
L’observatoire Cetelem – structure d’études et de veille économique du groupe BNP Paribas Personal Finance – a présenté le 15 décembre 2020 les résultats de son étude annuelle sur le marché automobile, réalisée en partenariat la société d’études et de conseil C-Ways. Dans ce cadre, l’institut de sondage Harris Interactive a conduit une enquête en septembre 2020 auprès de 10 000 personnes dans quinze pays *.
Une chute de 17 % prévue en 2020

Selon les prévisions de l’observatoire Cetelem, le marché des véhicules légers neufs (véhicules particuliers et utilitaires) devrait chuter de 17 % dans le monde, 29 % en Europe et 27 % en France sur l’année 2020 par rapport à 2019. « Globalement, le secteur automobile a surtout été touché en Europe », commente Flavien Neuvy, directeur de l’observatoire Cetelem.

« Concernant le marché français, il y a une érosion de l’achat de véhicules par les particuliers (- 21 % environ). Au niveau des ventes de sociétés, sans surprise, c’est la location courte durée qui a connu les plus lourdes pertes (- 50 %). Enfin, au niveau du mix énergétique des VPN, on remarque que 80 010 véhicules électriques ont été vendus », précise Flavien Neuvy. L’électrique a en effet représenté 6 % de part de marché pour les véhicules particuliers neufs en 2020, contre 2 % en 2019.
Cependant, les organismes prévoient une reprise des ventes en 2021 par rapport à 2020, de 11 % au niveau mondial, de 16 % au niveau européen, et de 19 % au niveau national, avec 1,9 million de VPN.
Si le marché du véhicule d’occasion dans l’Hexagone a plutôt bien résisté en 2020 (- 5 %) et devrait ainsi revenir au même niveau qu’en 2019 dès l’an prochain, le marché du neuf, quant à lui, ne devrait pas retourner à son palier d’avant-crise avant 2023.
Le désamour pour l’automobile
Outre la crise qui frappe le secteur, l’automobile est soumise à une forte pression sociétale, comme le montrent les résultats de l’observatoire Cetelem. 56 % des personnes interrogées considèrent que la voiture occupe une place trop importante dans le monde actuel. De plus, 72 % des sondés jugent les critiques à son égard justifiées, d’autant plus lorsqu’il est question de pollution de l’air. Cependant, 55 % ne pourraient pas se passer de leur voiture. Les résultats de l’observatoire Cetelem en 2019 menaient déjà au même constat. Pour cause, son utilisation reste intensive dans le monde : seules 19 % des personnes interrogées déclarent rouler de moins en moins en voiture, tandis que 35 % déclarent rouler davantage. En lien avec la crise sanitaire, la voiture a désormais une valeur de refuge pour les automobilistes : 76 % des personnes interrogées s’y sentent à l’abri.




« Plus indulgents que les autres pays européens sur la voiture, la France et l’Allemagne montrent des moyennes légèrement inférieures, avec respectivement 46 % et 43 % des sondés considérant que l’automobile prend trop de place », pointe Flavien Neuvy. Les Français sont effectivement moins nombreux à juger les critiques sur l’automobile justifiées (60 %). Même si la majorité les approuve, 65 % ne pourrait pas se séparer de leur voiture. Un taux en revanche bien plus faible que les 80 % mesurés il y a quatre ans.
Quelles évolutions probables ?
Quant à la place que la voiture occupe dans l’espace public, deux tiers des répondants (82 % dans le monde et 73 % en France) voudraient que celle-ci soit réduite en ville (voies, parkings, etc.) au profit de modes de transport doux tels que la marche, le vélo ou la trottinette. « Les restrictions de circulation mises en place dans plusieurs pays ont déjà réduit le recours à la voiture », selon l’observatoire.
Pointée du doigt lorsqu’elle roule au diesel ou à l’essence, l’automobile doit changer son image. Ainsi, plus de trois quarts des personnes sondées à travers le monde pense que la voiture électrique représente l’avenir. Par ailleurs, un tiers des répondants envisage d’acheter une voiture en 2021, dont 17 % songent à se convertir à l’électrique, mais surtout des propriétaires aux revenus élevés…



* Afrique du Sud, Allemagne, Belgique, Brésil, Chine, Espagne, États-Unis, France, Italie, Japon, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Royaume-Uni et Turquie.