
En fonction des prestations externalisées et de la situation du parc au départ, les bénéfices que retirent les clients du fleet management sont différents. « En moyenne, pour un euro d’honoraires, nous en rendons deux aux clients », affirme pour Fatec son président Théophane Courau. WinFlotte mise sur une baisse « de 7 à 10 % du TCO, voire plus en fonction de la maturité du suivi réalisé préalablement en interne », estime Amandine Verdasca, sa directrice. TraXall avance une fourchette d’économies « de 10 à 15 % au départ, puis une stabilité une fois la gestion optimale. »
Fleeteur et multi-loueurs
Pour Maxime Sartorius, président de Direct...
En fonction des prestations externalisées et de la situation du parc au départ, les bénéfices que retirent les clients du fleet management sont différents. « En moyenne, pour un euro d’honoraires, nous en rendons deux aux clients », affirme pour Fatec son président Théophane Courau. WinFlotte mise sur une baisse « de 7 à 10 % du TCO, voire plus en fonction de la maturité du suivi réalisé préalablement en interne », estime Amandine Verdasca, sa directrice. TraXall avance une fourchette d’économies « de 10 à 15 % au départ, puis une stabilité une fois la gestion optimale. »
Fleeteur et multi-loueurs
Pour Maxime Sartorius, président de Direct Fleet, « la mise en concurrence permanente des fournisseurs et principalement des loueurs amène déjà à réaliser des économies. Quand nos clients sont mono-loueurs à la base, nous pouvons leur apporter entre 5 et 15 %. Dans tous les cas, le tarif du fleeteur, soit 2 à 2,5 % du TCO, est largement couvert par les économies. Mais les clients gagnent aussi en souplesse, en flexibilité et en compétence », complète Maxime Sartorius. De son côté, Patrice Nahmias, président de TraXall, évalue à environ 10 % les gains dus à une mise en concurrence systématique des loueurs : « Pour un même véhicule et les mêmes lois de roulage, ce n’est pas toujours le même loueur qui est le mieux placé à chaque fois. » « Dès qu’il s’agit de passer à deux loueurs ou plus, la solution du fleeteur est intéressante pour disposer d’un seul fichier, à moins de pouvoir employer en interne une personne presque à plein temps », confirme Bertrand Maumy. Ce directeur des services généraux de Bridgestone France/Pays-Bas/Benelux passe par WinFlotte et compte en France 140 véhicules en LLD (voir le témoignage).
« Le fleeteur consolide toutes les données pour nos trois loueurs. Cela nous permet de maintenir les prix grâce à une mise en concurrence systématique », juge pour sa part Valérie Maris. Cette responsable des achats indirects pour deux filiales du spécialiste des gaz industriels Linde en France gère un total de 730 véhicules (voir le témoignage).
Mais les gains sont aussi qualitatifs : « La satisfaction des conducteurs est un élément clé. Ils obtiennent des réponses rapides, simples et adaptées », avance Patrice Nahmias. Sans oublier ce que Diane Duvinage définit comme « un autre gain difficilement quantifiable : en me déchargeant du suivi quotidien et des tâches administratives, le fleeteur me fait gagner du temps que je consacre aux négociations », souligne cette responsable environnement de travail, Facilities, Fleet & SHE Manager pour le groupe pharmaceutique AstraZeneca France, à la tête de 500 véhicules (voir le témoignage).
Gagner du temps
Pour Bridgestone qui s’est récemment mis au fleet management, Alain Maumy valide ce constat : « Il est encore difficile d’estimer les économies potentielles à réaliser avec le fleeteur. Sur les loyers, il n’y a pas d’impact visible et nous verrons en fin d’année pour le TCO. En revanche, c’est un vrai gain de temps et nous faisons l’économie d’un poste en interne. » Ce que résume Maxime Sartorius pour Direct Fleet en évoquant « le temps gagné pour réfléchir à la stratégie, sans avoir le nez dans le guidon. »
Pour baisser les coûts, un levier essentiel demeure celui du contrôle des factures : « Un de nos objectifs est de réaliser des économies sur ce poste. Le fleeteur vérifie qu’il n’y a pas d’écarts ou d’abus, qu’il n’y a pas d’incohérences par rapport aux tarifs contractuels. Les correctifs contribuent à réduire les coûts », explique Diane Duvinage. GRTgaz estime de son côté à 14 % les économies sur l’entretien et les réparations pour un parc de près de 1 200 véhicules à l’achat. Son fleeteur ALD mise d’ailleurs sur sa capacité « à négocier les meilleurs coûts d’entretien et de réparation », avec des économies potentielles sur ces postes « de 20 à 30 %. »
Dans les flottes publiques qui ont externalisé la gestion des véhicules chez ALD, Guillaume Maureau, directeur général adjoint du loueur, pointe une tendance à la diminution du nombre de garages en interne : « Les collectivités et les services de l’État profitent souvent du départ à la retraite des agents mécaniciens pour externaliser l’entretien et les réparations. De fait, les véhicules intègrent toujours plus d’électronique, ce qui nécessiterait des compétences de plus en plus pointues et des investissements lourds en matériel. Externaliser ce suivi technique amène les responsables des parcs publics à se concentrer sur la gestion et l’administration », ajoute Guillaume Maureau. ALD mise également sur les compétences des garages de sa filiale Parcours.
Le contrôle des factures
« Les entreprises n’ont souvent pas les moyens de contrôler les bons de commande et la facturation. Les services comptables ne sont pas en mesure de vérifier le bien-fondé d’une réparation. Or, 20 à 30 % des factures nécessitent des explications des fournisseurs ou des correctifs, rappelle Amandine Verdasca de WinFlotte. Pareillement, nous vérifions l’application des grilles de fluidité lors des modifications des contrats. Nous sommes alors les porte-parole du client lors de litiges. Nous traquons aussi les coûts cachés, comme le véhicule restitué mais pour lequel la facturation se poursuit, ou les coûts de gestion à régler alors que l’accord-cadre n’en prévoit pas », détaille Amadine Verdasca.
Fatec mise sur sa gestion de l’entretien aux frais réels et son contrôle des réparations : « Notre plateau technique fait de l’audit à distance et des inspecteurs peuvent se déplacer pour contrôler l’état des véhicules ou les réparations effectuées. Nous vérifions tous les engagements de dépenses et nous rejetons globalement 24 % des factures, soit parce que les réparations faites n’ont pas été demandées, soit parce que les remises négociées n’ont pas été appliquées », expose Théophane Courau. Une prestation de contrôle technique que Fatec met en application, au travers de deux marchés obtenus via l’Ugap, pour 16 000 véhicules du secteur public dont 14 000 véhicules légers de collectivités locales.
Travailler la car policy
Autre levier, celui de l’amélioration de la car policy. « Il s’agit de bien définir les catégories et de les affiner. C’est un levier organisationnel. Par exemple, faut-il accorder un 5008 à tous les commerciaux sans faire de distinction entre seniors et juniors ? », interroge Maxime Sartorius pour Direct Fleet.
De son côté, TraXall a construit un logiciel qui, en fonction des données fournies par les collaborateurs (distances moyennes parcourues par jour, usages, etc.) « crée des profils et oriente au mieux chaque collaborateur vers la motorisation la plus adaptée. Trouver le véhicule qui remplit la même fonction avec un même niveau de prestations, tout en coûtant moins cher est une source d’économies », avance Patrice Nahmias qui note « une montée de l’hybride ».
Plus avant, des entreprises s’orientent vers le fleet management pour verdir leur parc et répondre à des enjeux de RSE. « Elles veulent limiter leur empreinte carbone tout en tenant leurs coûts. Nous réalisons alors un bilan pour comparer la flotte du client à celles d’autres entreprises du secteur et cherchons à construire un modèle qui respecte l’équilibre économique, alors que les véhicules hybrides et électriques représentent toujours un surcoût », décrit Théophane Courau pour Fatec. Qui met aussi en avant la capacité du fleeteur à accroître le taux d’utilisation des véhicules, un objectif recherché par certains clients : « La mutualisation et l’autopartage peuvent être une solution pour réduire les coûts. Les véhicules roulent plus et cela compense alors largement le surcoût lié à la mise en place de la télématique et de l’outil de gestion et de réservation », indique Théophane Courau.
Des conseils pour verdir la flotte
L’enjeu du verdissement concerne entre autres les flottes du secteur public qui doivent intégrer un pourcentage de véhicules propres lors des renouvellements, ou celui de grands groupes qui doivent justifier d’actions concrètes sur leur empreinte carbone. « Nous recherchons la motorisation la plus adaptée. S’il est difficile de passer à l’électrique un VU qui roule chargé, cela peut se révéler rentable de passer de la Clio à la Zoé ou d’une berline diesel à un hybride essence en fonction des lois de roulage », détaille Théophane Courau. Parmi les conseils de Fatec : « Avec l’électrique, il peut être intéressant de conserver les véhicules plus longtemps pour rentabiliser l’investissement. Nous commençons aussi à conseiller des véhicules hydrogène pour faire face aux problèmes liés à l’autonomie ou remplacer des VU diesel », poursuit Théophane Courau qui en décompose le coût : « Au départ, un Kangoo hydrogène est trois fois plus cher que son équivalent thermique, mais seulement deux fois si l’on intègre les avantages liés à la fiscalité et les aides à l’achat. Ensuite, il faut prendre en compte les économies de carburant. Le fait d’augmenter les taux d’utilisation avec plusieurs conducteurs et de rentabiliser le véhicule sur sept ans amène à engranger des gains supplémentaires. Au final, le surcoût est plutôt de l’ordre de 20 % pour un véhicule qui pourra circuler quelles que soient les réglementations locales. »
Piloter l’empreinte carbone
« Nous pilotons ainsi l’empreinte carbone des flottes », reprend Patrice Nahmias de TraXall qui met aussi en avant son rôle de fleeteur « pour trouver des solutions de mobilité attractives pour les collaborateurs. Nous sommes largement sollicités sur ces problématiques. » Ce que valide son client Sanofi : « J’attends du fleeteur des analyses et des conseils face aux évolutions législatives et fiscales, pour adapter le catalogue en conséquence et donc améliorer le choix des véhicules. Nous voulons augmenter la part des modèles électriques et hybrides pour baisser au maximum notre empreinte carbone. Le référencement en amont par Traxall de tous les modèles qui arrivent sur le marché est crucial pour atteindre cet objectif », estime Michel Moussa, Head of Facility Management pour Sanofi, soit un parc de 2 000 véhicules (voir le témoignage). Enfin, Sanofi mise sur la présence internationale de TraXall qui est consulté pour la flotte du groupe en Amérique Latine afin de comparer les données et suivre l’impact environnemental de ce parc à une plus grande échelle.
Dossier - Fleet management : le vent en poupe
- Fleet management : le vent en poupe
- Michel Moussa, Sanofi : « Un interlocuteur unique pour le conducteur »
- Diane Duvinage, AstraZeneca France : « Gagner en qualité de service »
- Réduction des coûts : les fleeteurs abattent leurs cartes
- Bertrand Maumy, Bridgestone France/Pays-Bas/Benelux : « Un suivi plus efficace »
- Valérie Slawek, GRTgaz : « Un bon suivi pour les conducteurs »
- Valérie Maris, Linde France et Linde Homecare France : « La communication est essentielle »