
Dans un contexte de flambée des tarifs de l’énergie, l’État a annoncé une batterie de mesures dans le cadre d’un plan de sobriété destiné aux secteurs public et privé. Annoncé le 6 octobre 2022, ce plan affiche un objectif clair : « baisser de 10 % notre consommation d’ici 2024 », en impliquant « État, entreprises, collectivités, citoyens ».
Ainsi, le gouvernement espère apporter tous les éléments nécessaires pour que « les administrations publiques d’État, les collectivités territoriales, les entreprises et, plus largement, les grands acteurs de la vie quotidienne des Français se dotent de feuilles de route opérationnelles pour que des mesures d’économies d’énergie à la fois efficaces et acceptables soient mises en œuvre sur le terrain. » La mobilité figure parmi les principaux leviers visés. « Le secteur des transports représente 32 % de nos consommations finales d’énergie et 30 % des émissions de gaz à effet de serre en France », note le plan.
Rappelons d’abord que l’élaboration du plan de sobriété énergétique a reposé sur neuf groupes de travail sectoriels. Soit l’État, les entreprises, les établissements recevant du public et les grandes surfaces commerciales, l’industrie, le logement, les transports, le numérique, le sport, et les collectivités territoriales. « Pour chaque mesure, il est prévu autant que possible un accompagnement (conseil, aide financière, engagement d’information des professionnels, etc.) », peut-on lire dans le texte du plan. Avec la volonté que tous les acteurs puissent s’approprier et mettre en œuvre les mesures dès cet hiver.
Mobilité : un plan de sobriété énergétique commun à tous les secteurs
Plusieurs mesures autour de la mobilité recouvrent tous les secteurs. C’est le cas de la mobilité douce. En effet, le gouvernement annonce élargir, à des loueurs privés et conventionnés, la prise en charge par les employeurs des frais liés aux services de location de vélos électriques. Cette prise en charge interviendrait dès janvier 2023. L’État mise aussi sur le forfait mobilités durables et le report modal (de l’avion ou de la voiture vers le train). Sans oublier le vélo, les transports collectifs, la suppression des trajets inutiles (au profit des visioconférences) et le covoiturage.
Sur ce dernier point : une aide renforcée au covoiturage verra le jour au 1er janvier 2023. Objectif : « encourager le changement d’habitudes vers ce mode partagé, sobre et économe ». Avec un soutien aux opérateurs de covoiturage, « pour chaque nouveau client démarrant une activité de covoiturage, sur la longue distance, d’une part, et sur les trajets quotidiens, d’autre part, détaille le plan. Cela leur permet de déployer des moyens incitatifs pour favoriser l’action de covoiturer. »
Au cours d’un entretien accordé au journal télévisé de TF1, Clément Beaune, ministre délégué en charge des Transports, a précisé l’ordre de grandeur de cette prime : « autour de 100 euros », dont pourra bénéficier chaque nouvel inscrit à une plate-forme de covoiturage. Le gouvernement devra en définir le montant exact d’ici fin 2022.
Des actions de mobilité propres aux services de l’État
Se voulant « exemplaire » dans la mise en pratique de son plan, l’État n’oublie pas la mobilité de ses agents. Ainsi, pour les véhicules de service, l’État limite désormais la vitesse à 110 km/h, au lieu de 130 km/h, sur autoroute, et à 100 km/h, contre 110 km/h, sur voie rapide. Une mesure qui devrait générer « un gain de 20 % de carburant sur les trajets non urgents ». Ce changement ne représenterait que « quelques minutes supplémentaires par trajet », le temps additionnel étant « inclus dans le temps de travail ».
Pour ses agents, le gouvernement souhaite aussi accélérer les formations à l’éco-conduite, et l’installation de parkings aménagés pour le stationnement sécurisé des vélos. Et pour le télétravail, le gouvernement prévoit « une augmentation de l’indemnité forfaitaire de 15 % » pour les agents. Attendue en 2023, cette hausse vise à « couvrir l’augmentation des prix de l’énergie ».
Industrie : transport de marchandises et logistique en ligne de mire
Au sein de l’industrie, les économies d’énergie devraient aussi intégrer le volet mobilité. Mais avec cette fois une orientation logistique. France Logistique et ses membres auraient ainsi identifié plusieurs mesures à mettre en place rapidement. Citons, pour l’immobilier logistique, l’optimisation de la recharge des batteries des véhicules et chariots, « en évitant les plages horaires les plus tendues (8h-13h, 18h-20h) ». Quant au transport de marchandises, le gouvernement préconise notamment les formations à l’éco-conduite, l’entretien des véhicules, la conversion des flottes (avec verdirmaflotte.fr) et les logiciels d’optimisation des tournées.
Opérateurs du transport : pour un verdissement des flottes
Enfin, le secteur routier découvrira bientôt « une feuille de route pour la décarbonation des véhicules lourds. » En cours d’élaboration par les représentants des filières économiques, le gouvernement et les collectivités territoriales, « elle vise à définir les mesures mises en œuvre par chacune des parties pour atteindre les objectifs climatiques de la France. »