Onet planche sur le développement durable depuis 2002 et le risque routier depuis 2009. Objectif : établir un plan cohérent de prévention d’un risque qui pèse « la moitié des accidents du travail », avance Patrick Cézard, référent risques routiers. Onet, qui compte 6 387 véhicules et 57 000 collaborateurs, a ainsi réduit entre 2010 et 2011 le nombre des sinistres de 5 %, de 976 à 922, « alors que le nombre de véhicules a augmenté de 2,35 % », précise Patrick Cézard.
Au-delà des chiffres, le référent analyse les causes des sinistres, « qu’il s’agisse de missions ou de trajets domicile-travail. Dans 90 % des cas, ce sont des fautes de comportement. Environ 10 % des sinistres sont liés aux distances de sécurité et 22 % à des fautes d’inattention », note-t-il. Une analyse qui a conduit à lancer un programme complet : rédaction d’une charte du conducteur, communication, écrite et orale, animations en interne, formation, etc.
« Nous avons privilégié un accompagnement sur simulateur individuel, plus pédagogique, qui porte à la fois sur l’éco-conduite et le risque routier. Le simulateur fait vivre au salarié de multiples situations. Les salariés sont nombreux à estimer qu’ils conduisent bien, à être sûrs de leurs réflexes, mais face à une situation de quasi-accident, ils se rendent compte que, dans le passé, ils ont souvent eu beaucoup de chance », explique ce formateur qui se déplace sur les sites.
Une sensibilisation régulière des salariés
Le mot-clé de la formation, qu’elle concerne la sécurité routière ou l’éco-conduite, reste l’anticipation. « Nous expliquons l’anticipation des freinages, comment passer correctement les vitesses, éviter de faire chauffer le moteur ou de donner des coups d’accélérateur », souligne Patrick Cézard.
Patrick Cézard a accompagné 2 700 salariés sur en trois ans. « Ils ont leur permis depuis l’âge de 18 ans et roulent depuis sans se remettre en question », ajoute-t-il. La formation favorise une première prise de conscience mais « des piqûres de rappel, tous les deux à trois ans, sont nécessaires. » En guise de première piqûre, un dépliant sur les risques routiers et l’éco-conduite a été diffusé à 10 000 exemplaires.
Régulièrement, les agences d’Onet font aussi appel à la Caravane de la Sécurité routière. L’occasion pour les salariés de tester la voiture tonneau ou la voiture crash test afin de mieux comprendre l’utilité de la ceinture. Par ailleurs, lors des réunions d’exploitation, tous les trimestres, un petit quart d’heure est consacré à la sécurité routière. Les agences utilisent alors une des onze fiches thématiques diffusées par Patrick Cézard. « Nous venons aussi d’acquérir un diaporama sur la vision au volant qui tournera en agences. Il fait comprendre à un conducteur que son champ visuel rétrécit avec la vitesse, que la perception visuelle est moins nette sur les côtés. Lorsqu’il a commencé à être diffusé sur notre site intranet, nous avons comptabilisé plus de 200 visites par jour », complète le spécialiste.
Parallèlement, la rédaction d’une charte du conducteur formalise les bonnes pratiques, « les règles d’éthique, de respect mutuel et de courtoisie, le respect du code de la route, les dangers de l’alcool au volant et l’usage du téléphone portable », énumère Patrick Cézard. Ce dernier insiste sur « l’implication de chaque conducteur qui doit avoir conscience du danger potentiel et adopter un comportement responsable ».
Une charte des bonnes pratiques en interne
Le groupe a aussi rédigé un protocole de communication sur le portable. « Le kit mains libres n’est pas interdit mais déconseillé. Au volant, nous demandons aux salariés de mettre le portable en messagerie et de s’arrêter en lieu sûr pour écouter les messages. »
Ces documents sont remis au conducteur qui signe aussi un bordereau de prise en charge du véhicule. Il s’engage à veiller à son entretien et à signaler toute perte de points de permis. Ce contrat responsabilise le conducteur qui doit aussi remplir un carnet de bord. « Créé spécifiquement pour Onet, ce document de suivi renseigne sur l’identité du conducteur, les éventuelles anomalies constatées sur le véhicule, les entretiens réalisés ; il permet aussi de savoir si le plein a été fait. Il intègre des données sur les spécificités du véhicule, la pression préconisée des pneus, etc. », détaille Patrick Cézard. Un vade-mecum qui peut passer de mains en mains.
