Dans le « package » de rémunération, l’imagination est au pouvoir. Et les entreprises peuvent rivaliser d’idées pour retenir un élément jugé indispensable à la bonne marche de la société. « Mais attention, ces avantages font la plupart du temps l’objet d’accords négociés collectivement », prévient Delphine Landeroin, directrice de projets pour Lee Hecht Harrison Altedia. Cette société de conseil en ressources humaines publie chaque année une étude sur les rémunérations.
Dans ce contexte, il y a donc peu de place pour la négociation si ce n’est en influant sur les discussions salariales. Ce qui passe par le fait de se syndiquer et/ou par le vote pour un (bon) comité d’entreprise – devenu comité social et économique depuis le 1er janvier 2018. À la marge, le salarié pourra aussi monter au créneau pour négocier le montant de certains en avantages.
De l’argent sonnant et trébuchant…
Ces avantages sont à classer en deux grandes parties : l’argent sonnant et trébuchant et le non-monétaire. En matière de sonnant et trébuchant, le premier avantage possible reste le bonus. Celui-ci peut atteindre 30 % du salaire fixe. Pas négligeable. « Le mien est de 15 % pour un salaire de 55 000 euros bruts par an, précise François – il exige l’anonymat –, à la tête d’un parc de 2 700 véhicules. Mon bonus, quand je remplis mes objectifs, s’élève donc à 8 250 euros par an. » À cela peut s’ajouter une autre brique : l’intéressement et la participation. « 54,9 % des salariés du secteur marchand non agricole, soit 8,6 millions d’individus, ont eu accès à au moins un dispositif de participation, d’intéressement ou d’épargne salariale en 2015 (dernière analyse connue). Les sommes versées au titre de l’intéressement, de l’ordre de 8 milliards d’euros en 2015, constituent quasiment la moitié des versements », expose la Dares (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) dans une étude publiée en août 2017. En 2015, l’ensemble de ces compléments de rémunération représentait 2 422 euros en moyenne par salarié bénéficiaire dans les entreprises de dix salariés ou plus.
… ou un intéressement…
L’intéressement est une prime agréable au salarié – elle est exonérée d’impôt – et à l’entreprise : elle est exonérée de charges patronales et de taxes sur les salaires et, sous certaines conditions, déductible du bénéfice imposable. Pour les salariés du privé, le montant moyen de cet intéressement atteignait 1 772 euros en 2015 (1 568 euros en 2006). Cette somme peut être perçue tout de suite ou placée sur un plan d’épargne salariale. La participation, obligatoire pour les sociétés de 50 salariés et plus, se veut une autre forme d’avantage. Elle concerne tout le personnel et est proportionnelle aux résultats de l’employeur. Pour les salariés, l’argent peut se débloquer tout de suite. Son montant moyen, par salarié, était de 1 407 euros en 2015 (1 391 euros en 2006). Il est aussi possible de placer cette somme sur le plan d’épargne de l’entreprise (PEE) avec un abondement moyen de 656 euros en 2015 ; sur le plan épargne groupe (PEG) ; pour sa retraite, sur un Perco (Plan d’épargne pour la retraite collectif) avec un abondement moyen de 485 euros en 2015 ; ou sur un compte bloqué durant cinq ans.
« Le plan d’épargne entreprise (PEE), qui touche 46,3 % des salariés, demeure le plus répandu des dispositifs car il sert de principal support de versement des primes de participation et d’intéressement », complète la Dares. Le PEE-PEG peut être abondé par l’employeur tout comme le Perco. Ce dernier dispositif contribue à améliorer sa retraite via un capital défiscalisé à son départ en retraite ou via une rente viagère. Un compte épargne temps est aussi envisageable. Et pour les salariés considérés comme des rouages essentiels de leur entreprise, certains employeurs les font entrer au capital par le biais du système de l’actionnariat salarié. Il s’agit de fournir gratuitement des actions ou des stock-options. Une très petite « élite » bénéficie de cet outil très rémunérateur…
… ou des avantages non monétaires
Il existe enfin des possibilités de bénéficier d’avantages non monétaires comme l’obtention d’une meilleure couverture santé-prévoyance. La voiture de fonction est un autre complément qui peut équivaloir à environ 5 000 euros par an selon la gamme de voiture obtenue, les cartes essence-péage-parking, etc.
Pour améliorer sa qualité de vie, il est pareillement envisageable, de négocier du télétravail et/ou de décrocher une formation (préférez les diplômantes). Ce cursus permettra au gestionnaire de flotte d’évoluer professionnellement. Avec à la clef une hausse de son salaire fixe et de ses périphériques de rémunération…