Piloter la recharge

L’avenir, estime Michel Cozic d’Izivia, passe par les bornes de recharge intelligentes : « Cela évite d’augmenter la puissance du réseau de raccordement, ce qui représente un investissement lourd. Pour cela, il faut éviter que tous les véhicules ne se rechargent en même temps, par exemple le matin à l’arrivée dans les bureaux. Le système va donc piloter et déclencher les recharges au fur et à mesure. »

Selon Hichem Bardi d’Engie Solutions, ce pilotage par logiciel est « indispensable dès que le site s’équipe de plus de cinq ou dix bornes afin d’éviter que les véhicules restent “scotchés“ à la borne. Il faut éviter que ces emplacements ne se transforment en parkings. Le logiciel permet aussi de réguler la puissance émise par les bornes afin d’éviter la saturation et de gérer les moyens de paiement quand des personnes extérieures se branchent. »

C’est aussi l’avis de Benoît Duval, gestionnaire de la flotte de SAP Labs France, à la tête de 270 véhicules à 85 % électriques. Pour favoriser le passage au 100 % électrique, cette filiale R&D de l’éditeur allemand de logiciels a installé sur son site de Mougins (06) 28 points de recharge accélérée (22 kW), deux de 50 kW et un de 150 kW (ou deux fois 75 kW).

SAP Labs France a aussi développé un logiciel pour superviser les bornes. « Nous pouvons ainsi charger environ 70 véhicules par jour. Et nous pouvons diminuer automatiquement la puissance pour éviter les pics et la saturation. Les salariés sont avertis par e-mail quand leur véhicule est rechargé afin qu’ils puissent le déplacer. Ce logiciel nous a en outre évité un changement de transformateur qui nous aurait coûté 200 000 euros », détaille Benoît Duval. Cette solution de réseau intelligent (smart grid) gère aussi la consommation des bâtiments et prend en compte l’électricité fournie par des panneaux solaires. « Nous contribuons à hauteur de 700 euros, en intégrant les aides publiques, à l’installation de bornes aux domiciles des salariés. Et notre logiciel intègre les consommations électriques des bornes privées des collaborateurs pour les remboursements de frais », complète Benoît Duval.