
Le 29 mars dernier, le Conseil de Paris a adopté un nouveau plan de déplacements des administrations parisiennes (PDAP) pour la période 2017-2021, avec pour objectifs la réduction des émissions de gaz à effet de serre, des polluants locaux et des nuisances liés aux déplacements en véhicules.
Ce deuxième plan de déplacement poursuit les efforts engagés au cours du PDAP 1, qui ont permis une baisse de 9 % des émissions de gaz à effet de serre entre fin 2010 et fin 2015 pour la flotte des Transports Automobiles Municipaux (TAM). Paris cible aujourd’hui une réduction de – 30 % entre 2004 et 2020.
Un parc de VL réduit de 10 % d’ici 2021
Pour atteindre cet objectif, la ville mise tout d’abord sur le développement des modes de transport doux pour les déplacements professionnels. Elle a ainsi prévu la conversion des flottes de la Direction de la Propreté et de l’Eau (DPE) et des Transports Automobiles Municipaux (TAM), principalement des bennes et des utilitaires, vers des motorisations propres (électriques ou BioGNV). Le diesel sera exclu, à l’exception des modèles pour lesquels il n’y a pas d’offre existante. En outre, le parc municipal de véhicules légers sera réduit de 10 % d’ici 2021.
Le plan se concentrera également sur les trajets domicile-travail, afin de diminuer la part de l’automobile au profit du vélo et des mobilités alternatives. Cela passera par des mesures incitatives, comme la mise en place de l’IK vélo pour les fonctionnaires. De plus, le télétravail sera généralisé pour les postes adaptés dès avril 2017, avec une cible de 1 500 télétravailleurs d’ici 2020.
Autre axe de travail : l’optimisation des commandes et des livraisons de fournitures. Les administrations devront entre autres améliorer les clauses environnementales de leurs appels d’offres.
Enfin, la ville espère réussir à mieux anticiper les pics de pollution atmosphérique et à prendre immédiatement des mesures adaptées. Justement, Anne Hidalgo a annoncé en parallèle le lancement d’un nouveau système de notation des véhicules par le C40, le réseau mondial de villes dont elle est la présidente.
Une notation basée sur les émissions réelles
En effet, face aux nouveaux dieselgates et aux critiques du système Crit’Air, un outil de notation basé sur les émissions réelles des véhicules était devenu plus que nécessaire. Paris, Londres et Séoul sont à l’origine du projet et ont déjà été rejointes par cinq autres villes du C40 : Madrid, Mexico, Milan, Oslo et Tokyo.
En pratique, chaque modèle de se verra attribuer une note en fonction de l’ensemble des polluants qu’il émet lorsqu’il circule. Ces notes seront calculées à partir des données récoltées par l’International Council on Clean Transportation (ICCT) et l’entreprise indépendante Emissions Analytics. Les test sont réalisés grâce à un système de mesure des émissions embarqué sur le véhicule (PEMS ou Portable Emissions Measurement Systems) et prennent en compte les conditions réelles de conduite.
Par exemple, les tests effectués par Emissions Analytics sont opérés dans un véhicule chargé, dans différentes zones (urbaine, rurale et sur autoroute), à différentes vitesses et dans différents modes de conduite. Pour être réalistes, les tests doivent aussi tenir compte de l’utilisation de la climatisation, des styles de conduite, ou encore du trafic.
Paris et Londres prévoient la mise en ligne de l’outil sur un site web dès fin 2017, afin que tous les consommateurs puissent connaître le niveau de pollution émis par le véhicule qu’ils souhaitent acheter ou qu’ils possèdent. L’objectif est ainsi d’inciter les constructeurs à investir dans les véhicules propres.