Il impose désormais aux professionnels automobiles d’afficher clairement cette information sur leur site internet et dans le lieu consacré aux prises de rendez-vous, visible de l’extérieur. Ces pièces de réemploi peuvent être soit des pièces d’occasion, soit des pièces en échange standard.
« C’est une étape aussi importante que celle ouverte plus tôt pour les experts automobiles de proposer des pièces d’occasion pour chiffrer les réparations d’un véhicule accidenté. Pour répondre aux opportunités nées de cette évolution, les centres VHU doivent être organisés pour offrir des pièces de qualité dans un délai raisonnable », estime Éric Lecointre de l’Ademe.
Certains acteurs sont déjà bien organisés, comme le Groupe PSA qui via son entité SECOIA a collecté 660 000 pièces en Europe en 2017 et en a revendu 492 000 en échange standard, soit plus de 73 % de réemploi. Bosch a quant à lui profité de la publication de l’arrêté pour rappeler l’existence du programme d’échange standard Bosch Exchange. En pratique, les pièces sont vendues avec une consigne. Ainsi, quand un véhicule est ramené par le client chez le garagiste, ce dernier collecte les pièces usagées et les renvoie à son distributeur qui lui-même les transfère à l’usine.
« Sur place, les pièces d’usure sont remplacées par des composants Bosch et les autres pièces sont nettoyées et contrôlées. Nous re-testons ensuite le produit avant de le reconditionner dans un emballage spécifique », expose Christelle Barescut, chef de produit machines tournantes chez Bosch France. Au total, le programme concerne 16 000 références dans 30 catégories de produits, en particulier les machines tournantes et les produits diesel.
« Cependant, les machines tournantes sont probablement le produit sur lequel il y a la meilleure convergence entre un faible nombre de composants à changer et des pièces d’usure pas trop onéreuses. En effet, le coût de la collecte, du nettoyage et des tests est très lourd, changer plus de composants ne serait pas économiquement viable », complète Christophe Nadaud, chef de groupe pièces techniques et équipement d’ateliers chez Bosch France.
Le dispositif fonctionne bien : « Les produits d’échange standard sont dotés d’une qualité comparable à celle des pièces neuves et bénéficient donc de la garantie, soit deux ans, poursuit Christelle Barescut. Sur les machines tournantes, 70 à 80 % du marché français de l’après-vente relève de l’échange standard, sur environ 1 million de pièces vendues par an. »
En effet, le métier d’électricien automobile a presque disparu aujourd’hui, tandis que le coût de la main-d’œuvre a augmenté et que les gammes se sont élargies, entraînant un foisonnement de références. « Cette mécanique a contribué à diminuer la réparation au profit de l’échange standard », commente Christophe Nadaud.
Bosch a aussi mis en place un autre système favorisant l’économie circulaire : l’échange-réparation. « Localement, pour les produits diesel, certains ateliers sont équipés d’un banc de test et de réparation diesel de notre marque », explique Christophe Nadaud. Les plus industrialisés proposent même un stock de pièces d’échange-réparation à la revente, empaquetées dans un emballage spécifique.