
Sur le front du CO2 et des polluants, la ville de Nantes et Nantes Métropole, la communauté urbaine, multiplient les actions. Avec des résultats : au fil des années et par le biais de différents leviers, l’âge moyen du parc et la consommation de carburant n’ont cessé de reculer, en dépit d’un nombre de kilomètres parcourus en constante augmentation.
De 180 000 litres en 2008, la consommation d’essence sans plomb des deux entités est de fait passée à 115 000 l en 2012, soit un retrait de près de 36 %. Avec une répercussion directe sur les niveaux d’émissions de CO2 : tandis que la ville a restreint ses rejets de plus de 7 % entre 2009...
Sur le front du CO2 et des polluants, la ville de Nantes et Nantes Métropole, la communauté urbaine, multiplient les actions. Avec des résultats : au fil des années et par le biais de différents leviers, l’âge moyen du parc et la consommation de carburant n’ont cessé de reculer, en dépit d’un nombre de kilomètres parcourus en constante augmentation.
De 180 000 litres en 2008, la consommation d’essence sans plomb des deux entités est de fait passée à 115 000 l en 2012, soit un retrait de près de 36 %. Avec une répercussion directe sur les niveaux d’émissions de CO2 : tandis que la ville a restreint ses rejets de plus de 7 % entre 2009 et 2012, passant de 1 616 à 1 497 tonnes, la métropole a enregistré la même évolution : de 6 817 t en 2008, le volume rejeté est à 6 570 t en 2012, soit une baisse de 4,5 %.
Première action lancée pour parvenir à ces résultats : l’utilisation de carburants propres, au détriment du diesel et de l’essence. À l’heure actuelle, plus de 36 % des véhicules légers de la flotte fonctionnent à l’énergie alternative, qu’elle soit électrique, GPL ou GNV. Historiquement, il y a une quinzaine d’années, la ville s’est d’abord tournée vers le GNV (gaz naturel véhicules) avec l’aide de subventions versées par l’Ademe, avant de s’équiper de modèles au GPL (gaz de pétrole liquéfié), réputés pour leur autonomie et leur facilité de maintenance.
Aujourd’hui encore, sur un total de près de 1 500 véhicules, plus de 277 modèles roulent au GPL. Un nombre pourtant amené à décroître au fil des renouvellements : « Pour des raisons à la fois économiques et écologiques, nous préférons investir dans d’autres types de motorisations », explique Bruno Mathieu, directeur logistique de Nantes Métropole. En cause : un bilan écologique du GPL décrié par l’Ademe et des frais d’entretien trop élevés.
Dans le parc, le GNV s’impose face au GPL
Deux raisons qui ont incité la ville et la métropole à accroître leur parc de GNV. « Des modèles fiables, avec un bilan très intéressant en matière de polluants locaux », précise Bruno Mathieu. 127 véhicules, majoritairement des Fiat Panda, roulent au GNV. Dotées d’un moteur bicarburation essence, ces citadines offrent une autonomie de plus de 220 km pour la première génération et 260 km pour la dernière. Rien qu’en 2012, une quarantaine de véhicules GPL a été convertie au GNV. Bien décidées à investir durablement dans cette technologie, la ville et la métropole possèdent d’ores et déjà trois stations de GNV qui s’ajoutent à une station publique.
Si les deux entités s’y retrouvent sous l’angle écologique, ces modèles font aussi leur bonheur financièrement. « En prenant en compte le coût d’achat, l’amortissement, l’entretien du véhicule ainsi que le coût et la maintenance des stations d’approvisionnement, nous arrivons, selon nos calculs, à un TCO équivalent par rapport à un essence », détaille Bruno Mathieu.
Carburants alternatifs : un choix économique
L’intérêt économique du GNV s’explique notamment par son faible coût : 1 kg de GNV, soit l’équivalent de 1,5 l d’essence en pouvoir calorifique, est commercialisé 1,3 euro. « Nos Fiat Panda GNV consomment en moyenne 3,6 kg de GNV aux 100 km, ce qui correspond à 5,4 l/100 km d’essence », reprend le directeur logistique. Prochain projet : l’étude du recours au biométhane, version renouvelable du GNV fossile, avec la construction d’une usine pour concevoir ce biogaz fabriqué exclusivement à partir de déchets.
Afin de pallier le manque d’offres de modèles au GNV sur les autres segments de véhicules, dont ceux de plus de 3,5 t et les camionnettes, Nantes s’est prudemment tourné vers le biodiesel. « Ce carburant constitue une alternative acceptable, si notre fournisseur nous prouve que son cycle complet de production et de livraison s’inscrit dans une démarche de certification écologique reconnue par l’Europe. Par exemple, le carburant ne doit pas être issu de la déforestation et ne doit pas contenir d’huile de palme. Pour être sûr que le biodiesel acheté est certifié environnemental, nous demandons directement au fournisseur de l’Ugap, auprès de laquelle nous acquérons ce carburant, de nous en apporter les preuves », expose Bruno Mathieu.
Une flotte mise au régime sec
Au-delà des carburants, le verdissement du parc s’accompagne également d’un plan de rationalisation en place depuis trois ans. « Soumise à de fortes tensions financières, la direction générale de Nantes Métropole a demandé un audit de performance sur l’emploi des deniers publics », rappelle Bruno Mathieu. Avec entre autres en ligne de mire la flotte.
Un premier audit a donc été mené en 2010, par un consultant externe, sur l’usage des modèles de moins de 3,5 t, soit environ 1 200 unités à l’époque. Un audit effectué en étroite collaboration avec les agents : chaque direction de la ville et de la métropole a été consultée pour une analyse de l’utilisation des véhicules. L’objectif était aussi d’explorer conjointement différentes pistes d’amélioration, en privilégiant au maximum les modes de déplacement doux. « Il s’agissait d’une démarche complexe car elle impliquait des changements d’organisation parfois assez radicaux, avec des remises en cause des modes de travail », rapporte Bruno Mathieu.
Après ce premier audit, 190 véhicules devaient être supprimés sur les recommandations du consultant. Au final, 124 véhicules l’ont été, dont une grande majorité a été revendue. Baisse des coûts de carburant, d’assurance, des frais financiers sur les emprunts et diminution du nombre de modèles achetés : autant de frais évités grâce à la rationalisation de la flotte. En tout, plus de 190 000 euros ont été économisés dès la première année avec cette opération.
Mutualiser toujours plus les véhicules
Ce principe d’optimisation se prolonge grâce au système des modérateurs : « Lorsque qu’un service formule le souhait d’intégrer un modèle, nous réunissons un groupe de travail composé du directeur du service en question, d’un membre de la direction logistique et du modérateur véhicule », avance Raquel Fortuna, coordinatrice des plans de mobilité pour la métropole.
La mission de ce groupe tripartite : trouver une alternative au véhicule demandé. Un objectif souvent rempli avec succès : dans environ 30 % des cas, des modes alternatifs de transport ou des mutualisations de modèles existants sont privilégiés, pour éviter une acquisition. L’auto-partage est ainsi largement utilisé : suite à la rationalisation entamée en 2010, 34 des 124 véhicules supprimés dans les différentes directions ont été réaffectés pour un usage partagé.
Aujourd’hui, il existe trois pools de véhicules inter-directions, et douze pools gérés en propre par des directions. La prochaine étape : établir une dizaine de pools inter-directions. Avec des budgets en recul chaque année, la ville et la métropole nantaise appliquent aussi ce principe de mutualisation pour les modèles de type poids lourds, balayeuses ou laveuses.
À noter que ces pools internes viennent en complément du service d’auto-partage externe de l’agglomération, baptisé Marguerite. 80 cartes d’accès, dont certaines à usage nominatif, sont réparties dans les deux entités et mises à disposition des agents.
Des solutions multiples de transport pour les agents
Dans le cadre de son plan de mobilité lancé depuis 2004, Nantes diversifie aussi les modes de transport offerts à ses collaborateurs pour leurs trajets professionnels. Par exemple, à l’occasion de la création des pools, la ville et la métropole ont mis en œuvre un service de location de voitures en courte durée pour répondre aux besoins en période de forte activité. Ce dernier rassemble une trentaine de véhicules dont des VP, VUL et engins, pour les déplacements professionnels des agents.
Sont aussi proposés 300 vélos de service dont 10 vélos à assistance électrique. Une initiative qui séduit puisque d’ici la fin de l’année, leur nombre devrait doubler. Complémentaires à ces vélos en pool interne, 79 badges donnant l’accès au service public de vélos en libre-service, baptisé Bicloo, sont offerts au personnel.
Deuxième axe du plan de mobilité : les trajets domicile-travail, avec plusieurs solutions envisagées. Les transports en commun sont évidemment l’une des pistes privilégiées pour inciter les agents à délaisser les véhicules personnels. Depuis 2004, ils se font rembourser leur abonnement à 50 %, pour des transports urbains ou inter-urbains ou encore des services de location de vélos. Une initiative prise bien avant que la loi ne l’oblige en 2009.
Des aides financières sont aussi débloquées pour les collaborateurs qui voudraient acquérir un vélo à assistance électrique pour se rendre au travail. Cette subvention, accordée depuis 2010, prend en charge 25 % du prix d’achat du vélo pour un montant maximal fixé à 300 euros. L’usage du vélo est d’ailleurs encouragé par une charte qui offre aux utilisateurs réguliers de bénéficier d’un « kit sécurité vélo », composé d’équipements cyclistes (casque, chasuble réfléchissante, plan du réseau cyclable de l’agglomération), et de bons de marquage et de révision annuelle.
Enfin, la ville et la métropole encouragent l’usage du co-voiturage avec la création d’une autre charte permettant aux agents de s’identifier et se faire connaître en tant que co-voitureur. Un service encore peu employé et qui fera l’objet d’une communication intensive dans les prochains mois.
La flotte de Nantes et de Nantes Métropole en chiffres
Le parc de l’agglomération compte actuellement 1 500 véhicules dont 277 GPL, 127 GNV et 11 modèles électriques, dont 10 Kangoo Z.E. et une Zoé.
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