Pré-inspection automobile : prévenir plutôt que guérir

Macadam réalise 260 000 inspections par an. Dans 40 % des cas, le conducteur est présent pour une meilleure sensibilisation. L’inspection en fin de contrat constitue le cœur de métier de Macadam, même si à partir de ses outils numériques, l’expert intervient aussi en cours de contrat. « Le chef de parc est aveugle : il ne voit jamais les véhicules, explique Vincent Muyllaert, directeur général de Macadam France. Il dispose seulement de l’avis des conducteurs qui lui disent que leurs voitures sont propres. » Et lorsqu’à mi-parcours des dégradations sont identifiées, la situation a toutes les chances de s’aggraver. Parfois, mieux vaut intervenir car les frais de remise en état peuvent atteindre un loyer complémentaire. Une logique qui prévaut aussi pour la location moyenne durée dont l’activité s’est développée pendant la crise sanitaire.

Évaluer les dommages

En novembre 2020, Macadam a lancé CarCheckApp. Avec cette application, les conducteurs peuvent mener une pré-inspection pour évaluer le montant potentiel des dommages. L’intelligence artificielle reconnaît la plaque d’immatriculation, le châssis et le kilométrage. L’application pose des questions à chaque étape pour s’assurer que le rapport est bien rempli. Le résultat varie selon la finesse de l’information souhaitée par le gestionnaire de flotte, du simple renseignement sur les conditions de traitement des dégâts par le loueur, jusqu’au chiffrage précis de la remise en état du véhicule. CarCheckApp peut aussi auditer des parcs et sensibiliser les conducteurs au risque routier.

Macadam considère son application comme un outil d’aide à la décision. À la fin de l’inspection, un devis est émis et le rapport porte la signature du conducteur. En fonction des conditions générales de son loueur ou des franchises de son assurance, le gestionnaire de flotte va décider s’il fait faire ou non les travaux.

Spécialiste de l’expertise à distance des véhicules, WeProov intervient pareillement 45 à 60 jours avant la restitution. Avec l’outil WeProov Fleet, le conducteur reçoit un SMS, puis il est guidé pas à pas pour faire le tour du véhicule en prenant des photos renvoyées à son responsable. « 80 % des véhicules en LLD ne sont jamais vus par les gestionnaires de flotte avant la restitution, souligne Alexandre Meyer, co-fondateur et président de WeProov. Anticiper permet de faire les réparations en temps et en heure. »

Intervenir en amont

Outil de pré-restitution, WeProov Fleet peut vérifier l’état du véhicule à tout moment. Des photos sont prises régulièrement et conservées. WeProov Fleet sert aussi à mener une inspection avant que le véhicule ne change de mains (lire le reportage sur la flotte de LS Services). L’outil offre un chiffrage des travaux à effectuer en cas de dommage et aide à décider s’il est pertinent ou non de déclarer le sinistre. Il est aussi possible de vérifier si les révisions et les vidanges ont été faites à temps. « À titre d’exemple, pour une flotte de 400 véhicules, nous ne faisons remonter que les dommages nécessitant une intervention », précise Alexandre Meyer.

À partir de la franchise, de la vétusté et du cahier des charges du loueur et avec WeProov, l’entreprise décide ou non de comptabiliser les dommages. Les conclusions du rapport sont organisées en trois colonnes. Dans la première apparaît le coût si l’entreprise décide de réparer complétement. La seconde indique le coût si le véhicule est restitué en l’état. Enfin, la troisième, la plus pertinente, transmet le coût des réparations à réaliser quand celui-ci est inférieur à celui qui aurait été facturé par le loueur.

Agir sur la durée

« Nous recommandons aux gestionnaires de mettre en place une certaine périodicité pour prendre des photos et maintenir ainsi les véhicules en bon état. Le conducteur fait davantage attention à un véhicule propre », recommande Catherine Duyck, responsable des partenariats pour le réseau de carrossiers Five Star qui mise sur son Zoom&Go pour établir des devis à distance. « 15 % des véhicules restitués sont facturés car l’intérieur est sale. Ces dommages pourraient être évités », valide Christophe Villain, directeur commercial de Macadam France. Un suivi régulier qui peut donc servir à sensibiliser les conducteurs et à préserver l’image de l’entreprise grâce à des voitures maintenues dans un état irréprochable.