
Pour rappel, la réglementation européenne impose une valeur maximale d’émissions de CO2 de 95 g/km en moyenne pour les VP neufs, sur 95 % des ventes en 2020 et 100 % en 2021, et de 147 g/km pour les VUL neufs.
Cet objectif est décliné pour chaque constructeur en fonction de la masse moyenne de ses véhicules neufs vendus dans l’Union européenne au cours de l’année. Ainsi, plus le poids moyen des voitures vendues par un constructeur est élevé, plus le niveau de CO2 autorisé est élevé. Par exemple, pour les VP, l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi ne devra pas dépasser 94,8 g/km de CO2 en 2021, contre 93 g/km pour Peugeot-Citroën, 102,4 g/km pour BMW et 102,8 g/km pour Daimler. En cas de dépassement, ils devront payer une amende de 95 euros par gramme supplémentaire.
Un risque de pénalités importantes
Pour la quatrième année consécutive, la société de conseil PA Consulting Group a examiné la capacité du constructeur à réduire leurs émissions moyennes, les immatriculations par motorisation et les ventes par segment pour estimer quel sera leur taux moyen d’émissions de CO2 en 2021. « Le classement de cette année prévoit que huit des treize constructeurs automobiles vont probablement rater leurs objectifs, bien que certains s’en rapprochent en accélérant leurs efforts », a révélé le groupe. À savoir PSA, Hyundai-Kia, Mazda, FCA, Ford, Volkswagen, BMW et Daimler.
Certains d’entre eux pourraient se voir infliger des amendes importantes : « Volkswagen fait face à une pénalité potentielle de 1,4 milliard d’euros (10 % de ses bénéfices en 2017), ce qui reflète le nombre élevé de voitures qu’il vend en Europe. Peugeot-Citroën (y compris Opel/Vauxhall) pourrait se voir infliger des amendes de 600 millions d’euros, soit 20 % de son résultat en 2017, et Ford et Fiat Chrysler des pénalités de 10 % de leur résultat en 2017 », a estimé PA Consulting.
Classement | Constructeur | Taux d’émissions 2016 | Taux d’émissions 2017 | Objectif 2021 | Prédiction 2021 | Amende potentielle (en millions d’euros) | Amende potentielle (en % de l’EBIT en 2017) |
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1 | Toyota | 105,5 | 103 | 95,1 | 87,1 | – | – |
2 | Renault-Nissan-Mitsubishi | 111,2 | 112 | 94,8 | 92,1 | – | – |
3 | Volvo | 121,5 | 124,3 | 106,7 | 93,7 | – | – |
4 | Honda | 126,9 | 127,3 | 96,6 | 95,5 | – | – |
5 | PSA | 110,4 | 112 | 93 | 95,6 | 600 | 20 |
6 | Hyundai-Kia | 124,7 | 122 | 94 | 96,1 | 300 | 5 |
7 | Mazda | 127,7 | 131,2 | 94,9 | 98,1 | 75 | 8 |
8 | FCA | 120 | 120 | 91,8 | 98,5 | 700 | 10 |
9 | Ford | 120 | 121 | 95,4 | 99,8 | 430 | 10 |
10 | Volkswagen | 120,4 | 122 | 97,7 | 101,5 | 1400 | 10 |
11 | BMW | 122,9 | 122 | 102,4 | 104,4 | 200 | 2 |
12 | Daimler | 125,3 | 127 | 102,8 | 104,6 | 190 | 1 |
13 | Jaguar | 150 | 151,4 | 130,6 | 130,1 | – | – |
Source : PA Consulting Group
L’électrification comme solution
Selon la société de conseil, il est trop tard pour que des évolutions technologiques puissent aider les retardataires à atteindre leurs objectifs 2021. En revanche, ils peuvent miser sur l’électrification de leur gamme. En effet, en 2021, chaque véhicule émettant moins de 50 g/km de CO2 comptera pour 1,67 dans le calcul du taux moyen d’émissions de leur parc.
Selon PA Consulting, il leur faudra pour cela piloter leurs ventes selon les émissions de CO2 et promouvoir les véhicules hybrides et électriques via des stratégies incitatives, notamment concernant le prix. « Mais pour éviter des effets substantiels sur les bénéfices, les objectifs de vente ne doivent pas être dépassés », avertit le groupe.