
Pour notre flotte, nous avons des objectifs élevés de diminution des coûts. Selon les crédits qui sont votés chaque année par le conseil municipal, ces objectifs varient dans une fourchette de 2 à 5 % », illustre ainsi Philippe Martin, responsable du parc automobile de la mairie de Châteauroux. « Alors que la tendance est à la baisse des dépenses de fonctionnement, toutes les pistes sont systématiquement étudiées », poursuit-il.
Pour le conseil général des Yvelines, les objectifs sont semblables pour les 535 véhicules du parc et les 1,08 million d’euros de budget. « Nous ne remplaçons pas certains véhicules, ce qui constitue le levier le plus...
Pour notre flotte, nous avons des objectifs élevés de diminution des coûts. Selon les crédits qui sont votés chaque année par le conseil municipal, ces objectifs varient dans une fourchette de 2 à 5 % », illustre ainsi Philippe Martin, responsable du parc automobile de la mairie de Châteauroux. « Alors que la tendance est à la baisse des dépenses de fonctionnement, toutes les pistes sont systématiquement étudiées », poursuit-il.
Pour le conseil général des Yvelines, les objectifs sont semblables pour les 535 véhicules du parc et les 1,08 million d’euros de budget. « Nous ne remplaçons pas certains véhicules, ce qui constitue le levier le plus efficace. Lorsqu’un véhicule est peu ou sous-utilisé, nous trouvons une solution, comme la mise en pool », confirme Guy Consumi, chef du service parc auto.
Les coûts, préoccupation première des gestionnaires
Pour la ville de Versailles, Patrick Trivulce ne dit pas autre chose : « De la part de la municipalité, il y a une véritable volonté de maîtriser les dépenses. Dans ce contexte, je dois gérer un budget qui ne peut pas être augmenté. Une large partie de mon travail consiste donc à analyser et optimiser les besoins, tout en faisant en sorte que les services concernés fonctionnent au mieux », détaille le responsable des ateliers du parc automobile.
Pour les ministères, les mêmes objectifs sont omniprésents. « Au sein du ministère de l’écologie, notre flotte rassemble environ 170 véhicules particuliers, pour l’ensemble des services de l’administration centrale. En deux ans, nous avons réduit ce parc d’environ 20 % », confirment Xavier Teboul, responsable chef de bureau prestations contractuelles, et Didier Bouchez, responsable du parc automobile. Des objectifs récemment réaffirmés, pour l’ensemble des ministères, par une circulaire du premier ministre, en date du 2 juillet dernier.
Mais si la baisse des coûts reste l’objectif le mieux partagé dans le secteur public, les modes de gestion divergent encore notablement. Du côté des collectivités, c’est toujours l’acquisition qui l’emporte. C’est vrai pour la mairie de Châteauroux : « Sachant que 90 % de notre parc roule peu, la location n’est pas économiquement intéressante. Nous avons aussi regardé de près les tarifs de location de l’Ugap, pesé le pour et le contre, sans remettre en cause notre choix. Cependant, la location pourrait éventuellement présenter un intérêt pour des véhicules de fonction plus haut de gamme, avec un kilométrage important », explique Philippe Martin. Le responsable du parc gère 192 véhicules, particuliers, utilitaires et spéciaux, six cyclomoteurs et autant de motocyclettes. « Notre parc inclut aussi des laveuses, des balayeuses, des remorques, soit au total 484 engins et petits matériels thermiques et 78 bennes. Notre atelier regroupe sept personnes dont six agents pour l’entretien de l’ensemble de ces matériels », complète-t-il.
Les collectivités préfèrent toujours acquérir leurs véhicules
Pour la ville de Versailles, Patrick Trivulce met aussi en avant différents arguments pour l’acquisition : « Dans ce raisonnement achat/location, la TVA constitue un autre élément très important. En tant que collectivité, nous récupérons la TVA à travers le fonds de compensation (FC TVA), soit 20 % du prix d’un véhicule lors de son acquisition. De son côté, le loueur calcule son loyer sur la base d’un coût TTC du véhicule ».
Pour le conseil général des Yvelines, Guy Consumi ne dit pas autre chose : « Dans la comparaison entre acquisition et location, j’ai pris en compte tous les éléments pour valider le choix de l’acquisition. La LLD ou le fleet management pèsent sur les budgets de fonctionnement, l’acquisition sur les budgets d’investissements. En outre, elle permet de bénéficier de 33 % de remise et de la récupération de la TVA. De même, nos véhicules se revendent très bien aux enchères. Au final, en intégrant tous ces éléments, il ne reste essentiellement que le coût du carburant. Avec la LLD, la valeur résiduelle est en revanche beaucoup plus réduite », souligne le responsable. Avec un point important : « Grâce à notre logiciel, je sais exactement ce que je dépense par mois, avec le PRK du véhicule ».
Les ministères doivent passer au fleet management d’ici 2011
Avec les ministères, la position est nettement moins tranchée, alors que la récente circulaire du premier ministre est venue rappeler que le recours à l’Ugap était impératif, et que l’externalisation de la gestion des flottes ministérielles devait se faire d’ici fin 2011. « Le contrat de fleet management avec ALD Automotive est en cours de déploiement dans les ministères. Un accord-cadre a été conclu par l’Ugap pour l’ensemble du parc ; il est ensuite décliné par marché et par ministère. D’ores et déjà, 20 % des véhicules des ministères sont entrés dans le marché et le déploiement doit être achevé en 2011 », détaille Jean-Baptiste Hy, directeur adjoint du service des achats de l’État (SAE). Peu à peu, cette organisation se construit : « Nous acquérons nos véhicules auprès de l’Ugap, conformément aux directives interministérielles mises en oeuvre par le SAE. Notre objectif premier reste de rationaliser la taille du parc. Par rapport au fleet management, la logique du ministère est d’externaliser progressivement la gestion de son parc, processus largement entamé, entre autres dans les services déconcentrés. Rarement, nous pouvons employer la location, par exemple pour des minibus que nous avons éliminés de notre flotte. Toutefois, ces cas restent rares et nous arrivons toujours à satisfaire les besoins avec des solutions alternatives comme les transports en commun », expliquent à ce propos Xavier Teboul et Didier Bouchez, pour le ministère de l’écologie.
Pour sa part, le ministère de la défense a opté pour la location longue durée il y a quelques années. « Avec la location, nous avons bénéficié, pour nos 18 000 véhicules, d’un parc neuf, en lieu et place d’un parc très vieillissant. Racheter ces véhicules aurait occasionné des dépenses très importantes. La location amène aussi à lisser les dépenses sur la durée du marché. En 2006, lorsque le contrat a été signé avec le prestataire GE, le ministère a aussi bénéficié de tarifs de location intéressants », détaille Catherine Juliot, chef du bureau de l’externalisation des véhicules. Qui reconnaît que si le contrat devait être signé maintenant, les conditions seraient probablement moins avantageuses compte tenu du contexte défavorable pour les loueurs sur le marché des ventes d’occasion. À noter que le contrat global de la défense inclut des parties forfaitaires (gestion, loyer, maintenance préventive, pneumatiques) et hors forfait (réparations suite à des dommages).
La défense met en avant la souplesse de la location longue durée
Pour le ministère de la défense, le prestataire a aussi su s’adapter. « Au départ, nous avions opté pour un couple 95 000 km/6 ans. Nous nous sommes aperçu que certains véhicules, entre autres selon leur localisation, avait des projections kilométriques moindres. Pour ceux-ci, nous avons pu opter pour un couple 70 000 km/6 ans, avec à la clé une économie importante. Nous pouvons donc adapter ce marché en fonction des types d’utilisation et des lieux géographiques ; nous pouvons aussi transférer les véhicules d’un lieu à un autre. Dans un ministère en profonde réorganisation, ces leviers sont déterminants parce qu’ils offrent une grande souplesse », poursuit la responsable. Qui conclut : « Comparer acquisition et location suppose de raisonner en coûts complets, notamment en incluant, pour l’acquisition, le produit de la revente des véhicules qui reste par définition hypothétique. Ainsi, au sein du ministère, nous avons conservé un petit parc en acquisition ; son coût est intéressant si l’on ne garde pas trop longtemps les véhicules et si on les revend bien. Avec la location, les grilles des VR sont figées depuis le début du marché en 2006 ».
Alors, location, fleet management ou acquisition, pour le secteur public ? Jean- Marc Borne, responsable du département véhicules à la direction des achats de l’Ugap, apporte des éléments de réponse. « Deux grandes pratiques existent dans la sphère publique : d’un côté, l’État, confirmé par la circulaire du premier ministre, met en avant l’acquisition auprès de l’Ugap et la mise en gestion auprès d’un fleet manager, avec pour objectif de mieux connaître la flotte, son usage et son coût dans un contexte de réduction des volumes ; de l’autre, les collectivités qui recourent aussi et surtout à l’acquisition, sont souvent entre l’expérimentation et les contraintes budgétaires. Et les conseils généraux ont récupéré les parcs de l’équipement qu’il leur faut absorber, et semblent donc aujourd’hui plutôt dans une démarche d’optimisation des structures ».
La professionnalisation du secteur public est inéluctable
Mais pour le représentant de l’Ugap, un point est sûr : celui de la professionnalisation forte et rapide des gestionnaires de flottes. « Chaque ministère a reçu la consigne de désigner un « monsieur automobile ». Avec l’État, pour qui la modalité achat demeure la plus intéressante quand il fait appel aux offres de l’Ugap, le modèle qui se dégage est celui de l’achat + professionnalisation. Il s’appuie sur l’externalisation de la gestion, de l’entretien et de la maintenance. Il rend corrélativement indispensable la mise en place rapide, en face du « fleeter », de structures professionnelles spécifiques à l’automobile car il n’est pas question de lui déléguer le pouvoir final d’analyse et de décision », explique Jean- Marc Borne. Qui constate que dans les grandes collectivités également, des spécialistes des flottes automobiles ont fait leur apparition, « ce qui amènera peutêtre à prendre des décisions plus lourdes à l’avenir », anticipe-t-il.
Versailles a audité ses besoins
Le parc de la ville de Versailles comprend 300 véhicules et engins : véhicules de liaison (petites berlines), utilitaires pour les ateliers et les équipes ouvrières, véhicules lourds et engins spéciaux (balayeuses, bennes à ordures, plates-formes élévatrices, etc.). « Mon équipe rassemble onze personnes à l’atelier, mécaniciens et carrossiers, ainsi qu’une secrétaire », détaille Patrick Trivulce, responsable des ateliers du parc automobile au sein de la direction générale des services techniques. La ville achète tous ses véhicules. « Nous réfléchissons à la location mais jusqu’ici, aucune offre ne nous est apparue valable économiquement en termes de PRK. La location reviendrait plus cher. D’autant que nos véhicules ne sortent que rarement de Versailles, avec donc de faibles kilométrages annuels. Et nous les conservons longtemps, bien au-delà de leur durée d’amortissement.
Patrick Trivulce, responsable des ateliers du parc automobile au sein de la direction générale des services techniques
Notre PRK défie toute concurrence et inclut tous les postes de dépenses : amortissement, assurance, carburant, réparation. Le coût d’un véhicule est suivi en permanence : à tout moment, je connais son PRK ». Alors que la municipalité veut maîtriser ses dépenses, Patrick Trivulce doit gérer un budget qui ne peut pas être augmenté. Une large partie de son travail consiste donc à analyser et optimiser les besoins, tout en faisant en sorte que les services fonctionnent au mieux. « Cet objectif n’est pas facile à atteindre mais nous le tenons. Dans cette optique, nous avons mené un audit interne en début d’année. Nous avons rencontré les directions utilisatrices de véhicules afin d’étudier leurs besoins et d’optimiser leurs dépenses. Ce travail de diagnostic nous a notamment conduits à remplacer les seize scooters à moteur thermique de la police municipale par des bicyclettes ».
La flotte de l’état en pleine rationalisation
La flotte de l’État se décompose en plusieurs grands ensembles que rappelle Jean- Baptiste Hy pour le service des achats de l’État : « Un grand marché passé il y a trois ans par la défense a externalisé 20 000 véhicules en LLD. De son côté, la police en regroupe 20 000, achetés à l’Ugap et entretenus dans les garages des administrations. Le chiffre est sensiblement le même pour la gendarmerie. Le reste concerne un peu de plus de 30 000 véhicules (VP et VUL, hors deux-roues, autocars et camions) de toutes les administrations de l’État dont environ la moitié pour l’équipement (ministère de l’écologie). Ils sont, le plus souvent, achetés à l’Ugap ». Pour optimiser ces dépenses, une circulaire du premier ministre a réaffirmé en juillet dernier les objectifs de baisse des coûts et de bonne gestion. Ainsi, ce parc devra être réduit de 10 000 véhicules d’ici 2013, sur un total d’environ 90 000. Les plus anciens seront retirés et/ou détruits. Autre point : le recours impératif à l’Ugap, dans les conditions définies par le SAE.
La circulaire met aussi en avant la nécessité de mutualiser les achats de carburant et d’utiliser l’offre de fleet management d’ALD Automotive. Autre objectif : la mise en place d’une mission d’appui. « Elle sera chargée de veiller à la mise en oeuvre de la politique arrêtée par le gouvernement en matière de rationalisation. Cette mission n’est pas confiée au SAE : il ne s’agit en effet pas d’achat mais de rationalisation, de respect de la taille des véhicules et d’application de notre « car policy ». Cette mission d’appui est placée auprès de nous et s’assurera que les ministères mettent en oeuvre les directives ». La circulaire a aussi réaffirmé les objectifs de diminution du CO2, et de fiscalisation de l’avantage en nature que représente le véhicule de fonction. « L’attribution et l’utilisation des véhicules sont désormais strictement encadrées par la circulaire du premier ministre », commentent Xavier Teboul et Didier Bouchez pour le ministère de l’écologie.
Dexia location longue durée s’impose auprès des collectivités
Filiale à 51 % d’Arval et à 49 % de Dexia Crédit Local, Dexia LLD fêtera cette année ses onze ans. Avec un parc en croissance de 20 % par an, le prestataire gère près de 13 500 véhicules à la route pour le secteur public. Son coeur de cible : les collectivités territoriales, les départements et les régions, les hôpitaux et maisons de retraite, le secteur du logement ainsi que le secteur associatif médico-social. « Nous sommes le seul loueur multimarques à disposer d’une équipe dédiée, spécialisée et reconnue sur les marchés publics, détaille Wilfrid Kopmels, son directeur général adjoint. Qui poursuit : « Si l’on compare au monde de l’entreprise, la LLD constitue un marché très récent dans le secteur public mais qui se développe d’année en année. En 2005, 330 marchés publics de LLD ont été passés ; en 2010, ce chiffre devrait atteindre les 800. Peu à peu, la LLD s’impose comme un mode de gestion auprès des gestionnaires de flottes du public ».
Wilfrid Kopmels, directeur général adjoint
Pour Wilfrid Kopmels, l’achat est dû notamment à une tradition de propriété bien française, mais également à la présence de garages intégrés au sein des entités publiques. Ce qui conduit ces dernières à conserver leurs véhicules longtemps en parc, huit ans en moyenne, « et à ne plus pouvoir les revendre par la suite… », reprend le dirigeant. « La LLD doit être considérée comme un mode de gestion particulièrement adapté aux contraintes budgétaires actuelles du secteur public ; elle permet de s’assurer d’une visibilité et d’une sécurité sur les dépenses. Le loyer est fixe et garanti », conclut le représentant de Dexia Location Longue Durée.