
À l’approche de 2022, les entreprises concernées par le renouvellement de leurs véhicules en modèles à faibles émissions se penchent avec encore plus d’attention sur les utilisations et les coûts de leur flotte. Quels véhicules sont susceptibles de laisser leur place à d’autres aux motorisations plus vertueuses ? Certaines entreprises visent l’objectif des 10 % imposés par la LOM, d’autres voient plus loin et s’engagent, avant les échéances légales, dans une démarche volontaire pour basculer une part bien plus importante de leur flotte en véhicules « verts ».
Un point commun à nombre...
À l’approche de 2022, les entreprises concernées par le renouvellement de leurs véhicules en modèles à faibles émissions se penchent avec encore plus d’attention sur les utilisations et les coûts de leur flotte. Quels véhicules sont susceptibles de laisser leur place à d’autres aux motorisations plus vertueuses ? Certaines entreprises visent l’objectif des 10 % imposés par la LOM, d’autres voient plus loin et s’engagent, avant les échéances légales, dans une démarche volontaire pour basculer une part bien plus importante de leur flotte en véhicules « verts ».
Un point commun à nombre de ces entreprises : la connaissance détaillée de leur parc passe par le recours à un logiciel spécifique. Délaissant les outils maisons élaborés à partir d’Excel ou les interfaces de leurs différents prestataires, ces entreprises se sont donc tournées vers ces outils spécialisés pour obtenir des indicateurs plus pertinents sur leur flotte. Des indicateurs élaborés par le logiciel à partir d’informations sur la nature et l’utilisation des véhicules : kilométrage, durée d’utilisation, contrats de location, etc., mais aussi leurs coûts d’exploitation : loyers, prestations et frais induits par les conducteurs (sinistres, entretiens, amendes, etc.).
La carte de l’électrification
Ces indicateurs facilitent la sélection des véhicules du parc potentiellement remplaçables par des modèles dotés de « motorisations alternatives ». Des arbitrages pour lesquels des éditeurs peuvent aussi apporter des services de conseil (voir l’encadré ci-dessous). Car si un logiciel peut accompagner la gestion pendant cette période de transition énergétique, il devient encore plus indispensable une fois cette transition effectuée, en donnant une meilleure connaissance des coûts d’un parc composé à la fois de véhicules thermiques et électrifiés (voir le reportage Clarke Energy).
« Avec l’élargissement des gammes de motorisations, le logiciel gère de plus en plus de critères », confirme Jean-Michel Julian, directeur commercial de l’éditeur des logiciels de gestion Infoparc et SIP2 chez Berger-Levrault. Ainsi, de nouveaux indicateurs traitent dorénavant des données comme les consommations électriques des bornes ou l’état de charge des batteries des véhicules.
À la faveur de cette transition énergétique, des prestataires, jusqu’ici plutôt répertoriés dans la catégorie des télématiciens, étendent aussi les capacités de leurs interfaces pour rapprocher leur offre de services de celle des éditeurs de logiciels de gestion. On retrouve donc chez eux des services d’aide à la décision pour la transition des flottes vers l’électrification. « En 2020, nous avons lancé tout un programme sur la mobilité électrique », illustre Julien Rousseau, P-DG du télématicien SuiviDeFlotte.net. Et ce en répertoriant, parmi les services proposés dans le cadre de ce programme, une analyse de l’utilisation du parc pour identifier les véhicules susceptibles de passer à l’électrique.
Des passerelles entre outils…
Et tandis que des télématiciens comme SuiviDeFlotte.net élargissent les capacités de leurs outils pour les rapprocher de logiciels de gestion de parc, des éditeurs de logiciels, eux, multiplient les passerelles pour intégrer de nouvelles données. L’électrification des parcs les conduit par exemple à remonter des informations liées aux bornes de recharge, mais ils adaptent aussi leurs outils au traitement des informations issues des boîtiers de télématique embarquée.
« Nous voulons que les gestionnaires puissent retrouver la partie télématique et celle de la gestion de parc au sein d’un même site. Jusqu’ici, les deux systèmes communiquent mais difficilement », pointe Matthieu Échalier, directeur associé de GAC Technology, l’éditeur du logiciel GAC Car Fleet. Ce responsable estime en effet que le traitement de ces données devient maintenant incontournable. « Avec les interfaces des télématiciens, il est possible d’obtenir des kilométrages très précis des véhicules mais les informations sur le parc ne sont pas très détaillées, sur les modèles des véhicules ou la nature des contrats. De son côté, le logiciel de gestion de parc donne ces détails. Et quand on croise les deux, on peut obtenir un outil plus performant pour la gestion », avance Matthieu Échalier.
L’intérêt du traitement de ces données est notamment de donner une connaissance plus approfondie du TCO des véhicules en flotte : pour passer d’un TCO théorique, basé sur les données constructeur du véhicule (loyer, consommation, etc.), à un TCO d’usage qui prend en compte la consommation en condition réelle, les frais d’entretien ou encore de réparation.
… avec des limites
Il y a encore quelques années, certains éditeurs de logiciel demeuraient réticents à traiter dans leurs outils des données issues de la télématique embarquée, hormis celles du kilométrage. Aujourd’hui, ils se montrent bien plus enclins à les intégrer. Tout en veillant à préserver les périmètres respectifs. « Les éditeurs de dispositifs télématiques fournissent déjà les logiciels capables de donner aux gestionnaires de parc des informations sur les comportements de conduite », rappelle Jean-Michel Julian pour Infoparc (Berger-Levrault).
Inutile donc de doubler les informations transmises à ces gestionnaires, note ce responsable : « Nous sommes disposés à mettre en place des interfaces entre les dispositifs dès lors qu’ils apportent des informations pertinentes. Il faut savoir ce que l’on gère dans l’un et dans l’autre et ne pas vouloir à tout prix importer des données dans un système dont la vocation n’est pas de les exploiter. » De nouveaux indicateurs sont pourtant envisageables sur la base des informations remontées des boîtiers, ajoute Jean-Michel Julian : « Parmi les axes de réflexion chez Berger-Levrault, il y a la possibilité de gérer un système de notation qui prendra en compte les informations du système embarqué pour envoyer des informations vers le conducteur sur sa conduite. » Alors que l’éventail des remontées d’informations vers les outils de gestion s’élargit, ces outils offrent aussi désormais la possibilité de diffuser ces informations, surtout vers les conducteurs.
« Un des axes de développement pour 2021, c’est l’application mobile GAC Car Fleet que nous allons enrichir de nouvelles fonctionnalités. Avec entre autres la possibilité pour les conducteurs de passer des commandes de pièces, de pneumatiques ou de prévoir des révisions », anticipe Matthieu Échalier pour GAC Technology. Finalité de ces évolutions : donner aux conducteurs une plus grande autonomie au quotidien, mais aussi éviter les échanges d’e-mails entre les différents intervenants parties prenantes de la flotte. Des e-mails par nature asynchrones : avec un décalage entre la réception et leur traitement. « Avec cette application, les conducteurs devraient moins passer par le responsable de parc et décharger ce dernier des tâches intermédiaires », complète Matthieu Échalier.
Des applis pour les conducteurs
L’application contribue ainsi à alléger le travail de ce gestionnaire dans le cadre des livraisons ou des restitutions des véhicules. « Pour ces deux étapes, le loueur se retrouve entre le gestionnaire et la concession de la voiture : cela génère de nombreux échanges d’e-mails et de nombreux coups de fil pour des prises de rendez-vous, souligne Matthieu Échalier. Nous réfléchissons aussi pour que l’application établisse un lien direct entre les conducteurs et la concession, afin que ces conducteurs puissent être autonomes et libres, sans recevoir d’e-mails de la part du gestionnaire. » À noter que GAC Technology travaille aussi sur tout ce qui concerne l’électrique pour donner via l’application la localisation des bornes, mais aussi pour remonter les niveaux de charge et d’autonomie des véhicules.
Au service des conducteurs
Chez Berger-Levrault, l’application Smart SIP2 évolue pareillement dans le sens d’une autonomie accrue des conducteurs. « Dans notre clientèle, nous avons tous les types de flotte mais beaucoup de parcs importants. Dans les évolutions marquantes de ces dernières années, il y a eu la demande de ces flottes de communiquer de plus en plus avec les conducteurs », justifie Jean-Michel Julian. Avec les paramétrages de l’application, ces conducteurs peuvent donc dorénavant accéder à un plus grand nombre d’informations sur leur véhicule. « Ces données peuvent concerner l’évolution de leur contrat ou bien de leur consommation, de façon ludique et simple, ou il peut s’agir d’alerter les conducteurs sur des échéances », poursuit Jean-Michel Julian.
Parmi les prestations déjà proposées aux clients de son outil, le télématicien SuiviDeFlotte.net. met en avant la possibilité pour les conducteurs d’accéder à des documents utiles au quotidien dans une boîte à gants virtuelle. « Il suffit au gestionnaire de scanner les documents qu’il glisse ensuite dans la plate-forme ; celle-ci trie automatiquement les documents suivant leur nature », détaille Julien Rousseau. Les conducteurs retrouvent alors dans une application l’ensemble des documents dont ils ont besoin : carte grise, carte verte, document de contrôle technique ou barré rouge.
Si ces applications dirigent des flux de communication vers les conducteurs, elles offrent aussi de faire remontrer des informations de la part des conducteurs. « Ces dernières années, un des grands axes de développement est de permettre la mise à jour de données par le kilométrage mais aussi d’envoyer des photos ou de signaler un problème pour une restitution, ou encore de réserver un véhicule en pool », énumère Jean-Michel Julian pour Berger-Levrault. Chez Optixt, éditeur du logiciel WinFlotte, une application similaire est également en cours de développement. Il est prévu de lui donner des fonctionnalités équivalentes, avec notamment la possibilité d’envoyer des photos sur l’état du véhicule, photos qui seront directement intégrées dans les fichiers du logiciel.
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