Orange s’est mis en ordre de bataille autour d’un objectif : baisser de 20 % les émissions de CO2 du groupe d’ici à 2020, sur une base 2006. « Un objectif majeur, suivi tous les trimestres par notre comité exécutif. En moyenne, France Télécom produit 1,35 million de tonnes de CO2 annuellement, dans une trentaine de pays différents. Notre réseau est responsable de 70 % de ces émissions, nos bâtiments de 20 % et le transport de 10 %, à répartir entre les déplacements des salariés et la flotte qui pointe à environ 4 % », détaille Philippe Tuzzolino, directeur de l’environnement pour le groupe. Fin 2011, une direction Business Travel,...
Orange s’est mis en ordre de bataille autour d’un objectif : baisser de 20 % les émissions de CO2 du groupe d’ici à 2020, sur une base 2006. « Un objectif majeur, suivi tous les trimestres par notre comité exécutif. En moyenne, France Télécom produit 1,35 million de tonnes de CO2 annuellement, dans une trentaine de pays différents. Notre réseau est responsable de 70 % de ces émissions, nos bâtiments de 20 % et le transport de 10 %, à répartir entre les déplacements des salariés et la flotte qui pointe à environ 4 % », détaille Philippe Tuzzolino, directeur de l’environnement pour le groupe. Fin 2011, une direction Business Travel, Alternatives and Overhead a d’ailleurs été créée, avec notamment pour mission d’atteindre ces – 20 % d’émissions sur les trajets, en agissant sur les voyages, la flotte et la visio-conférence.
« Au sein de l’Union internationale des télécoms, nous travaillons des méthodologies communes à notre secteur d’activité, avec entre autres la définition de KPI (key purchasing index) pour mesurer et diminuer nos impacts en matière de CO2, aussi bien en interne que pour les services que nous proposons. Un travail suivi de très près par la Commission européenne », précise Philippe Tuzzolino.
Pour la flotte, la direction de la gestion des véhicules groupe d’Orange a mis en place un catalogue de véhicules avec trois critères de choix : le CO2, le TCO et la sécurité. Le TCO intègre le carburant (51 %), le loyer, la fiscalité, les pneus et l’entretien. « Autour de la flotte, nous avons un objectif de rationalisation du nombre des véhicules. Pour optimiser le TCO, nous voulons donc restreindre les consommations de carburant, diminuer les émissions de CO2 pour réduire la fiscalité, étudier le raccourcissement des délais de location pour intégrer de nouveaux modèles plus performants, et optimiser des dépenses liées aux pneus, à l’équipement, aux frais de restitution en fin de contrat », poursuit le dirigeant. Tous les semestres, ces seuils de TCO et de CO2 sont remis en cause et ont vocation à évoluer lors de la révision des catalogues. « Ainsi, au prochain semestre, nous allons revoir à la baisse les seuils de CO2 pour ces trois catégories de véhicules de statut, à 120, 130 et 140 ou 145 g, au lieu de 125, 135 et 150. Les seuils de TCO ne devraient pas évoluer ce semestre, ce qui correspond plutôt à un recul dans un contexte de hausse continue des coûts, dont celle du carburant. Pour ces véhicules de statut, nous recourons aux services d’une dizaine de constructeurs de différentes nationalités. Et le choix se veut relativement large puisque nous sommes passés de 17 à 70 modèles en 2011 », décrit Jean Zermati, directeur de la gestion des véhicules groupe.
CO2, TCO, sécurité : les trois critères de choix
Pour les véhicules deux-places et les utilitaires, soit 50 et 40 % de la flotte, il n’existe pas d’impératif mais Jean Zermati reste très attentif à concilier TCO et CO2 : « Récemment, nous avons intégré 300 DS3 à 98 g, destinées aux équipes qui commercialisent la fibre optique. Avec une consommation plus faible que la moyenne, ces véhicules présentent un TCO intéressant. Et pour le second semestre, nous réfléchissons à référencer la Yaris hybride en VU afin de faire reculer les émissions. »
Le passage de la 208 à la 207, ou l’arrivée de la Clio 4 en fin d’année vont dans le même sens. Pour ces véhicules deux-places, Orange envisage à terme de descendre sous les 105, voir sous les 100 g, alors que la moyenne se situe à 107 g à l’heure actuelle. « Avec nos demandes, nous incitons les constructeurs à travailler le CO2 à la baisse. Sur la totalité de notre flotte, nous nous situons à une moyenne de 133 g par véhicule. Un point à mettre en avant : nous sommes pénalisés par les gros fourgons très émetteurs. Pour y remédier, nous faisons du benchmark et nous regardons vers l’électrique ou le GNV », conclut Jean Zermati.
Une moyenne de 133 g de CO2 par véhicule
Cette politique d’optimisation du CO2 et du TCO dans les activités groupe a donné des résultats : pour les flottes, la direction de la gestion des véhicules groupe a économisé 1,6 million de litres de carburant au dernier trimestre 2011 par rapport à 2010. « Et ce, bien que nous ayons accru le nombre de véhicules en 2011. Ces résultats ont été obtenus en multipliant les modèles disponibles dans chaque gamme, en rationalisant le CO2, en choisissant les véhicules les mieux adaptés et en adaptant les lois de roulage », argumente Philippe Tuzzolino. Autre levier actionné, l’éco-conduite. 700 personnes ont été formées en 2010, 1 500 en 2011. « Sachant que le groupe comprend 30 000 conducteurs, il nous aurait fallu beaucoup de temps à ce rythme pour couvrir l’ensemble de nos salariés. Nous avons donc décidé d’accélérer à partir de 2012, en formant 10 000 personnes par an », avance Jean Zermati. Après appel d’offres et sélection d’un ou plusieurs prestataires d’éco-conduite, la montée en puissance devrait se faire à l’automne.
Cette formation va de pair avec l’équipement des véhicules, sur trois ans, de boîtiers électroniques pour remonter les kilométrages et des données d’éco-conduite, sans géolocalisation. « Ces données intéressent au premier chef le conducteur qui veut suivre son mode de conduite de plus près. Les prototypes seront prêts en juillet, pour un déploiement systématique en septembre. Les boîtiers seront fournis par notre filiale OBS », ajoute le directeur de la gestion des véhicules groupe.
Du côté des coûts et des gains, il faut souligner que les économies de carburant paient les formations et les boîtiers. À cela s’ajoutent des gains sur l’usure des pneus, sur la maintenance, sur un meilleur respect des périodicités pour les révisions et, bien sûr, sur le nombre de sinistres.
Coupler éco-conduite et boîtiers électroniques
« Les coûts seront donc optimisés en renforçant la sécurité. Autre bénéfice : le conducteur applique aussi l’éco-conduite dans sa vie privée. Plus largement, cette démarche s’insère dans le plan Conquête 2015 qui vise à remettre les femmes et les hommes au cœur de l’entreprise », complète Jean Zermati. Qui poursuit : « Enfin, nous voulons inscrire ces actions dans la durée. De fait, notre système d’information pourra alerter le conducteur sur la dérive de ses consommations, avec à la clé des piqûres de rappel qui pourront se faire par le biais de l’e-learning. »
À noter qu’en Pologne, 6 000 salariés ont été sensibilisés à l’éco-conduite par le biais d’un logiciel implanté avec Renault Pologne. Un concours a été organisé et huit salariés ont été récompensés. « Nous voulons poursuivre par vagues de 150 salariés », note Philippe Tuzzolino.
La flotte d’Orange France Télécom en chiffres
Au total, la flotte du groupe comprend 23 500 véhicules en France qui se répartissent ainsi : 50 % de véhicules deux-places (véhicules de société), 40 % d’utilitaires, 3 % de véhicules industriels et 7 % de véhicules de statut (véhicules de fonction ou de service). Ces derniers se répartissent en trois catégories, avec des seuils de CO2 et de TCO. Les véhicules deux-places et les utilitaires suivent un fonctionnement parallèle.
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