Observatoire du véhicule industriel : 2020, le VI face à la pandémie

Selon le rapport 2020 de l’Observatoire du véhicule industriel, la réactivité des transporteurs, des constructeurs et des carrossiers face à la pandémie a minimisé l’impact des confinements sur le transport de marchandises et sur les ventes de VI en France.
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Observatoire du véhicule industriel 2020
Avec ses surcoûts en mesures sanitaires, primes d’activité, baisses de rendements et retours à vide, la pandémie a poussé les transporteurs à préférer les porteurs aux tracteurs en 2020 (porteurs MAN de nouvelle génération en photo).

L’Observatoire du véhicule industriel (OVI) vient de publier son rapport 2020. Avec un constat : dans le contexte de pandémie, le TRM ne s’est replié que de 5 %, selon le Comité national routier (CNR). De leur côté, les immatriculations de VI en France n’ont baissé que de 24,6 % à 41 632 unités. Un niveau supérieur à celui de 2009, année noire du transport, et équivalent à celui de 2015.

De plus, le soutien public de 127 milliards d’euros, le report des dettes et le maintien des crédits bancaires décidés par l’État ont limité les défaillances d’entreprises.

Observatoire du véhicule industriel 2020
Le transport sous température dirigée a concentré l’attention des transporteurs, générant des ventes de VI neufs, de VO et de semi-remorques frigorifiques.

Des délais de livraison réduits

Par des stratégies destinées à maintenir l’activité, chacun des acteurs du secteur du transport a freiné le recul. En maintenant leurs livraisons en cours, en rouvrant rapidement leurs usines durant le premier confinement et en ne fermant pas durant le second, les constructeurs ont vendu, entre novembre 2019 et décembre 2020, 18 626 tracteurs, soit – 33% par rapport à l’exercice antérieur, et 19 094 porteurs, soit – 14,6%. Et ils ont limité leurs délais de livraison à 96 jours, contre 74 en 2019. Les carrossiers ont fait mieux en ne fermant pas ou peu et en abaissant leurs délais de livraison à 95 jours, contre 119 en 2019.

Des porteurs plutôt que des tracteurs

Les transporteurs, eux, ont maintenu leurs commandes pour 2020. Ou bien ils ont remplacé leurs tracteurs par des porteurs moins chers et plus faciles à recharger. Ce qui explique le bon chiffre 2020 des ventes de porteurs neufs.

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Les ventes de porteurs bennes polyvalentes ont profité d’un secteur du BTP dont les activités ont connu une hausse chez 6 % des transporteurs et une stabilité chez 57 % d’entre eux (porteurs bennes Renault Trucks CNG avec grue en photo).

D’autre part, les 46 % de transporteurs multi-activités ont renforcé leur présence sur les métiers les moins touchés : transport frigorifique ou bennes et BTP. Ce qui a contribué à limiter la baisse des ventes des VI frigorifiques à – 22,6 % et celle des bennes et BTP à – 10,1 %. Ils ont aussi acquis 23 000 semi-remorques et acheté en urgence des camions d’occasion au kilométrage réduit, à 42 % des porteurs Euro 6 des années 2015 à 2017 (voir notre brève sur les VI d’occasion).

Passer aux carburants alternatifs en 2021

Malgré ces efforts, l’Observatoire du véhicule industriel n’envisage un retour à la normale qu’en 2022. Et à condition que la pandémie soit jugulée. Selon la FNTR, 54 % des transporteurs s’inquiètent de l’avenir et seuls 3 % augmenteront leurs effectifs. Ils craignent que les banques leur retirent leur caution, les condamnant à la défaillance ou à la reprise par un groupe.

Pour l’l’Observatoire du véhicule industriel, 2021 ne verra donc qu’une amélioration de 1 % des ventes, avec une prévision de 42 000 immatriculations. L’objectif européen de réduction de 55 % des émissions de CO2 pourrait cependant augmenter les ventes de VI Euro 6 ou à énergies alternatives modiques comme le bioGNV et le B100.

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Les VI au bioGNV et au B100 devraient permettre aux transporteurs de verdir leur flotte à moindre coût (Stralis Iveco au gaz en photo).
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