
Encore peu présents dans le mode professionnel, les nouveaux modes de transport pourraient se développer rapidement. La fiscalité du véhicule d’entreprise, la loi d’orientation des mobilités (LOM), la loi Climat et Résilience et les zones à faibles émissions mobilités (ZFE-m) participent de fait à leur émergence. Mais si ces mobilités alternatives aident à limiter les empreintes environnementales, elles peuvent aussi offrir des services supplémentaires aux salariés.
Avant de déployer son offre d’autopartage en interne, l’opérateur d’autoroute APRR s’est ainsi soucié de la réaction des salariés. « APRR a une politique managériale très...
Encore peu présents dans le mode professionnel, les nouveaux modes de transport pourraient se développer rapidement. La fiscalité du véhicule d’entreprise, la loi d’orientation des mobilités (LOM), la loi Climat et Résilience et les zones à faibles émissions mobilités (ZFE-m) participent de fait à leur émergence. Mais si ces mobilités alternatives aident à limiter les empreintes environnementales, elles peuvent aussi offrir des services supplémentaires aux salariés.
Avant de déployer son offre d’autopartage en interne, l’opérateur d’autoroute APRR s’est ainsi soucié de la réaction des salariés. « APRR a une politique managériale très bienveillante, expose Jean-Luc Bongibault, délégué à la coordination des actions réseaux. Nous avons donc lancé des sessions de “brain storming“ pour connaître les besoins des uns et des autres. »
Accompagner le déploiement
Chez APRR, l’autopartage implique huit directions différentes. En mai dernier, des réunions spécifiques ont été organisées pour expliquer et informer sur tous les aspects du projet. Avec l’aide du prestataire spécialisé Mobility Tech Green, ces réunions ont servi notamment à expliquer comment avoir accès au service. Un tutoriel a aussi été créé pour accompagner les salariés. Au final, l’autopartage a été étendu géographiquement et en nombre pour englober tous les salariés concernés à un titre ou à un autre par la solution. Au total, APRR propose 250 véhicules partagés, aux côtés de 200 véhicules de fonction et de 250 véhicules de service.
Soutenu par son prestataire Klaxit, Sodexo Pass France a pareillement accompagné le déploiement du covoiturage pour son site de Rueil 2000 à Nanterre (92). Au sein du groupe de restauration collective Sodexo, cette filiale spécialiste des solutions de paiement, des dotations en cadeaux et de l’incentive a organisé des animations sur site pour présenter la solution et ses atouts aux salariés. « La pratique du covoiturage doit s’entretenir, souligne Hervé Bruneau, responsable communication interne et corporate. Et ce, d’autant plus qu’il y a du “turn-over“ dans les effectifs. En outre, le prix élevé des carburants contribue à impulser un nouvel élan. » Le site de covoiturage de Sodexo Pass France rassemble 142 inscrits dont 52 covoitureurs.
Le CEA se met au vélo
Autopartage, covoiturage ou véhicules à faibles émissions. Le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Grenoble a entamé de longue date le verdissement de ses trajets et de sa flotte. Et le CEA n’a pas attendu la vogue du vélo pour promouvoir ce mode de déplacement auprès de ces collaborateurs. Dès 2003, le CEA disposait de vélos de service. Actuellement, cette flotte compte 1 000 unités.
Toutes ces évolutions visent un objectif : « Nous sommes situés sur une presqu’île à l’entrée de Grenoble, précise Bruno Renard, directeur de la responsabilité sociétale de cet établissement public. Des entreprises s’y installent et des résidences y ouvrent leurs portes. Sans plan de mobilité, la circulation serait bloquée. »
Dans ces conditions, le CEA s’est fixé un objectif de report modal. En France, les personnes venant seules au travail au volant, les autosolistes, pèsent pour 75 % de l’ensemble des trajets. Le CEA veut ramener ce pourcentage à 20 % en 2025 et en est aujourd’hui à 30 %. Pour y parvenir, des mesures incitatives ont été prises dont le remboursement des transports en commun à 85 %.
Mais depuis la crise sanitaire, les mentalités de certains salariés ont évolué, note Bruno Renard. Le CEA de Grenoble va donc réaliser une grande enquête pour mieux connaître les usagers et les usages afin de définir les mesures incitatives les plus efficaces. Pour obtenir l’adhésion, le CEA mise sur la qualité des mobilités mises en avant.
Tirer les bilans
« Nous avons diminué à 30 % le pourcentage d’autosolistes, c’est énorme, reprend Bruno Renard. Pour continuer dans cette voie, il faut fidéliser les 70 % restants avec le vélo, l’autopartage, le covoiturage, les transports en commun et la marche à pied. » Parmi les actions menées pour maintenir la qualité des prestations, des stages de remise en selle ont par exemple été organisés après le confinement pour les cyclistes. Par cette action, le CEA de Grenoble veut conjuguer réduction de l’empreinte carbone et sécurité.
Chez APRR, il est encore trop tôt pour évaluer la satisfaction des utilisateurs vis-à-vis de l’outil d’autopartage. « Nous n’en sommes qu’au stade de l’appropriation, rappelle Jean-Luc Bongibault. Cela étant, pour les véhicules connectés et à l’exception de quelques ajustements, la satisfaction est générale. Les conducteurs sont contents de ne plus avoir à passer au bureau pendant les heures d’ouverture pour récupérer les clés et les papiers. » Jean-Luc Bongibault pointe aussi la grande autonomie de gestion offerte par l’autopartage : un état des lieux est fait en entrant et en sortant du véhicule. Cette pratique responsabilise et contribue à mieux vivre ensemble.
Mesurer la satisfaction
Chez Sodexo, Hervé Bruneau énumère aussi les bénéfices retirés par les covoitureurs et les covoiturés. Certains pratiquent le covoiturage pour éviter le stress de la conduite. Un cas de figure d’autant plus important en Île-de-France où le trafic est très dense. « Dans la région, le transport demeure la première cause de stress des salariés », complète Hervé Bruneau. L’un des bénéfices est difficilement quantifiable mais tout aussi important : avec le covoiturage, des relations sociales se nouent.
La situation n’est pas très différente pour le Boston Consulting Group qui a fourni des vélos de fonction à ses collaborateurs. L’objectif de ce cabinet de conseil est de s’adapter aux nouvelles mobilités mais aussi de rendre service à ses salariés. Et le vélo offre une alternative appréciable à Paris où les embouteillages sont fréquents.
Les salariés du BCG ont bien accueilli ce service de mobilité et ont manifesté leur satisfaction. Avec le vélo, ces salariés apprécient surtout d’avoir un sas entre deux rendez-vous ou entre le domicile et le lieu de travail : la bicyclette leur permet de se vider la tête. Ce mode de transport tranche avec le métro ou le RER où le stress domine, expose Matthieu Gombeaud, chef de projet senior. De plus, le vélo contribue à pratiquer une activité physique et à se sentir bien physiquement, ce qui n’a rien de négligeable.
Dossier - Nouvelles mobilités : des bénéfices pour les salariés
- Nouvelles mobilités : des bénéfices pour les salariés
- APRR : le choix de l’autopartage
- Sodexo Pass France : un covoiturage multi-entreprises
- Boston Consulting Group : des consultants à deux-roues
- CEA de Grenoble : des trajets toujours plus verts