Quel avenir pour les PHEV dans les flottes en 2023 ?

En 2022, selon l’Arval Mobility Observatory, les ventes de véhicules PHEV se sont repliées de 11,85 %, à 59 350 unités, par rapport à 2021. Les causes de cette désaffection sont connues. « Les flottes constatent que le TCO n’est pas si intéressant quand les conducteurs ne prennent pas la précaution de recharger », estime David Charrier, responsable des ventes entreprises et VO de Skoda. C’est-à-dire qu’en cas de conduite inadaptée, la surconsommation de carburant pèse lourd. Sans oublier que le PHEV a vu son bonus, toutefois réduit, disparaître cette année.

Pour Skoda, David Charrier pointe aussi « une certaine déception. Si les délais de livraison n’ont pas aidé, il n’y a pas eu de très forte demande sur ces gammes PHEV, tant pour la Superb que l’Octavia. Et nos clients restent très orientés sur le thermique, poursuit-il, notamment pour équiper les gros rouleurs. C’est aussi vrai avec les SUV, berlines et voitures du segment B. Et sur le segment A0, nos ventes se font en 100 % essence », détaille David Charrier.

Une désaffection…

Enfin, à défaut de choisir des véhicules PHEV ou thermiques, les flottes clientes de Skoda seraient plus enclines à passer directement à l’électrique. « Au final, notre mix est soit diesel, soit électrique avec les SUV et les familiales, ou à l’inverse orienté sur les petites voitures thermiques Fabia ou Kamiq », résume David Charrier.

Reste que le PHEV devrait perdurer dans les catalogues, surtout pour le premium. « Alfa Romeo a bénéficié d’une première année de relance avec le Tonale arrivé en PHEV. Et 57 % des immatriculations sont réalisées avec le Tonale mild hybrid », décrit Paola Pichierri, directrice du BtoB du groupe Stellantis. Sur le BtoB, ce SUV porte en partie la croissance des ventes d’Alfa Romeo, soit plus de 60 % l’an passé. Chez DS Automobiles, autre marque de Stellantis, le mix électrique et PHEV a représenté 47 % des ventes aux entreprises. « Et le restylage des nouvelles DS 7 et DS 3 va aider à redynamiser la marque », projette Paola Pichierri.

… relative

« Chez Jaguar Land Rover, dans les ventes aux professionnels, le mix des motorisations a été orienté sur le PHEV en 2022, signale Fabien Noël, directeur des ventes entreprises et VO. Et en 2023, cette demande devrait se maintenir. Et nous y répondons avec les motorisations PHEV P300 pour les Discovery Sport, Evoque et E-Pace, et P400, P440 ou P510 pour nos plus grands modèles. »

Si le PHEV reste incontournable pour le premium, il répond aussi, chez les constructeurs généralistes, à certains usages, en attendant que l’électrique affiche des autonomies suffisantes et/ou que les infrastructures de recharge soient disponibles en nombre.

Un usage adéquat

« Le PHEV va continuer d’être sélectionné à condition d’être employé pour un usage adéquat, avance Marc Jenniches, directeur de Ford Entreprise. Des sociétés pourront préférer passer directement au 100 % électrique, mais ce choix sera aussi guidé par l’environnement fiscal. »

Une des manifestations de la position encore solide des PHEV tient aussi au maintien de leur valeurs résiduelles. « Le PHEV a commencé à stagner et va régresser, et les coteurs voient aussi les VR diminuer sur le marché de l’occasion. Mais comme les cotations étaient jusqu’ici plutôt supérieures à celles des autres motorisations, cela maintient toujours le PHEV à un bon niveau », analyse Emmanuelle Serazin, directrice ventes corporate de Hyundai.

« En 2022, nous avons eu une belle année avec l’Eclipse Cross PHEV, valide Patrick Gourvennec, président de Mitsubishi Motors France. Et la part des particuliers sur ce segment du C-SUV PHEV est de moins de 30 %. Nous allons donc continuer à renforcer nos offres auprès des entreprises, et nous visons 35 à 40 % des ventes en BtoB en 2023 pour ce modèle. »

PHEV : du neuf en 2033

En 2023, les constructeurs vont donc encore miser sur des nouveautés en PHEV. Toyota va ainsi lancer une prochaine génération de Prius PHEV, mise au tarif au cours de l’été. Elle précédera le BZ4X 100 % électrique prévu en septembre avec deux versions : 204 et 218 ch pour 516 km et 470 km d’autonomie. « L’enjeu volume restera limité cette année mais ce SUV constituera un vecteur d’attraction pour les professionnels. Nous pourrons aussi montrer que nous avons toutes les motorisations : électrique, hybride auto rechargeable, PHEV, essence et diesel », énumère Thomas Gérard, chef du département ventes sociétés et VO de Toyota et Lexus France. Avant la disparition du PHEV ?