Réduire les coûts des flottes : les leviers à actionner en 2023
Dans un contexte inflationniste, les gestionnaires de flotte doivent aller au-delà des méthodes traditionnelles pour tenir les coûts. Et réfléchir à actionner d’autres leviers, notamment en s’attaquant aux avantages en nature, en misant sur les enseignes indépendantes pour l’entretien, sans oublier l’autopartage ou encore les mobilités alternatives.
Alors que les coûts flambent, et que la tendance semble se poursuivre en 2023, les gestionnaires de flotte cherchent les rares leviers à leur disposition pour réduire les coûts, comme l’optimisation des avantages en nature (AEN). Des AEN que le passage à l’électrique contribue à réduire grâce à une fiscalité favorable. Ensuite, avec les modèles thermiques, « il faut chercher le mode de calcul optimal. Il y a ainsi une petite tendance à passer au réel ; environ 5 à 10 % de nos clients appliquent ce mode de calcul. Mais il faut être bien équipé en logiciel de gestion et en télématique pour faire la part de la consommation personnelle et...
Alors que les coûts flambent, et que la tendance semble se poursuivre en 2023, les gestionnaires de flotte cherchent les rares leviers à leur disposition pour réduire les coûts, comme l’optimisation des avantages en nature (AEN). Des AEN que le passage à l’électrique contribue à réduire grâce à une fiscalité favorable. Ensuite, avec les modèles thermiques, « il faut chercher le mode de calcul optimal. Il y a ainsi une petite tendance à passer au réel ; environ 5 à 10 % de nos clients appliquent ce mode de calcul. Mais il faut être bien équipé en logiciel de gestion et en télématique pour faire la part de la consommation personnelle et professionnelle, et éviter le risque d’un redressement de l’Urssaf », recommande Matthieu Blaise, directeur associé du cabinet de conseil Ressource Consulting.
En parallèle, des responsables de parc n’autorisent plus la prise de carburant avec la carte professionnelle durant les week-ends et les congés, et changent alors le mode de calcul des AEN. « Mais là aussi, il faut pouvoir prouver que la carte carburant n’a pas été employée pendant cette période, ajoute Matthieu Blaise. Ensuite, il faut choisir entre deux bases de calcul : le prix du véhicule ou le loyer avec assurance et entretien. En faisant les bons choix, on peut économiser entre 10 et 20 % sur les AEN. »
Sur la piste des AEN
Autre solution régulièrement mise en pratique pour limiter les AEN : demander une participation au salarié. « Mais il faut souvent proposer une contrepartie, comme attribuer un véhicule de taille supérieure ou mieux équipé. Alors que des parcs passent à des gammes inférieures, un collaborateur peut aussi conserver un niveau de véhicule équivalent avec la participation. Et pour favoriser l’électrification, des gestionnaires de flotte diminuent ou suppriment les participations pour ceux qui franchissent le pas », indique Matthieu Blaise.
Autre piste à suivre pour réduire les coûts des flottes en 2023 : « Sortir des réseaux des constructeurs pour privilégier des réseaux alternatifs pour l’entretien et les pneus constitue une source d’économies », suggère Théophane Courau, président du fleeter Fatec. « Certains clients sont prêts à essayer d’autres formules d’entretien que les réseaux des constructeurs et cela peut faire économiser 20 à 25 % sur ces prestations », confirme Guillaume Maureau, directeur général adjoint d’ALD Automotive France. Mais cette tendance reste freinée par la peur de perdre la garantie constructeur.
Changer de réseaux
Orange veut cependant s’y mettre en passant d’abord par une expérimentation. « Il faut voir si les collaborateurs vont trouver un intérêt à aller vers ces nouveaux réseaux plutôt que dans ceux des constructeurs », rappelle Anne Bertrand, directrice de la gestion des véhicules de l’opérateur télécom (15 300 véhicules). « Des entreprises se concentrent aussi sur un petit nombre de garages pour obtenir des conditions préférentielles du fait des volumes. Pour leurs collaborateurs, ces entreprises sont alors directives sur les lieux d’entretien », complète Théophane Courau.
« Par ailleurs, des entreprises se montrent toujours plus intéressées par la télématique pour favoriser un meilleur usage des véhicules et réaliser des économies. Cet équipement contribue aussi à mieux connaître les usages et à identifier plus finement le potentiel d’électrification », note Régis Masera, directeur consulting d’Arval France et d’Arval Mobility Observatory. C’est vrai du groupe de BTP Ramery qui l’envisage aussi pour « limiter les consommations de carburant » de ses 1 200 véhicules. Autre piste mise en avant par Régis Masera : « Les gestionnaires cherchent de plus en plus à rationaliser et diminuer la taille des flottes afin d’accroître les taux d’utilisation, d’autant plus que l’actif, soit le véhicule, reste rare et cher. Cela peut passer par l’autopartage. Dans certains métiers et avec un parc de véhicules de service, c’est une solution adaptée. »
Partager les véhicules
C’est l’option choisie par Orange depuis plusieurs années pour optimiser son parc. « Ces véhicules servent à plus de monde et font plus de kilomètres que s’ils étaient attribués. Cela a contribué à la réduire la taille de la flotte d’environ 5 % par an et cela va se poursuivre en 2023 », avance Anne Bertrand. Chez Orange, 3 500 véhicules fonctionnent en autopartage sur un total de 15 300. « Notre objectif est d’atteindre 40 % du parc fin 2025. Nous mettons donc l’ensemble de notre système d’autopartage à plat avec de nouveaux boîtiers en 4G et de nouvelles fonctionnalités. Nous commençons également à mettre nos VU équipés de nacelles en autopartage et cela fonctionne très bien. La moitié de notre parc de nacelles est ainsi équipé et ces nacelles peuvent aussi se réserver “à la volée“, pour régler une urgence ou une panne », illustre Anne Bertrand.
Opérationnelle dans la partie sud de la France, la coopérative agricole Arterris s’intéresse aussi à l’autopartage dans le cadre de la bascule aux électrons de ses 700 véhicules. « Pour favoriser l’électrification, nous comptons développer l’autopartage, entre autres dans notre siège de Castelnaudary et dans notre site de Toulouse, anticipe Aurélie Berjaud, responsable achats. Les véhicules électriques serviront surtout au personnel administratif qui n’a pas de voiture de fonction et circule régulièrement, mais sur des distances assez courtes. Les véhicules thermiques pourront être employés en complément par les salariés qui prendront une voiture de fonction électrique. En effet, 90 % de leurs trajets pourront se faire en électrique mais il restera toujours des distances longues à parcourir. L’autopartage représentera un service supplémentaire et un élément de fidélisation des salariés », poursuit Aurélie Berjaud.
Opter pour les mobilités alternatives
Dans le même ordre d’idée, les entreprises misent aussi sur les mobilités alternatives. « Il peut s’agir de vélos, d’autopartage, de covoiturage, d’engins de déplacement personnel motorisés ou non (EDP-m) comme les trottinettes. Dans ce contexte, la fiscalité avantageuse du forfait mobilités durables peut constituer un accélérateur », estime Régis Masera pour Arval. Pour les salariés qui bénéficient d’une voiture de fonction, le crédit mobilité se veut aussi une alternative. « Mais sa fiscalité reste défavorable : dans la plupart des cas, ce crédit est considéré comme du salaire et donc soumis aux charges sociales », précise-t-il. ALD Automotive, qui a lancé cette solution, estime toutefois que les responsables de parc se montrent toujours plus nombreux à s’y intéresser. « Notamment avec la formule de crédit mobilité partiel, c’est-à-dire l’attribution d’un plus petit véhicule, souvent électrique, et la mise à disposition d’un crédit mobilité en compensation », pointe Guillaume Maureau.
« Un de nos clients a proposé en 2022 le crédit mobilité à ses salariés. Il était assez sceptique et a été étonné par le résultat : sur environ 500 conducteurs éligibles, quarante personnes ont opté pour le crédit mobilité », indique Mathieu Blaise pour Ressource Consulting. D’autant que ce dispositif, qui se poursuit en 2023, « répond aux enjeux de la décarbonation et aux aspirations des collaborateurs, il réduit les coûts et simplifie la gestion, sans avoir à gérer les restitutions, les réparations, les amendes, etc. », énumère ce consultant. « Et en attribuant une somme fixe, on évite l’inflation permanente sur les tarifs des véhicules et du carburant. Cela contribue à maintenir les budgets », confirme Guillaume Maureau.
Repenser ses trajets
Pour sa part, la coopérative agricole Arterris réfléchit à réorganiser ses trajets. « Nous incitons les collaborateurs à limiter les déplacements qui ne sont pas indispensables, notamment en privilégiant la visio-conférence. Mais pour mener à bien nos missions, il faut toujours pouvoir circuler pour rencontrer nos équipes et nos adhérents, et pour aller voir les cultures. En revanche, nous pourrions envisager de grouper davantage de trajets quand trois ou quatre personnes se rendent successivement sur un même site pour des besoins administratifs par exemple », expose Aurélie Berjaud, à la tête de 700 véhicules. Partant du principe que le déplacement le moins cher et le moins polluant reste celui que l’on ne fait pas.
Retrouvez {{title}} dans le Guide Flottes Automobiles.
En utilisant notre site, vous consentez à l'utilisation des cookies.
Ils nous permettent notamment de vous proposer la personnalisation de contenu, des publicités ciblées en fonction de vos centres d’intérêt, de réaliser des statistiques afin d’améliorer l’ergonomie, la navigation et les contenus éditoriaux.
Cependant, vous pouvez à tout moment choisir de désactiver une partie de ces cookies en suivant les instructions fournies sur la page Politique de confidentialité.