« Quatre éléments sont clefs dans la relation qui va lier un jeune à une entreprise. Vient en premier la notion de sens. Les jeunes générations souhaitent connaître le projet de leur entreprise. Celle-ci doit donc donner du sens pour attirer un jeune diplômé. Ce doit être connu, visible, compris. Ce jeune veut aussi comprendre ce qu’on lui demande, il est moins dans l’exécution que ces prédécesseurs.
Démontrer que le métier va permettre d’apprendre
Ensuite, l’employeur doit démontrer que le métier va permettre d’apprendre. Les millenials sont moins carriéristes que leurs aînés. En revanche, ils veulent disposer de compétences qu’ils...
« Quatre éléments sont clefs dans la relation qui va lier un jeune à une entreprise. Vient en premier la notion de sens. Les jeunes générations souhaitent connaître le projet de leur entreprise. Celle-ci doit donc donner du sens pour attirer un jeune diplômé. Ce doit être connu, visible, compris. Ce jeune veut aussi comprendre ce qu’on lui demande, il est moins dans l’exécution que ces prédécesseurs.
Démontrer que le métier va permettre d’apprendre
Ensuite, l’employeur doit démontrer que le métier va permettre d’apprendre. Les millenials sont moins carriéristes que leurs aînés. En revanche, ils veulent disposer de compétences qu’ils vont acquérir par un apprentissage prévu par l’employeur. Ils sont donc très sensibles aux programmes de formation proposés par leur société.
Troisième point : ces millenials exigent plus d’autonomie. Ils ne veulent pas se retrouver enfermés dans une équipe, un département, un bureau. Ils souhaitent travailler de façon suffisamment autonome pour communiquer avec des pairs, des collègues avec qui ils pourront entrer en contact par l’entremise de réseaux sociaux organisés ou pas par leur employeur. Il y a donc une forme de double communication. Une officielle émanant de la direction et l’autre, plus informelle mais tout aussi importante, constituée d’échanges avec d’autres membres d’autres équipes. Cela favorise le partage d’idées.
De l’autonomie et de l’agilité
Enfin, la hiérarchie ne revêt pas un caractère important pour les millenials. Ils préfèrent des organisations agiles où l’on associe des compétences sans lien de subordination marqué et établi. Ils se sentent à l’aise dans des équipes créées de manière cohérente pour réaliser un projet avec l’addition de spécialistes des finances, de la communication, de la logistique ou des RH. Ils apprécient ainsi de travailler sur une car policy avec l’aide d’une équipe multidisciplinaire. Ils éprouvent une forme de défiance envers les organisations pyramidales. Et si l’employeur ne respecte pas le “contrat tacite“, ils partent en informant le plus de monde possible via les sites de notation des employeurs. Les précédentes générations quittaient le navire sans tambour ni trompette. »
Pierre-Yves Martin est consultant en management et business partner du réseau indépendant One Man Support qui regroupe 8 000 experts. Il est l’auteur d’Être dans le monde du travail (VA Éditions, 2019).