Les compétences demandées aux cadres évoluent rapidement. C’est pourquoi l’établissement d’enseignement supérieur et de formation professionnelle Cesi et l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) se sont associés. Avec à la clé la publication récente de la revue de tendances « Usine du futur : 12 métiers en émergence » qui recense des métiers en émergence.
Autre but de la manœuvre : faire connaître aux cadres les compétences dont ils vont devoir disposer pour évoluer dans les prochaines années. « Il ne se créera pas beaucoup de nouveaux métiers mais les managers vont devoir ajouter des compétences et des cordes à leur arc, pose Pierre Lamblin, directeur des études de l’Apec. Et ceux qui ne vont pas pouvoir les utiliser vont se mettre en danger. » « Il y aura très peu de ruptures mais des évolutions métiers importantes », confirme Bélahcène Mazari, directeur de la recherche et de l’innovation pour le Cesi.
Expertise technique, poly-compétence…
Ces compétences à acquérir se font nombreuses. « C’est une savante combinaison entre une expertise technique et la poly-compétence exigée par les employeurs, explique Pierre Lamblin de l’Apec. On demande désormais aux cadres d’être, et cela sera encore plus vrai demain, en capacité de se mettre régulièrement à jour en informatique ou en numérique. Et ce, via des formations en e-learning, Mooc, autoformation ou apprentissage par les journaux ; Les objectifs sont d’acquérir, outre le bagage technique indispensable, la capacité à comprendre les enjeux, et de disposer d’une vision systémique de son environnement. Les cadres ne doivent pas maîtriser les techniques les plus pointues mais avoir une sensibilisation suffisante au numérique, à ses enjeux et ses impacts sur leur métier pour comprendre son écosystème. »
… et compétences transverses

À cela viennent s’additionner de multiples compétences transverses (soft skills). On peut citer pêle-mêle l’adaptabilité et l’agilité, le sens de l’écoute, de l’innovation, la propension à bien communiquer, la rigueur, la capacité à convaincre et à proposer des nouveautés. « Je résume cela par le triptyque alliant un décloisonnement des domaines d’activité, une polyvalence qui fait du cadre un couteau suisse, et un savoir-être (capacité à apprendre, empathie, bienveillance, esprit d’équipe). Ce dernier permet aux managers de s’inscrire dans des démarches projet », poursuit Bélahcène Mazari pour le Cesi.
Apprendre tout au long de sa vie est donc de plus en plus important. Cela permet de rester indispensable aux yeux de son employeur via de l’autoformation, de l’apprentissage par les pairs et du développement intellectuel en se formant dans des établissements d’enseignement. « Ces trois voies concourent au développement des compétences du cadre, conclut Bélahcène Mazari. Cela peut prendre la forme d’un diplôme mais aussi de formations courtes, de blocs de compétences, parfois certifiants, acquis en quelques dizaines d’heures. »