Recharge électrique : des cartes sous tension

Les pétroliers ont été les premiers à commercialiser des cartes multi-énergies pour le carburant et la recharge. Les détenteurs d’une carte Fleet de TotalEnergies peuvent ainsi « recharger dans 110 000 points en France et 450 000 en Europe. Et la carte peut s’intégrer dans un smartphone pour faire de l’“e-charging” : le conducteur déclenche et arrête alors la recharge à distance. En Europe, environ 50 % des bornes en voirie acceptent ce mode de paiement », avance Géraldine Monnier, directrice marketing et communication pour les solutions de mobilité de TotalEnergies.

TotalEnergies mise aussi sur une solution d’infrastructures de recharge en entreprise ou à domicile. « L’entreprise peut acheter ou louer la borne, opter ou non pour la maintenance et l’entretien. Pour leur part, les collaborateurs peuvent se faire rembourser les kWh dépensés à domicile car ils badgent avec leurs cartes Fleet. Nous les remboursons directement et facturons l’entreprise. En outre, nous accompagnons les clients pour récupérer la prime Advenir », complète Géraldine Monnier.

Des cartes mixtes…

La carte hybride de Shell autorise aussi l’e-charging. « Elle est acceptée dans le réseau Shell Recharge qui comprend plus de 80 000 points de recharge en France et plus de 500 000 en Europe », souligne Cédric Thillou, directeur de Shell Fleet Solutions France. Une application est liée à la carte pour identifier les points de recharge disponibles et les tarifs, ou lancer une demande d’itinéraire sur son smartphone. Shell met aussi en avant une meilleure traçabilité des coûts : « Comme la carte sert pour la recharge sur site, à domicile et en itinérance, le gestionnaire de flotte a une meilleure visibilité. Et si le véhicule est un PHEV, il obtient un coût total, incluant le carburant et les recharges », justifie Cédric Thillou. Carte mixte aussi avec la DKV Card +Charge qui ouvre l’accès à 100 000 bornes en France et 509 000 en Europe. Nicolas Chery, responsable grands comptes pour les flottes de véhicules légers, met en avant « le côté pratique pour les PHEV, avec aussi la possibilité de bloquer la prise de carburant avec un véhicule 100 % électrique. Le responsable de parc reçoit ensuite une seule facture pour le carburant, la recharge, le péage, le lavage, etc. Nous avons négocié des tarifs avec la plupart des opérateurs de bornes et nos clients obtiennent des rabais », ajoute-t-il. DKV Mobility a aussi signé deux partenariats, avec Keba pour l’installation de bornes et GreenFlux pour leur supervision.

… ou deux cartes

WEX (Esso Card et carte GO) n’a pas fait le choix d’une carte mixte mais commercialise, en plus de la carte carburant, la carte ChargePoint depuis juin 2022. « ChargePoint peut aussi proposer aux entreprises ses solutions pour l’équipement en bornes de leurs sites et des domiciles des conducteurs », indique Isabelle Fetzer, directrice de la gestion des comptes et des ventes croisées pour l’Europe.

Ticket Fleet Pro a lancé une carte multi-énergies en juin dernier. Particularité de cette carte de recharge : « Une tarification simplifiée pour éviter l’hétérogénéité des tarifs. Des opérateurs de bornes publiques font payer au forfait, d’autres au kWh, d’autres à la minute, etc. Nous avons une grille tarifaire simplifiée à la minute, avec deux tarifs selon la puissance de la borne électrique : un low cost et un premium pour les recharges rapides. Le client a donc une vision plus claire des dépenses », argumente Matthieu Codron, directeur général d’Edenred Mobility France.

La grande distribution se prépare

Quant aux enseignes de la grande distribution, elles ont l’obligation, à partir du 1^er janvier 2025, d’équiper en bornes 5 % de leurs places de parking. Ce qui incite les opérateurs de cartes liés à ces enseignes à intégrer une solution de recharge. La carte carburant pro E.Leclerc lancera donc une solution en 2024. « Grâce aux places de parking équipées, la carte donnera accès à tous nos points de charge. Et du fait de l’interopérabilité, cette future carte donnera aussi accès à l’ensemble du réseau de bornes publiques », anticipe Thierry Forien, directeur adjoint de la Société d’Importation E.Leclerc.