Les constructeurs ne devront pas dépasser une moyenne de 95 g/km de CO2 pour les VP et 147 g/km pour les VUL, pour 95 % des véhicules neufs produits en 2020 et pour la totalité de la production en 2021. Ce seuil se décline pour chaque constructeur selon la masse moyenne des VN vendus au cours de l’année dans l’UE. En cas de dépassement, les constructeurs encourent une amende de 95 euros par gramme de CO2 supplémentaire et par véhicule. En revanche, chaque véhicule émettant moins de 50 g comptera pour 1,67 dans le calcul du taux moyen d’émissions du parc.
« Au vu des amendes, nous n’avons pas d’autre choix que d’atteindre ces objectifs pour 2021 », juge Guillaume de Boudemange, responsable des opérations commerciales de Kia. La marque propose déjà de l’hybridation légère, de l’hybride, de l’hybride rechargeable et de l’électrique, et disposera certainement d’hydrogène à court terme. Pareillement, la majorité des constructeurs se tournent vers l’électrification pour éviter les pénalités. « Notre stratégie est très claire : arrêter le diesel pour nous concentrer sur l’hybridation légère et les voitures légères. À titre d’exemple, il y a 12 g d’écart au profit de la Swift hybride par rapport à la Swift diesel », indique Stéphane Magnin, directeur de l’activité automobile de Suzuki.
« 2019 va être riche en nouveautés. Outre le nouveau Kadjar qui vient d’arriver, le grand enjeu reste la nouvelle Clio. Il y a une transition à assurer cet été entre l’actuelle Clio et la nouvelle, et nous travaillons avec nos clients sur les car policies. Nous venons aussi d’annoncer la prochaine Twingo avec un nouveau moteur TCE 95, et d’autres VP et VU arriveront dans l’année. »
Philippe Quétaud, directeur des ventes spéciales, Groupe Renault, et directeur général, Renault Parc Entreprises
L’électrification comme solution
Chez Nissan, la feuille de route est bien définie et passe par l’électrification : « Nous serons présents très vite avec une gamme électrifiée sur de nombreux segments, et nous répondrons donc à l’évolution des entreprises, annonce Arnaud Charpentier, directeur des ventes. La première génération de véhicules électriques a installé le concept ; l’écosystème associé est aujourd’hui plus que mature en France : il n’y a presque plus qu’à déployer. » De son côté, Mercedes-Benz France mise en 2019 sur une gamme compacte renouvelée avec des moteurs efficients, une motorisation hybride étendue à une dizaine de modèles, un véhicule 100 % électrique et la gamme Smart déjà électrique à 100 %.
« En 2019, nous nous appuyons sur la gamme existante et sur le Tarraco lancé mi-février avec une finition business. La quatrième génération de la Leon sera présentée plus tard et la Mii électrique sortira au second semestre, juste avant notre offensive électrique en 2020. En France, nous proposons aussi depuis fin 2018 une Leon GNV, suivie nous l’espérons par l’Arona GNV. »
François Larher, chef de service ventes entreprises et VO, Seat France
« La mutation que nous sommes en train d’opérer avec l’hybride rechargeable et l’électrique va nous permettre d’atteindre les objectifs fixés par l’UE », estime Patrick Gourvennec, président de Mitsubishi Motors France. Ce dernier compte aussi sur la transformation du marché : « Les possesseurs de SUV, cross-overs et monospaces vont se tourner vers d’autres technologies », anticipe-t-il. Pour sa part, Ford vient d’annoncer que tous les futurs modèles de ses gammes VP et VU posséderont une variante hybride, hybride rechargeable ou 100 % électrique. Et le constructeur a introduit l’E-85 sur le Kuga.
Chez BMW et Mini, 25 nouveaux modèles électrifiés seront lancés d’ici 2025, dont douze 100 % électriques. Quatre seront lancés d’ici 2021 : l’iX3, la Mini 100 % électrique, le Sport Coupé i4 et la BMW iNext. « La stratégie du groupe consiste à avoir 500 000 véhicules électrifiés sur la route dans le monde d’ici fin 2019, sachant que nous en avons déjà immatriculé 100 000 en 2017 et 140 000 en 2018, et que nous en avons déjà 300 000 sur les routes », rappelle Aymeric Scheidecker, directeur des ventes entreprises BMW et Mini. Chez Honda, des évolutions sont prévues pour répondre aux normes d’émissions avec pour stratégie d’atteindre les deux tiers de ventes électrifiées en 2025 en Europe. « Il y aura évidemment des renouvellements et des lancements de produits comme l’EV, et des annonces seront faites cette année », prévoit Pierre Guignot, directeur de la division automobile.
« Sont attendus en 2019 le RAV4 en janvier, la Corolla berline en mars, la Corolla TS en juin et la Camry en avril. Tous sont 100 % hybrides et n’émettent pas plus de 100 g de CO2. Côté VU, nous allons lancer une nouvelle version Xtra cabine Lounge du Hilux, avec aussi une calandre revue en fin d’année. Et nous lancerons toute fin 2019 un modèle sur le segment des fourgonnettes. »
Arnaud Martinet, directeur-adjoint ventes sociétés et véhicules d’occasion, Toyota France
Vers une mixité d’énergies ?
La stratégie de Volkswagen VU passera par « une redéfinition des gammes dans les mois et les années à venir, avec probablement des produits sur lesquels nous feront des choix drastiques », explique Julien Bessière, directeur des ventes. Le constructeur ne se ferme pas de portes et a d’ailleurs dévoilé un Crafter hydrogène à Hanovre.
Enfin, outre le lancement d’un premier modèle électrique, Mazda croit encore aux performances des moteurs thermiques. « Avec le Skyactiv-X, nos ingénieurs sont parvenus à mettre au point une motorisation offrant l’agrément d’un essence et les consommations et émissions d’un diesel », argue Olivier Lécluse, responsable des ventes flottes.