Le projet européen Eagle (Efficient Additivated Gasoline Lean Engine) a été lancé en 2017 dans le cadre du programme de recherche européen H2020. Piloté par l’Ifpen avec sept partenaires publics et privés, le projet a testé plusieurs technologies en vue de développer un moteur à essence à haut rendement adapté aux futurs véhicules électrifiés.
En effet, le rendement maximum d’un véhicule léger essence est actuellement inférieur à 40 % en raison de diverses pertes d’énergies – contre 90 % pour un moteur électrique. Le projet vise à atteindre un rendement maximal de 50 % afin d’aider les constructeurs à atteindre le prochain objectif européen d’émissions de CO2 de 50 g/km WLTP, tout en respectant les normes d’émissions de particules et d’oxydes d’azote (NOx).
Les partenaires du projet viennent de livrer les premiers résultats. Bilan : « De nets progrès ont été constatés en apportant plusieurs nouveautés à la combustion en mélange pauvre : l’injection d’hydrogène, le développement d’un système d’allumage à hautes performances, l’isolation thermique de différentes parties du moteur pour réduire les pertes de chaleur, et l’introduction de nouveaux matériaux pour les dispositifs de post-traitement des NOx », se félicite l’Ifpen.
Projet Eagle : vers des hybrides rechargeables essence sous les 50 g
De fait, l’intégration ces technologies dans un moteur de recherche monocylindre fabriqué par Renault a permis d’atteindre des résultats prometteurs. Soit un rendement supérieur à 48 % ainsi qu’une réduction des émissions brutes de NOx et de particules. Et ce, en utilisant un mélange ultra-pauvre, avec un coefficient d’air (lambda) supérieur à 2, c’est-à-dire qui fonctionne avec deux doses d’air pour une dose de carburant.
Un démonstrateur de moteur multicylindres a donc été fabriqué – le moteur Eagle –, en tenant compte des retours d’expérience issus des prototypes précédents. Les études menées sur ce démonstrateur « ont validé le système électrifié innovant de suralimentation à double étage et permis d’améliorer la compréhension du système de post-traitement nécessaire à l’obtention de très faibles émissions de NOx et de particules (de tailles supérieures à 10 nm) dans les gaz d’échappement », résume l’Ifpen. En parallèle, des simulations de véhicules ont prouvé que « l’application du concept Eagle à un véhicule hybride rechargeable basé sur la technologie Renault E-TECH pouvait atteindre le seuil des 50 g/km de CO2 », annonce l’Ifpen.
Les partenaires du projet : Ifpen, Renault, Vitesco Technologies GmbH (ex-Continental), FEV Europe GmbH, Saint-Gobain Research Provence, université de Naples – Frédéric II, Institut des moteurs à combustion (VKA) de l’université technique RWTH d’Aix-la-Chapelle et Institut de recherche CMT de l’université polytechnique de Valence.