Car la praticité n’a jamais été le fort de cette Mini (habitabilité, accès à bord, sobriété ou encombrement) et c’est plutôt l’image qui a fait et perpétue son succès. On y ajoutera une qualité savamment distillé par son propriétaire BMW : le sérieux de la fabrication à l’allemande – bien que la Mini soit assemblée au Royaume-Uni à partir de composants pour une bonne part d’origine germanique.
Ainsi, les motorisations essence et diesel de la Mini sont partagées avec les berlines BMW, à commencer par le 1.6 D de 90 ch à 99 g/km de CO2 seulement. Ce moteur est dérivé du 2.0 turbodiesel des Série 1, 3 et 5, embarquant de série le Stop&Start et la récupération d’énergie au freinage. La Mini One D est complétée par la Mini Cooper D, avec une puissance portée à 112 ch mais toujours à 99 g de CO2, alors que la Mini Cooper SD passe à 143 ch pour 114 g – une débauche de chevaux pas forcément bienvenue pour une citadine de parc automobile. Les tarifs débutent à 18 250 euros pour la Mini One D de 90 ch et dépassent allégrement les 20 000 euros pour les suivantes. Factures qui peuvent s’alourdir en piochant dans le catalogue d’options pour une personnalisation très poussée. Menée autour d’une voiture qui dégage déjà une très forte attraction de par son image, cette stratégie marketing de personnalisation n’a pas échappé aux designers et patrons de Citroën. Ces derniers ont adopté un positionnement semblable pour le premier modèle de la nouvelle « Ligne DS », la DS3. Cette DS3 est une C3 au style plus dynamique, plus fort et plus clivant, qui s’adresse sans complexe à la même clientèle « branchée » et au fort pouvoir d’achat.
Citroën sait excellement faire vivre cette citadine en renouvelant régulièrement son style par quelques artifices de design : stickers de toit personnalisables, séries spéciales Kenzo ou plus récemment Ultra Prestige à partir de 25 700 euros, pas moins ! Ce qui permet de comptabiliser plus de 100 000 exemplaires vendus depuis juste deux ans. Le tout sans remise, alors que la C3 « de base » bénéficie d’aides commerciales du double chevron pour soutenir ses ventes.
Une entrée remarquée de Citroën avec la DS3
Tout comme la Mini avec BMW, cette DS3 partage ses motorisations avec la C3, la C4 et Peugeot, et l’on retrouve le 1.6 HDi de 90 ch (à partir de 19 950 euros, 95 g) ou le 1.6 e-HDi 110 ch avec le Stop&Start (à partir de 22 850 euros, 109 g).

Sur ce segment,
Audi a été plus frileux alors que son image premium ne fait aucune doute. Il faut dire que le retour à l’
Audi A1 pouvait encore rappeler, pour certains, les débuts de la marque aux quatre anneaux sur notre marché avec l’Audi 50 – commercialisée aussi dans les années 80 sous le badge
Volkswagen Polo… Il n’en reste pas moins que la présentation luxueuse et les prestations haut de gamme de l’A1 plaident pour une entrée réussie sur le segment depuis l’été 2010, la récente version Sportback 5 portes venant renforcer l’image premium.
Sous le capot avant, on retrouve le 1.6 TDI du groupe VW en deux puissances : 90 ch à 99 g (à partir de 18 200 euros en 3 portes, + 700 euros en Sportback) et 105 ch, toujours à 99 g. La boîte automatique S-tronic à 7 rapports fait passer les émissions à 110 g, ce qui reste raisonnable pour la TVS. Mais c’est toujours plus que le 2.0 TDI de 143 ch qui ne pointe qu’à 108 g en boîte manuelle. Notez qu’une finition Business Line, réservée aux entreprises, est aussi au catalogue pour un prix débutant à 20 700 euros en 90 ch et 3 portes.
La Classe A de Mercedes en attente de renouvellement
À cette liste des citadines premium, il faut ajouter la Mercedes Classe A, en cours de renouvellement, mais dont la précédente génération constitue toujours une référence. Cette dernière bénéficie d’ailleurs de séries spéciales fortement remisées jusqu’au lancement au printemps de la nouvelle Classe A. Ainsi, la Classe A 160 CDI Blue Efficiency avec le 2.0 CDI de 82 ch est proposée à 22 900 euros (118 g), l’A 180 CDI de 109 ch à 24 300 euros (128 g) et l’A 200 CDI de 140 ch à 28 100 euros (135 g). Pour un gestionnaire de flotte, ces émissions de CO2 sont aujourd’hui assez rédhibitoires mais la nouvelle génération, qui partagera ses motorisations avec Renault, fera beaucoup mieux, sous les 100 g.
Un autre ensemble de citadines misent plus sur leurs qualités intrinsèques que sur un positionnement premium clairement revendiqué.
La Volkswagen Polo peut tout à fait prétendre à ce « label », comparée à ses concurrentes généralistes. Il suffit de prendre place derrière son volant pour entrer dans cet univers convoité : qualité des plastiques équivalente à sa cousine Audi A1, soin dans l’assemblage des composants, accostage des éléments de carrosserie, présentation valorisante mais sobre qui ne tombe pas dans la sophistication parfois baroque d’une DS3 et, enfin, prestations d’une routière ou presque. Bref, lors de sa sortie il y a bientôt trois ans, la Polo redéfinissait le segment des citadines et fixait le niveau d’exigence désormais requis pour figurer dans le premium pour un constructeur généraliste. La toute nouvelle Up ! suit ce chemin, mais avec des prestations un cran au-dessous.
La Polo a aussi été la première à proposer des motorisations diesels sous les 100 g de CO2, sans pour autant facturer sa sobriété de façon exhorbitante, contrairement aux concurrentes hexagonales par exemple. Figurent au catalogue le 1.2 TDI de 75 ch à 89 g à seulement 16 850 euros (5 portes : + 620 euros) et le 1.6 TDI de 90 ch et 96 g à partir de 16 010 euros. Ces deux versions BlueMotion sont complétées par les versions standards 1.2 TDI de 75 ch à 99 g (à partir de 15 190 euros), 1.6 TDI 90 ou 105 ch à 109 g (respectivement à partir de 15 490 et 19 710 euros), ainsi que la boîte à double embrayage DSG7 sur le 1.6 TDI 90 ch à 112 g (à partir de 17 140 euros). Les prix ne sont donc pas premium, mais les prestations le sont, y compris dans les finitions Business ou même Société (2 places, TVA récupérable). D’où le succès de cette citadine.
Volkswagen mise sur sa Polo, Peugeot sur sa 208
Peugeot va tenter ce positionnement Premium avec sa nouvelle
208 qui s’inspire, dans sa conception, sa fabrication et ses prestations, de sa sœur Citroën DS3. Outre un positionnement premium à grand renfort d’équipements de confort et de sécurité, mais aussi de trouvailles esthétiques (chromes intérieurs et extérieurs, ambiance chaleureuse avec du cuir, etc.), son style tire vers le haut cette remplaçante de la 207, en inspirant la solidité mais aussi le dynamisme.
Bénéficiant de dimensions revues à la baisse (3,96 m de longueur, soit 8 cm de moins) et d’un régime minceur drastique (poids inférieur à 1,1 t, soit 150 kg de moins), la nouvelle gamme de motorisations diesels autorisent des émissions de CO2 très basses : le 1.4 e-HDi (Stop&Start et boîte pilotée) de 68 ch descend à 87 g (à partir de 16 600 euros) et sa version standard en boîte manuelle est à 98 g (à partir de 14 000 euros). Il est complété par le 1.6 e-HDi de 92 ch à 98 g en boîte manuelle (à partir de 16 800 euros) et en boîte pilotée (commercialisation à l’été 2012), ainsi que par sa nouvelle version plus puissante de 115 ch à 99 g (à partir de 19 750 euros).
L’iQ, le premium de Toyota
Concluons sur ce segment avec la Toyota iQ qui s’est présentée, lors de son lancement il y a trois ans, comme la nouvelle petite citadine chic et… chère, trop chère puisque ses prix ont depuis été largement revus à la baisse. Des prétentions premium justifiées pour cette iQ, tant en prestations routières, surprenantes de dynamisme et de sécurité au regard de ses dimensions, qu’en présentation extérieure, en dépit de la qualité perçue des plastiques de la planche de bord, indigne d’une voiture luxueuse de ce segment. Toyota a donc rectifié le tir avec un intérieur plus valorisant, doublé, on l’a vu, d’une baisse de prix, et aujourd’hui, l’iQ mérite le détour. Le 1.4 D-4D de 90 ch suffit amplement à emmener vaillamment cette petite voiture (2,98 m) mais, dépouvu du Stop&Start, il pointe à 104 g de CO2, ce qui reste encore trop (prix à partir de 15 650 euros).
Le Podium du segment A/B : mini/citadines
1. Audi A1
2. Mini
3. Volkswagen Polo