« Notre sinistralité est très faible : pour 1 600 collaborateurs, nous déplorons 10 accidents chaque année avec uniquement de la tôle froissée et un sinistre corporel tous les deux ans dans le cadre d’un déplacement professionnel. Cela ne nous empêche pas de travailler sur la sécurité au volant depuis de nombreuses années.
La prévention a connu un nouveau souffle il y a deux ans : un plan mondial a été élaboré par le groupe avec un volet spécifique sur le risque routier. Chez Lafarge Ciments, nous avons tout d’abord mis en place des règles d’utilisation des véhicules et d’organisation des trajets. Tout collaborateur qui prend le volant à titre professionnel doit être formé au départ. Ensuite, il doit suivre une demi-journée de cours théoriques et pratiques chaque année pour ancrer les bonnes habitudes dans le temps. Et lors de la prise en main du véhicule, le collaborateur reçoit un document rassemblant toutes les règles ; il s’engage à les respecter en le signant. Nous organisons également des événements récurrents avec des projections de films sur la sécurité routière. De même, nous encourageons les cadres à avoir des discussions sur ce thème quand ils roulent avec leurs collaborateurs. L’engagement doit être quotidien.
Parallèlement, nous avons établi des règles de conduite très précises. Dans la mesure du possible, nous recommandons d’éviter les trajets en voiture. Plus précisément, nous demandons de prendre le train ou l’avion pour les trajets de plus de 250 km. Nous avons interdit les moto-taxis et les deux-roues personnels pour des besoins professionnels. Autre initiative, avec la médecine du travail, nous alertons les conducteurs sur la baisse de vigilance en cas de prise de médicaments et sur l’aptitude à la conduite.
Les règles de déplacement interdisent le téléphone au volant et ce, même si la discussion a lieu par l’intermédiaire d’un kit mains-libres. Nos collaborateurs doivent s’arrêter pour téléphoner. Nous avons expliqué à nos clients ces nouvelles règles et nos enquêtes de satisfaction ne se sont pas dégradées. En revanche, pour répondre aux sollicitations de nos clients de façon aussi réactive, j’ai renforcé le back-office pour alléger les charges administratives des commerciaux.
Nos efforts portent aussi sur le référencement des véhicules professionnels et nous ne sélectionnons que ceux qui ont obtenu 5 étoiles aux tests Euro NCAP. Les options choisies par les collaborateurs doivent aussi renforcer la sécurité et nous avons également distribué aux utilisateurs de ces véhicules des équipements de sécurité incontournables (gilets haute sécurité, éthylotest, bombe anti-crevaison, etc.).
La prévention du risque routier demande du temps pour s’ancrer dans les esprits. Ce travail de sensibilisation requiert des aptitudes pédagogiques. Le véhicule est un sujet passionnel. Cependant, nous avons transmis l’idée qu’un bon commercial n’est pas celui qui roule vite mais celui qui adopte une conduite sobre. Nos collaborateurs se sont pris au jeu et sont fiers d’être précurseurs en matière de prévention des risques routiers. L’impulsion doit venir du haut de la hiérarchie. La direction générale et le management sont exemplaires.
De la bienveillance pour l’ensemble des collaborateurs apparaît derrière ce projet d’entreprise qui s’inscrit dans les valeurs santé et sécurité du groupe et de Lafarge Ciments. Et la prévention des risques routiers peut avoir un impact sur la productivité. Le nombre d’amendes pour excès de vitesse permet de mesurer les progrès : non seulement il a très nettement baissé, mais les excès sanctionnés sont moins élevés. »
La flotte de Lafarge Ciments en chiffres
• 120 véhicules de fonction