Au fil de nos baromètres, l’image du développement durable – au-delà de la seule thématique des flottes – demeure inchangée. Pour 51 % de nos répondants, les politiques de développement durable se veulent une façon de communiquer positivement sur l’image de leur entreprise et ou de leur collectivité. L’année passée, le chiffre s’élevait à 47 %. Sans se contenter de ces retombées d’image, les acteurs interrogés considèrent à 43 % de telles politiques comme un engagement de responsabilité sociale, et à 37 % comme un investissement pour l’avenir.
Sous un angle plus pragmatique, le développement durable est perçu, pour 27 % des répondants,...
Au fil de nos baromètres, l’image du développement durable – au-delà de la seule thématique des flottes – demeure inchangée. Pour 51 % de nos répondants, les politiques de développement durable se veulent une façon de communiquer positivement sur l’image de leur entreprise et ou de leur collectivité. L’année passée, le chiffre s’élevait à 47 %. Sans se contenter de ces retombées d’image, les acteurs interrogés considèrent à 43 % de telles politiques comme un engagement de responsabilité sociale, et à 37 % comme un investissement pour l’avenir.
Sous un angle plus pragmatique, le développement durable est perçu, pour 27 % des répondants, comme une source d’optimisation des coûts, un chiffre en légère hausse par rapport à 2012 (25 %). Une motivation financière qui trouve par ailleurs davantage d’écho au sein des entreprises (34 %) que des collectivités (17 %). De même, le développement durable ne constitue un surcoût que pour 13 % de nos sondés. Autre constat à mettre en avant : cette problématique du développement durable est prise en compte à 88 % dans l’élaboration de la politique flotte des entreprises et des collectivités.
Des responsables de parc très impliqués
Une élaboration impliquant bien souvent l’ensemble des collaborateurs : 81 % de nos répondants, en grande majorité des responsables ou gestionnaires de parc mais aussi des directeurs et des responsables des achats, sont personnellement engagés dans la définition et la mise en œuvre de nouvelles règles et de procédures de la politique flotte verte existante ou à venir. À leurs côtés, d’autres acteurs restent mobilisés : arrivent en tête les P-DG, DG et DGA pour 62 % des personnes interrogées. Des chiffres qui soulignent bien l’importance accordée à la problématique des flottes vertes.
Au-delà des simples engagements, la mobilité durable s’est aussi concrétisée au fil des années : ainsi, près de 77 % des sondés ont déjà lancé des actions destinées à limiter l’empreinte écologique de leur parc. Et dans ce domaine, les leviers d’amélioration sont multiples. Parmi ceux-ci et comme l’année précédente, le remplacement des véhicules actuels par des modèles plus propres arrive en tête des réponses à 78 %, contre 80 % en 2012, aussi bien pour le secteur privé que domaine public.
Pour le panel, et plus encore pour les entreprises, trois autres leviers sont prioritairement employés : l’équipement des véhicules en outils de navigation, tels que l’électronique embarquée et les GPS, se positionne au second rang à 67 %, en progression de 14 points par rapport à l’année précédente. On s’en doute, ces outils sont privilégiés par les entreprises, avec 71 % de réponses positives, pour optimiser les trajets et remonter des informations liées à la conduite. Dans le secteur public, ils ne remportent que 44 % des suffrages.
Des leviers multiples pour verdir les flottes
Arrivent en troisième et quatrième positions, avec des scores proches de 2012, le réaménagement de la car policy, (65 %, 67 % pour le privé, 60 % pour le public), puis l’utilisation de carburants plus propres (57 %, 55 % pour le privé, 66 % pour le public), pour réduire les consommations et les émissions de CO2.
Les sondés du secteur public se positionnent davantage dans une démarche qui vise à privilégier les modes alternatifs de déplacement. En effet, alors que la construction et/ou l’optimisation d’un pool de véhicules est d’ores et déjà opérationnelle ou en passe d’être mise en œuvre dans 75 % des collectivités, ce levier n’est actionné que par 44 % des entreprises. Dans cette optique, 66 % des sondés publics soulignent promouvoir les transports en commun ou alternatifs, contre 34 % pour le privé. La situation est identique avec le covoiturage, action citée par 53 % du panel public, contre 30 % pour le privé.
Autre point sur lequel les collectivités ont passé la vitesse supérieure par rapport aux entreprises : la sensibilisation et la formation des conducteurs avec le lancement d’un programme d’éco-conduite. 60 % des répondants publics ont recouru ou vont recourir à ce type de formations, contre 47 % des acteurs privés interrogés ; le chiffre était de 39 % l’an passé, aussi bien pour le privé que pour le public.
Un chiffre met tout le monde d’accord : seuls 10 % de nos répondants ont établi un plan de mobilité durable et 54 % y réfléchissent, des données quasiment inchangées depuis la création de notre baromètre.
CO2 et carburant toujours en ligne de mire
Quelles que soient les mesures appliquées pour réduire l’empreinte environnementale de la flotte, 52 % des sondés ont fixé des objectifs quantifiables et 43 % d’entre eux ont même déjà pu mesurer l’impact des mesures prises et/ou en cours de mise en œuvre – là encore, rien de très neuf par rapport aux années passées. En revanche, les critères de mesure ont évolué. En 2012, le premier critère était la consommation de carburant (78 %) devant les émissions de CO2 (66 %). En 2013, les émissions sont citées à 82 %, devant la consommation, à 81 %.
On s’en doute, ces deux critères sont fortement corrélés l’un à l’autre, voire interchangeables : dans le privé, les émissions et le carburant sont cités par 85 % et 83 % des répondants ; les chiffres s’élèvent à 67 % et 81 % dans le public, moins sensible au paramètre des émissions car moins soumis à la fiscalité écologique. À noter également une divergence sur le critère de la taille du parc pour mesurer l’impact des mesures vertes, un paramètre signalé par 52 % des sondés du public et 18 % de ceux du privé. Sur ce sujet, on peut penser que les révisions à la baisse de la taille des flottes ont déjà eu lieu dans nombre d’entreprises, alors qu’elles sont souvent en cours ou en projet dans les collectivités et les administrations.
Enfin, ces critères demeurent cohérents avec les trois principaux paramètres avancés par nos répondants lors du choix des véhicules. Sur l’ensemble du panel, le taux de CO2 arrive en tête des attentes (77 %), suivi de la consommation annoncée par les constructeurs (39 %) puis enfin du type de motorisations (34 %). Des critères qui, déjà l’année passée, occupaient les trois premiers rangs.
Quand la flotte passe au vert, le TCO suit
Au-delà des choix de politique environnementale et des critères de mesure, un élément met tout le monde d’accord : le verdissement de la flotte a bel et bien un impact sur le TCO. Ainsi, pour 83 % des sondés, ces actions en faveur d’une mobilité plus durable provoqueraient une baisse du TCO. Dans le détail, 39 % des sondés ont pu voir leur TCO reculer de 1 à 5 % suite à la mise en place d’une politique de flotte verte, tandis que 29 % d’entre eux ont bénéficié d’une baisse comprise entre 6 et 10 %. 15 % ont même pu constater une réduction de leur TCO supérieure à 10 %. 17 % ont aussi vu leur TCO augmenter de 1 % à plus de 10 % du fait du verdissement de leur flotte. La conclusion tombe sous le sens : les notions de flotte verte et de flotte économe ne sont en rien incompatibles, bien au contraire. Ce qui ne peut que motiver nos sondés à aller plus loin dans leurs démarches.
Seule divergence entre répondants publics et privés, ces derniers sont plus nombreux que les collectivités et administrations à subir une hausse comprise entre 1 à 5 % (15 %). Mais 9 % des sondés publics projettent une hausse plus marquée, de 6 à 10 %.
Passons à la seconde partie de notre étude. Parmi les motorisations privilégiées par les répondants pour verdir leur flotte, l’hybride, dont l’offre des constructeurs s’est fortement accrue ces derniers mois, remporte l’adhésion pour la deuxième année consécutive. Et tout particulièrement l’hybride diesel dont la popularité s’accroît : en 2013, 62 % des sondés considèrent cette technologie comme la plus adaptée à leurs attentes – le chiffre était de 63 % en 2012. En seconde position, l’électrique rassemble 51 % des suffrages, soit une progression de 5 points par rapport à notre étude de l’an passé. Le diesel suit, à 38 % (38 % en 2012), devant l’hybride essence, à 34 %, en nette progression par rapport à ses 23 % de 2012. Les carburants alternatifs verts, tels que le GPL, le GNV ou encore le diester ou l’E85, arrivent quant à eux très loin derrière, comme l’année précédente, entre autres pénalisés par une fiscalité peu porteuse.
Si ces résultats ne marquent pas d’évolution majeure par rapport à 2012, il faut rappeler qu’il y a deux ans, notre panel valorisait très largement le diesel (63 %) devant l’hybride (54 %) et l’électrique (43 %). L’évolution accomplie depuis s’explique à la fois par l’élargissement de l’offre des constructeurs en hybride et en électrique, par l’apparition récente des motorisations hybrides diesel, mais aussi, et surtout, par des incitations fiscales attractives pour développer ces marchés. Mais sans oublier non plus que VP et VU hybrides et électriques cumulés pèsent à peine plus de 1 % du parc de notre panel.
L’hybride et l’électrique en pole position
Tout comme l’année dernière, l’hybride trouve son meilleur public auprès des acteurs privés, notamment dans sa version diesel (71 %), et ceci très loin devant l’électrique et le thermique diesel, ex aequo à 41 %. Et tout comme l’année dernière, la tendance se fait strictement inverse avec le panel public : à usages différents, technologies différentes. Pour 71 % des sondés du public, l’électrique constitue l’alternative idéale, devant l’hybride essence (43 %) et l’hybride diesel (40 %).
Si les préférences divergent entre collectivités et entreprises quant à la motorisation ou technologie correspondant le mieux aux attentes, les répondants restent en revanche unanimes sur la composition du parc idéal. À 71 %, ce parc est mixte, composé de véhicules diesel, hybrides et électriques, avec un chiffre de 66 % pour les acteurs du privé et de 88 % pour ceux du public. Une tendance inchangée depuis déjà des années : en 2012, 72 % de nos répondants donnaient cette réponse, 76 % en 2011.
Cette question du parc idéal remet en lumière l’intérêt grandissant des répondants du secteur privé pour l’hybride : 24 % opteraient pour un parc essentiellement composé d’hybrides, contre seulement 2 % des sondés du public. Sur le panel global, cette technologie remporte 18 % des suffrages en 2013, contre 12 % en 2012 et 8 % en 2011.
Enfin, toujours sur l’ensemble du panel, le choix d’une flotte essentiellement électrique se positionne juste derrière, à 9 %, un chiffre stable par rapport à l’année précédente. Et les biocarburants ne sont que très peu envisagés par les répondants, avec 2 % de réponses favorables, contre 3 % en 2012.
Dans les faits, l’hybride est actuellement présent dans 46 % des parcs des répondants, sans distinction notable entre le privé (48 %) et le public (45 %). 73 % possèdent 1 à 5 hybrides, 19 % de 6 à 15 unités. Les parcs les plus importants, avec 16 à 100 modèles, regroupent 9 % de nos répondants, soit cinq flottes. Au total, nos sondés rassemblent 896 modèles hybrides, dont 540 de type essence et 356 en version diesel. Des chiffres à remettre dans un contexte plus global : sur les 188 214 unités du parc total de VP de nos répondants, la part des VP hybrides ne pèse que 0,48 %
L’hybride diesel, une alternative appréciée
Mais cette part devrait s’accroître au fil des années alors que les intentions d’achat restent fortes : 67 % des personnes interrogées, et qui ont déjà des hybrides en parc, songent à acheter des modèles supplémentaires dans les douze prochains mois. C’est le cas de 60 % des possesseurs d’hybrides essence. Les possesseurs d’hybrides diesel semblent encore plus satisfaits : 74 % d’entre eux projettent de se rééquiper. Une motivation plus prononcée dans le secteur privé que dans le public : 83 % des répondants du privé projettent de renforcer leur flotte en hybrides diesel, contre 48 % pour le public.
Il reste toutefois un large potentiel à conquérir pour ce marché : 33 % répondants du panel, qui ne possèdent pas de d’hybrides en parc, ont déclaré vouloir s’équiper dans les douze mois. Parmi eux, 41 % seraient tentés par l’hybride diesel, contre 26 % pour l’hybride essence.
Demeurent cependant plusieurs freins à l’achat qui sont autant de pistes d’amélioration pour les constructeurs et leurs partenaires. Premier frein, le coût d’achat des véhicules pour 83 % de notre panel. Vient ensuite la diversité des modèles (52 %), suivie de leur valeur résiduelle (22 %). À noter que si public et privé tombent d’accord sur les deux premiers points, la valeur résiduelle revêt une importance plus marquée du côté du privé (25 %) que du public (10 %). Parmi les explications, on peut mettre en avant le fait que les entités publiques achètent leurs véhicules et les conservent souvent jusqu’au bout, ce qui limite les préoccupations liées à la revente. Mais avec la montée en puissance de la location au sein des flottes publiques, cette situation pourrait bien évoluer à l’avenir.
Passons maintenant à l’électrique. À la question de savoir si leurs flottes comprennent des véhicules électriques, 39 % des sondés répondent positivement en 2013, un chiffre qui se stabilise au regard des précédentes éditions du baromètre (38 % en 2012, 27 % en 2011).
Mais les flottes électriques restent encore limitées : 58 % de nos répondants possèdent 1 à 5 modèles dans leur flotte et seuls seize parcs dépassent les 50 véhicules. Au total, notre panel détient 3 492 modèles électriques, dont 1 382 VP et 2 110 VU. Dans notre panel, cette part de l’électrique reste donc timide, à 0,87 %. Pour les VP, ce chiffre s’établit à 0,73 % tandis que les VUL électriques sont légèrement mieux représentés, à 1 %.
Une précision de taille : parmi nos répondants, deux entreprises, Véhiposte et Autolib’, tirent l’électrique vers le haut, avec respectivement 1 550 VUL et 600 VP. À elles deux, ces sociétés pèsent 61 % du total des modèles électriques de notre panel.
Le secteur public plébiscite l’électrique
Autre constat à souligner : entre privé et public, l’appréhension de l’électrique diverge, une différence d’ores et déjà notée l’an passé. De fait, 31 % des entreprises ont dans leur flotte des véhicules électriques, un chiffre qui grimpe à 71 % pour les collectivités et les administrations. En 2012, la comparaison entre ces deux populations était déjà pertinente : 25 % des entreprises incluaient dans leur parc des modèles électriques, contre 60 % pour les collectivités.
Les possesseurs de ces motorisations électriques sont globalement satisfaits de leur choix : 85 % d’entre eux songent à se rééquiper dans les douze prochains mois. Et les répondants du secteur public sont particulièrement demandeurs de cette technologie, avec 94 % de réponses positives, contre 77 % pour le privé.
Quant aux répondants qui ne disposent pas modèles électriques dans leur parc, la volonté de s’équiper s’établit à 33 %, avec une pointe à 50 % dans le secteur public. Les répondants privés restent les plus sceptiques : 71 % d’entre eux ne comptent pas investir dans cette technologie dans les douze mois à venir.
Un frein avec l’électrique : l’autonomie
Pour nos sondés, des freins subsistent à l’essor de l’électrique. Tout comme en 2012, la première barrière réside dans l’autonomie des véhicules à 83 % (76 % dans le public, 85 % dans le privé), puis dans leur coût d’achat à 67 % (71 % dans le public, 59 % dans le privé). En troisième position, les sondés du public mettent en avant le coût et la durée de vie des batteries à 60 %, alors que les répondent du privé s’interrogent sur la densité des points de recharge à 63 %.
Un élément à noter : dans ce marché naissant de l’électrique, les acheteurs ont encore très peu de visibilité sur les valeurs résiduelles de leurs modèles. Pourtant, à peine un quart (22 %) des répondants du privé se préoccupent de cette question et seulement 14 % des sondés du panel public.
Concluons notre étude avec le marché fournisseurs. Si, pour notre panel, il reste toujours des attentes de mobilité durable à combler, les fournisseurs de solutions relatives aux flottes vertes répondent globalement assez bien à leurs attentes : c’est le cas à 73 % pour les outils de navigation et à 69 % pour les prestations relatives à l’éco-conduite. Des sondés également satisfaits à 66 % des véhicules qui leur sont proposés, un chiffre en recul relatif (71 % en 2012, 73 % en 2011).
Le marché de l’occasion verte est à construire
Une faiblesse est soulignée, aussi bien du côté des répondants publics que privés : l’insuffisance des offres de véhicules d’occasion sur ce segment encore récent. Avec 76 % du panel public non satisfait sur ce point, le chemin est encore long pour satisfaire les utilisateurs potentiels de véhicules à énergie alternative qui souhaiteraient s’équiper de ces technologies à moindre coût. Mais pour construire ce marché du véhicule d’occasion alternatif, il faut d’abord construire le marché du véhicule neuf. À bon entendeur…
Baromètre Flottes vertes – 4e édition : mobilité durable et crise font bon ménage
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