En 2015, le conseil général d’Ille-et-Vilaine va connaître un grand changement avec l’installation d’un logiciel de gestion de flotte en lieu et place d’Excel. Le parc du conseil général se compose de 320 VL dont 227 VP et 93 VUL, auxquels s’ajoutent des véhicules agricoles et des remorques. Sur ces 320 véhicules, 53 seulement sont des véhicules de fonction affectés, tandis que 267 autres se répartissent en pool sur la quarantaine de sites du conseil général.
Chacun de ces sites compte ou un deux référents. Au total, 80 référents assurent donc le bon fonctionnement du pool, de la réservation à l’entretien jusqu’au reporting, en incluant les statistiques d’utilisation des véhicules, le kilométrage mais aussi le nombre de sinistres. Le tout réuni dans un fichier commun partagé par l’ensemble de référents et ensuite soumis au siège.
Ce système a vite démontré ses limites : « Reporter toutes ces informations est un travail fastidieux pour les référents : il faut se montrer très vigilants pour ne pas faire d’erreur sur les chiffres rapportés », explique Amélie Maura-Régulier, responsable de la gestion administrative de la flotte. Autre inconvénient : ce fonctionnement n’autorise pas de chiffrage précis sur la loi de roulage, ni sur les coûts financiers.
Les limites d’Excel pour gérer les flottes
Pour remédier à cette situation, le conseil général a décidé de s’équiper du logiciel de gestion de flotte de GAC Technology, avec l’ergonomie comme premier critère mis en avant dans le cahier des charges. Première attente avec cet outil qui sera déployé prochainement : obtenir une meilleure vision globale du parc grâce à une analyse plus précise du kilométrage et du taux de rotation. Avec une ambition précise, celle de mieux répartir les véhicules entre la quarantaine de sites.
« Nous souhaiterions mieux positionner les véhicules selon leur carburation : privilégier les diesels sur les sites où de nombreux kilomètres sont parcourus, et faire appel à nos véhicules essence pour les trajets de courte distance. Aujourd’hui, cela est difficilement réalisable avec une loi de roulage imprécise. La meilleure perception de la loi de roulage permettra aussi de réduire les pools au nombre de véhicules nécessaires. Et, pourquoi pas, d’appréhender les situations où l’électrique conviendrait le mieux », anticipe Amélie Maura-Régulier. Et dans la même optique, le logiciel pourra fournir les données pour évaluer les avancées par rapport au plan climat énergie lancé fin 2013 au sein du conseil général.
De son côté, le spécialiste de la protection incendie Eurofeu privilégie la piste de la télématique embarquée. Deux agences situées à Paris et Nantes se sont équipées d’un outil d’optimisation. Alain Motz, le secrétaire général, aimerait pousser cette initiative plus avant avec les Kangoo qui constituent l’essentiel des 750 VL de sa flotte.
Alain Motz se penche ainsi sur la possibilité d’intégrer de nouveaux Kangoo capables d’échanger les données mais aussi de guider les conducteurs sur leur manière de conduire, avec l’affichage en temps réel de données telles que la consommation. Un outil qui prodiguerait parallèlement des indications sur la façon d’organiser les tournées le plus efficacement possible.
Pour Alain Motz, l’objectif reste de diminuer de 10 % le nombre de kilomètres parcourus sur un an d’ici la fin 2015. Avec à la clé des tournées mieux planifiées, des conducteurs toujours plus avisés, et un recul de la consommation de carburant. « Ces véhicules intelligents seraient complémentaires à l’outil de télématique embarquée que nous projetons de généraliser », note le responsable.

Allier télématique embarquée et éco-conduite
Une démarche qui s’accompagnerait d’une sensibilisation à l’éco-conduite des techniciens, alors qu’ils sont déjà impliqués dans une politique de responsabilisation. « Nous leur octroyons en effet une prime de qualité basée sur un ensemble de facteurs relatifs à l’usage du véhicule, dont la sinistralité. Cette prime, en cas de bons résultats, est perçue tous les mois. Le jour où un accident survient, elle n’est en revanche pas versée », détaille Alain Motz.
Avec l’éco-conduite en complément, Eurofeu poursuit un double objectif : baisser la consommation de carburant, mais aussi ramener l’accidentalité à un seuil minimal. « Cela passe par des apprentissages simples. Par exemple, la pression des pneus contribue à une part importante dans la consommation. Ces formations d’éco-conduite sont aussi l’occasion de revoir les bons gestes », conclut Alain Motz.