniors (865 morts), en hausse depuis 2013, a enfin affiché une baisse, à – 2 % par rapport à 2016 (886 morts).
Cyclistes : une mortalité en hausse de 6 %
On peut aussi noter la hausse de la mortalité des cyclistes (172 morts), à + 6 % comparé à 2016 (162 morts) et surtout + 17 % par rapport à 2010 (147 morts). De même, 669 motocyclistes sont décédés en 2017 (+ 9 % comparé à 2016). « En revanche, la mortalité piétonne retrouve un niveau équivalent à 2010 (près de 490 piétons tués) après un très mauvais résultat en 2016 (559 piétons tués) », indique l’ONISR.
Le non-respect des priorités, 3e cause des accidents mortels en métropole
« La vitesse excessive ou inadaptée reste la première cause des accidents mortels, affirme l’ONISR, mais cela cache une disparité selon les réseaux routiers. » La vitesse serait en effet en cause dans un tiers des accidents mortels hors agglomération, contre seulement 18 % sur autoroute.
Parmi les autres facteurs d’accidents, l’alcool a concerné un peu moins de 20 % des accidents mortels en 2017, en légère hausse par rapport à 2016. « Le non-respect des règles de priorité, troisième cause d’accidents mortels, est en légère baisse cette année par rapport à 2016. Toutefois, ce troisième facteur est surreprésenté en agglomération avec 1 accident mortel sur 6 », alerte l’ONISR. Sur autoroute, la circulation à contresens représente 6 % des causes des accidents mortels. Prudence également en agglomération où les facteurs d’inattention et de malaise sont présents.
Outre-mer : une courbe en dents de scie
Les chiffres sont meilleurs en outre-mer, où la mortalité a diminué de 9 % entre 2016 et 2017, et de 16 % entre 2010 et 2017. Cela cache cependant une courbe en dents de scie, avec des améliorations qui ne perdurent pas d’une année sur l’autre. Les collectivités et départements d’outre-mer sont en particulier touchés par une forte mortalité des automobilistes (près de la moitié des décès) et des deux-roues motorisés. En cause : le non-port de la ceinture de sécurité et du casque, très fréquents lors des accidents mortels. La vitesse et l’alcool sont également plus systématiquement présents outre-mer par rapport à la métropole.