
Ce plan de déploiement contient 18 mesures dont la mise en œuvre sera gérée par l’Ademe et financée à hauteur de 100 millions d’euros dès 2019. Parmi celles-ci, plusieurs concernent plus particulièrement le secteur des transports et visent à donner plus de visibilité aux différents acteurs.
« L’hydrogène apportera sans aucun doute une part importante des réponses pour décarboner et dépolluer nos solutions de mobilité, a commenté la ministre des transports Élisabeth Borne. Avec Nicolas Hulot, nous avons choisi de travailler sur deux échéances : soutenir dès aujourd’hui les solutions déjà pertinentes en levant les verrous réglementaires et en accompagnant les dynamiques territoriales, et préparer l’avenir en poursuivant les efforts de développement technologique. »
Un objectif de 5 000 VUL et 200 PL hydrogène en circulation d’ici 2023
Tout d’abord, le ministère prévoit de déployer des « écosystèmes territoriaux de mobilité hydrogène », en commençant par les flottes de véhicules professionnels. L’objectif : avoir 5 000 VUL et 200 PL en circulation sur le territoire d’ici 2023, ainsi que 100 stations alimentées en hydrogène local. Et l’État ambitionne déjà d’atteindre le déploiement de 20 000 à 50 000 VUL, 800 à 2 000 PL et 400 à 1 000 stations à l’horizon 2028.
Pour y parvenir, le gouvernement va accompagner le développement d’une gamme de véhicules lourds routiers, via des appels à manifestation d’intérêt, ainsi que le déploiement de flottes territoriales qui soutiendront la phase d’amorçage de la production industrielle d’hydrogène local.
« L’Ademe aura une mission de pilote pour l’État, consistant à orienter les porteurs de projets notamment pour les questions réglementaires ou de financement, à structurer et à piloter les déploiements d’écosystèmes hydrogène et à assurer un rôle de mise en cohérence des sujets relatifs à l’hydrogène », précise le plan de déploiement.
Un cadre réglementaire et des méthodes de production à revoir
En parallèle, le gouvernement doit clarifier la réglementation relative à la sécurité et à la prévention des risques liés à l’hydrogène. Un cadre réglementaire spécifique aux stations-service distribuant de l’hydrogène doit ainsi être mis en place d’ici mi-2018. Enfin, un centre international de qualification sera créé pour la certification de composants hydrogène haute pression, notamment pour la mobilité routière.
À noter que pour contribuer à la transition énergétique, ces évolutions ne devront se faire qu’à condition d’accroître la production d’hydrogène d’origine renouvelable. En effet, l’hydrogène est encore majoritairement produit par « vaporeformage », c’est-à-dire en cassant des molécules de méthane avec de la vapeur d’eau : un procédé qui émet environ 3 t de CO2 par tonne d’hydrogène. C’est pourquoi le plan de déploiement du ministère prévoit également d’intégrer 10 % d’hydrogène décarboné dans l’industrie d’ici 2023, et entre 20 et 40 % d’ici 2028 ; et de lancer rapidement des expérimentations de stockage des énergies renouvelables via l’hydrogène sur des territoires isolés.